La douzième nuit du temps de Noël, ou Nuit des Rois (Épiphanie), voyait traditionnellement culminer le désordre festif.
Dans La Nuit des Rois, les personnages s’animent et racontent leurs rêves amoureux contrariés. Le Duc Orsini aime Olivia, qui aime Viola qui elle-même aime le duc. Et ainsi de suite. Sur ce triangle amoureux viennent se greffer d’autres intrigues qui, d’entourloupes en quiproquos, mènent les personnages à la réconciliation.
Ce labyrinthe des malentendus est interprété dans l’absurdité la plus totale, passant allégrement de la dérision à la gravité. Les comédiens qui jonglent entre travestissement, duperies et confusions, prennent le public au dépourvu et le font rire aux éclats.
Clément Poirée mêle les registres de la bouffonnerie et de l’émotion, faisant ainsi parler à Shakespeare le langage de notre temps. Attention chef d’œuvre !
Distribution en alternance.
Twelfth Night, Or what you will.
Or what you will ? « Ou ce que vous désirez »
Qu’est-ce que désirent les personnages de Shakespeare ? L’idée de l’amour « the spirit of love » dit Orsino. L’amour pour une image, l’amour pour un être disparu, l’amour pour la bouteille… Ce ne sont que des amours mortes.
Orsino et Olivia vivent cloîtrés, comme dans un conte ils sont ensevelis avec leur suite dans le sommeil et ils frôlent le réel comme des somnambules. Ils vivent dans leur nuit, La Nuit des rois.
Dans cette nuit, on croise des âmes malades : Orsino, malade de désir, un désir impatient, cruel ; Olivia, qui prétend échapper à la nature et à la vie ; Malvolio malade d’orgueil, d’amour propre ; Tobie noyé dans l’alcool.
Soudain, survient l’objet du désir – juvénile, à la fois homme et femme, Viola et Sébastien.
« Dans cette comédie échevelée et compliquée, Shakespeare fait exploser les genres, les frontières et les interdits. Seul règne le désir. Entre farce et pochade, avec burlesques clins d’oeil à l’aujourd’hui, Clément Poirée réussit un spectacle grotesque et inquiétant à la fois. Musical et diaboliquement dissonant. » Fabienne Pascaud, Télérama sortir
« Une version énergisante de la comédie de Shakespeare rythmée par Clément Poirée avec une très belle troupe endiablée. Cette pièce est véritablement la pièce de tous les désirs et de tous les libertés sexuelles. On rappelle qu’elle a été écrite au début du 17ème siècle ! Les liaisons amoureux sont libres. Le pirate Antonio aime le jumeau Sébastien et la comtesse tombe amoureuse d’une jeune fille androgyne travestie ! C’est la nuit des folles ! Et l’on s’amuse toute au long du spectacle. » Stéphane Capron, Sceneweb
« Un spectacle où le spectateur ne boudera pas son plaisir. Formé à la bonne école, collaborateur artistique et assistant de Philippe Adrien, Clément Poirée parvient à syncrétiser le mélange des genres qui s'imbriquent sans incohérence de manière naturelle et assure une direction d'acteur maîtrisée pour assurer la synergie d'un spectacle choral dispensé par une troupe émérite composée notamment de " fidèles " avec une distribution qui s'avère judicieuse en terme d'emploi. » Froggydelight
« Courons vite nous réjouir d’un tel sommeil ! Impossible de résister à cette folie pleine de clins d’oeil vers une actualité contemporaine et, si on prend quelques libertés avec la lettre pointilleuse du texte, Shakespeare y retrouverait à coup sûr l’esprit de l’invraisemblable fiction qui était son propos. Si c’est bien cela rêver, laissez-moi dormir toujours. » Annick Drogou, Spectacle sélection
« Clément Poirée signe une amusante nuit de folie... Il y a trois ans, Clément Poirée nous régalait d’une version léchée, limpide et enthousiasmante de Beaucoup de Bruit pour Rien, donnant à voir Shakespeare dans toute sa fantaisie, sa poésie et sa magnificence. Avec une exigence et une force de proposition similaires, voici qu’il s’empare aujourd’hui de La Nuit des Rois, s’appuyant sur une solide distribution, homogène et pétulante, le suivant sans retenue dans sa vision « kafkayenne », burlesque et intemporelle de cette comédie. Tous se révèlent admirables et réjouissants. » Thomas Baudeau, Fousdetheatre
Pour parvenir à déchirer le voile de l’indépassable solitude des êtres, il faut le masque. Il faut la transgression, le renversement. Il faut le carnaval. Viola se grime en Cesario, et c’est sous ce déguisement qu’elle séduit involontairement Olivia ; le pirate Antonio aime le jeune Sébastien, la jeune Maria aime le vieil alcoolique Tobie... Ce sont des amours désaccordées. C’est une musique jouée sur des instruments dissonants, et pourtant elle est si belle.
