Bach fut à la musique ce qu’Aristote fut à la philosophie, Léonard de Vinci aux Beaux Arts, le maître suprême, le génie incontesté et prolixe. Il était aussi un homme, un époux, celui d’Anna Magdalena, fille de musicien et musicienne elle-même qui entra dans une église un jour de 1720, alors que Bach y jouait de l’orgue. Saisie d’admiration, elle crut à quelque ange niché dans les tuyaux. En somme, le ciel lui tombait sur la tête, c’est ce qu’on appelle le coup de foudre et le début d’une grande passion ! Devenue sa femme, Anna Magdalena sera la plus fidèle et passionnée des auditrices, la plus attentive et la plus affectée par les tracas du « Cantor de Leipzig ».
L’intérêt que suscite l’oeuvre et l’homme ont assuré le succès de La Petite Chronique d’Anna Magdalena Bach qui emmêle vie musicale et familiale, mais laquelle, somme toute, est un faux, puisque l’on découvrit que cette chronique était l’ingénieuse idée d’Ester Meynel, musicologue et spécialiste de Bach. Elle avait, dans les années vingt, choisi de se cacher derrière la voix de cette épouse pour livrer un Bach intime et inattendu. Levant le voile de ce secret, elle nous fait partager une envoûtante révélation et trace un portrait inoubliable de Bach.
Pour Laurent Fréchuret, « le premier mérite de cette fiction qui nous rend plus réel encore le compositeur c’est, justement, d’être un magnifique matériau de théâtre. » Jeux de théâtre, étranges voyages entre le vrai et le faux, à travers le temps et l’espace, entre humour et passion, il écrit une partition forte pour une actrice. Voix en solo d’une femme d’aujourd’hui pour raconter une histoire d’autrefois, au lointain les notes du Maître s’égrènent et le charme opère, Bach fait son apparition.
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