Présentation
Argument
Lhistoire
L ARCAL
Lensemble Matheus
La Verita in cimento
Vivaldi et Venise
Créée en 1720, cette uvre riche et novatrice incarne lidéal musical et
dramatique de Vivaldi. Il a su réunir dans celle-ci tous les ingrédients du succès,
tant par le choix du livret et des chanteurs, que dans lélaboration des partitions.
Tombé dans loubli après sa création, La Verità in Cimento bénéficiera, grâce
à lEnsemble Matheus et à lArcal, de sa première représentation
contemporaine. Pour cette occasion, léquipe jouera luvre non comme une
farce turque mais comme une véritable comédie située dans les années 50, dans le
milieu des stars de cette époque. Un parallèle peut être également fait avec les
comédies du cinéma italien daprès-guerre.
Nous retrouvons lARCAL pour la quatrième fois (LOrfeo, La Chauve-Souris, Cosi
Fan Tutte). Christian Gangneron sest entouré, comme à chacune de ses créations,
déminents interprètes pour servir une uvre de grande qualité. Version
sur-titrée
Quand de longues guerres, de nombreuses tromperies et de multiples mensonges opposent deux pays, on serait en droit de penser que la recherche de la vérité suffit, à elle seule, à apaiser les vieilles rancunes. LHistoire, ancienne et contemporaine, nous montre le contraire. Dans les affaires détat, comme dans les affaires de cur, il est un moment où le rétablissement de la « vérité » ne fait quaugmenter la confusion et envenimer la situation. Quand la vérité, mise à lépreuve, est impuissante, seul un artifice (sorte de compromis consenti par les deux parties) sauvera, peut-être, le « processus de paix »
Pour mettre fin à de longues guerres, Roxane, héritière du sultanat de Joghe, doit
épouser Melindo, fils de Mamoud, sultan de Cambaja et ennemi héréditaire de Joghe. Face
à son destin, elle renonce aisément à son amour pour Selim, demi-frère de Melindo.
Le mariage est imminent ; mais Mamoud fait une révélation déconcertante : Melindo, que
tout le monde croit le fils de la sultane Rustena est en réalité le fils de la favorite
Damira. Mamoud, par amour pour Damira et avec son aide, avait substitué, à leur
naissance, les deux enfants.
Damira, furieuse de voir le trône échapper à Melindo (son fils), conjure la sultane
Rustena de ne pas croire Mamoud. Elle la convainc quil ny a jamais eu de
substitution, si ce nest celle que Mamoud tente de faire aujourdhui. Damira
déclare que, même si elle est touchée, en tant que femme, par cette preuve
damour, elle ne peut, en tant que mère, accepter pour « son fils Selim » une
faveur aussi injuste et si dangereuse.
Compagnie National de Théâtre Lyrique et Musical. Créé en 1983, lARCAL aborde lart lyrique en poursuivant un triple objectif : production/ création, recherche/ formation, diffusion/ sensibilisation.
Choisir un répertoire où le jeu est primordial :
LARCAL privilégie les uvres où la relation texte-musique appelle le jeu
impérieusement et exige lespace de la représentation. Il recherche des
textes-partitions dans le répertoire dopéras de chambre ou commande des
uvres nouvelles, tout en gardant toujours à lesprit le souci
dadéquation aux lieux et aux interprètes.
Promouvoir les jeunes chanteurs français :
Afin de forger des outils et un style commun et ainsi créer les conditions de
possibilité, l ARCAL propose à ses chanteurs, plusieurs mois avant le début des
répétitions, une session de travail à la table encadrée par léquipe artistique
augmentée de spécialistes du répertoire travaillé.
Elargir la diffusion :
Sadresser à de nouveaux publics suppose un travail daction artistique et de
sensibilisation autour des productions, une « volonté de chance ». A partir de la
singularité de chaque ouvrage lyrique, il sagit dinventer des chemins et des
approches à chaque fois différents.
Privilégier une méthode de travail
Il importe darticuler correctement les éléments en jeux (lieux, publics,
répertoire, interprètes) en définissant des modalités de production adéquates. La
diversité des formats implique de varier les stratégies. Le travail à lARCAL
requiert un esprit particulier : un esprit de recherche, le sens du travail en équipe
mais aussi la rigueur artistique (solidarité entre travail musical et scénique).