J’aimerais faire du plateau « le périscope de l’âme » comme le décrit Kafka. Un genre de grand dortoir pris dans un rayon de lune qui s’anime dans la nuit, comme dans un rêve, peuplé d’êtres mélancoliques et drôles. Hors du temps. Des lits séparés par des paravents, des meubles recouverts de draps, un piano désaccordé...
« Or what you will » ? « Ou ce que vous voudrez » pourvu que ça marche. Pourvu que cela nous indique le chemin vers le jour et la vie. Pourvu que cela nous permette d’échapper à la nuit pleine de rêves, de fantasmes et d’idéaux et que l’on puisse enfin se coltiner le réel à la fois amer et jubilatoire.
Clément Poirée
Orsino - « Si l’amour se nourrit de musique, jouez donc, Donnez-m’en à l’excès, pour qu’ainsi rassasié Mon appétit s’écœure, étouffe et puis expire. Encore ce refrain ! Comme son final se meurt. Ô, il parvient à mes oreilles tel le doux son D’un soupir au-dessus d’un parterre de violettes Dérobant et exhalant son parfum... Assez ! Ce n’est plus aussi doux que ça l’était avant. Ô esprit d’amour, versatile comme la mer, Nul ne peut t’aborder sans, en une minute, Sombrer dans l’abattement et l’indifférence... L’amour qui change de forme à sa fantaisie Règne sans partage sur nos fantasmagories. »
Viola - « Quelle issue ? Mon maître l'aime profondément, Et moi, pauvre monstre, je suis éprise de lui, Et elle, dans sa méprise, s'est amourachée de moi. Que va-t-il advenir ? En tant que je suis homme Je ne peux pas espérer l'amour de mon maître. En tant que je suis femme - ô maudit soit ce jour ! - Combien de vains soupirs poussera Olivia ! »
finement joué et plein de créativité . excellentissime
L'esprit de Shakespeare est respecté avec ses drôleries et ses moments de cruauté. Beaucoup d'inventivité et d'énergie. Les acteurs sont excellents et prennent visiblement un grand plaisir qui est communicatif. Vivement une reprise pour y envoyer des amis.
excellents acteurs mise en scène inventive et sobre , Très bonne adaptation française , soirée de très grand qualité
spectacle magnifique avec des acteurs jeunes et moins jeunes bourrés de talent. La mise en scène est inventive, culottée et pour cela fidèle à Shakespeare. J'espère que ce spectacle sera repris prochainement et recompensé.
Pour 7 Notes
finement joué et plein de créativité . excellentissime
L'esprit de Shakespeare est respecté avec ses drôleries et ses moments de cruauté. Beaucoup d'inventivité et d'énergie. Les acteurs sont excellents et prennent visiblement un grand plaisir qui est communicatif. Vivement une reprise pour y envoyer des amis.
excellents acteurs mise en scène inventive et sobre , Très bonne adaptation française , soirée de très grand qualité
spectacle magnifique avec des acteurs jeunes et moins jeunes bourrés de talent. La mise en scène est inventive, culottée et pour cela fidèle à Shakespeare. J'espère que ce spectacle sera repris prochainement et recompensé.
On rit beaucoup, la mise en scène est moderne mais très fidèle à l'esprit de Shakespeare. Le metteur en scène rapelle que la première représentation de La nuit des rois eu lieu vers 1600, il y a donc un peu de génie dans tout cela.
Une mise en scène et des acteurs épatants... le tout au service du génie du texte de Shakespeare... À voir ! J'ai presqu'envie d'y retourner!
Magnifique moment ! Mise en scène baroque fidèle à l'esprit de "Wil", jeu des comédiens parfait ! entre rires et gravité ! Passé, vraiment, un très bon moment intelligent et divertissant . ,
18 rue Eugène Varlin 94800 Villejuif