En langue tchèque.
Une fable légère et profonde, naïve et mélancolique, mêlant et confondant parfois les animaux et les hommes. En 1924, l’année de la création de La Petite Renarde rusée, Leoš Janácek avait soixante-dix ans. Il était encore inconnu du grand public et Erwin Schulhoff se souvenait plus tard de son énergie phénoménale, de la jeunesse sauvage de son regard.
C’est la vie même qui s’écoule ici, la sève qui jaillit, le cycle perpétuel des saisons, de la mort et de la naissance à l’ombre des mêmes arbres. La campagne morave, que le compositeur n’a jamais quittée, se fait le grand théâtre de l’existence. Et puisque tout passe, seuls compte la liberté, l’amour reçu et donné, la transmission du bonheur d’être au monde. La petite renarde l’a mieux compris que tous les humains. Elle pourrait nous donner des leçons, mais s’en moque tout à fait. Avec une fantaisie ineffable, Janácek écoute et retranscrit le chant éternel de la terre.
Opéra en trois actes (1924)
Livret du compositeur d’après Liška Bystrouška de Rudolf Tesnohlídek
Direction musicale Michael Schønwandt
Décors Nicky Rieti
Costumes Elizabeth Neumuller
Lumières André Diot
Chef des Choeurs Alessandro Di Stefano.
Orchestre, Choeurs et Atelier Lyrique de l’Opéra national de Paris, Maîtrise des Hauts-de-Seine/Choeur d’enfants de l’Opéra national de Paris.
Le livret est tiré d’une nouvelle du poète morave R. Tesnohlidek, parue le journal Lidové Noviny, avec des illustrations de Stanislav Lolek. Elle met en scène des insectes, des animaux et des hommes dans le monde souvent cruel de la forêt. Janáček en a sélectionné quelques épisodes pour donner à sa pièce une construction dramatique stricte et pour révéler par le monde animal le cœur des hommes. A la différence de la nouvelle, l’issue de l’opéra est tragique : la petite renarde est tuée, mais le cycle de la vie n’est pas interrompu, car il y aura d’autres renardes rusées. En fait, c’est à un grand hymne panthéiste que nous convie le compositeur, « une pièce gaie avec une fin triste », comme il l’appelait lui-même, et qui célèbre l’éternel renouvellement de la vie et de la nature.
Sur cette fable hautement poétique, Janáček a écrit une musique d’une admirable fraîcheur, avec une parure orchestrale souvent somptueuse, en particulier dans les préludes et les changements de décor. L’orchestre y joue un rôle prédominant, qui commente et prend même parfois la place des intervenants. Le compositeur n’y a pas recours à de véritables leitmotive, mais des thèmes, en particulier ceux concernant la renarde, reviennent à différentes reprises. De même, des tournures et des rythmes populaires, inspirés par des chants et des danses moraves, sont souvent cités. En fait, Janáček excelle surtout dans les évocations de la nature et l’utilisation de voix d’enfants pour caractériser quelques animaux (la renarde jeune, le grillon, la sauterelle, etc.) ajoute beaucoup de fraîcheur à cet ouvrage qui est un des plus émouvants de son auteur.
La Petite Renarde rusée a été créé le 24 novembre 1924 au Théâtre national de Brno.
Place de la Bastille 75012 Paris
Réservation possible également au 01 40 13 84 65 pour les places non disponibles en ligne et/ou pour les choisir.
Accès en salle uniquement sur présentation du billet électronique que vous recevrez par email.