LEnsemble Matheus fêtera ses 10 ans en 2001. Depuis ses débuts, le public,
conquis par la virtuosité et le bonheur communicatif avec lesquels il se produit, le
plébiscite. Reconnu pour son travail de recherche et son interprétation du répertoire
vivaldien, il ne cesse délargir ses sources dinspiration en présentant des
uvres allant du XVIIIe au XXe siècle sur instruments dépoques (baroques,
classiques, modernes).
Son effectif, à géométrie variable, sétend de 7 à 35 musiciens. Essentiellement
interprète de musique instrumentale, lEnsemble Matheus se tourne depuis plusieurs
années vers la musique vocale (compositions sacrées et lyriques). Il poursuit notamment
son travail de redécouverte du répertoire opératique vivaldien.
Son rayonnement musical national et international ne cesse de saccroître dans des
lieux prestigieux tels que lArsenal de Metz , le Théâtre du Châtelet à Paris, le
Festival dAmbronay ou le Concertgebouw dAmsterdam ; différentes tournées
sont également programmées pour la saison 2000-2001 en Suisse, à Prague, en Italie, en
Asie, au Maroc
Une pluie de récompenses internationales est venue couronner le travail de
lEnsemble Matheus (Prix du Concours International van Wassener au Concertgebouw
dAmsterdam en septembre 1993, Diapason dOr en mars 1996, Prix de la Critique
en qualité de « Meilleur compositeur de musique de scène » en juin 1996, « Premio
Internazionale del Disco Antonio Vivaldi » en février 1997, Diapason dOr en
février 1997, « Grand prix de lAcadémie Charles Cros » en juin 1997).
En 2002, lensemble donnera en première mondiale lopéra de Vivaldi La Verità
in cimento.
La Verità in Cimento, créée au Teatro S. Angelo de Venise à lautomne 1720,
marque lapogée des opéras de jeunesse de Vivaldi. uvre riche et novatrice,
elle incarne lidéal musical et dramatique du compositeur, à mi-chemin entre ses
audacieux premiers essais vénitiens des années 1710 et les chefs duvres de
la haute maturité des années 1730.
Placée sous le double signe de la reconquête et du scandale, cette truculente turquerie
fut conçue par son auteur comme le fer de lance de sa reprise en main des scènes de
Venise après trois longues années dabsence. Fort des ses dix années
dexpérience dans le monde de lopéra, Vivaldi avait su réunir pour
loccasion tous les ingrédients du succès, tant dans le choix du livret et des
chanteurs, que dans lélaboration de sa partition.
En sassociant pour la seconde fois avec le talent du jeune librettiste vénitien
Giovanni Palazzi, le compositeur réaffirmait tout dabord son aspiration à la
liberté face aux modèles dramatiques de référence. Le Livret de la Verità in Cimento,
tranchant avec la thématique sévère défendue par les théâtres patriciens, offrait en
effet un savoureux mélange de drame et dhumour, habilement animé par trois
personnages principaux à la psychologie finement dessinée. En situant dans un
pittoresque Orient de convention, à lexotisme délibérément artificiel, une
intrigue dinspiration cornélienne revue à la mode vénitienne, le dramma per
musica de Palazzi, original et séducteur, renouvelait avec une incontestable subtilité
une langue dramatique en voie dessoufflement.
La prestigieuse distribution réunie pour soutenir cette uvre audacieuse témoignait
également de la ferme volonté de réussite affichée par Vivaldi. Il engageait à la
fois le brillant ténor Antonio Barbieri., récemment découvert à Mantoue, la jeune
étoile montante Anna-Maria Strada, future égérie de Haendel, et deux des plus illustres
contraltos.
Capitale des plaisirs, Venise demeure, dans cette première moitié du XVIIIème
siècle, une capitale de lart
par voie de conséquence, peut-être. Son
insolite beauté, qui, au cours des siècles ne cessera de surprendre et
démerveiller, est toujours rehaussée de la gloire de ses peintres, de ses poètes,
de ses musiciens.
Le plus célèbre de tous les musiciens est certainement Antonio Vivaldi, le fameux
Prêtre Roux qui ne dit pas la messe et suscite autant de commentaires sur son art que sur
sa personne. Toujours vêtu de lhabit ecclésiastique, il joue du violon comme un
diable, dirige des concerts danges à la Pietà et « fait lopéra » au San
Angelo pendant le Carnaval. On le voit très peu en ville. Son univers est constitué
essentiellement par le « Seminario musicale dell ospitale della Pietà » et par le
théâtre San Angelo : il est là dans son élément beaucoup mieux que dans
lambiance des quelques cours italiennes et européennes qui servent accessoirement
de cadre à sa fureur de créer.
La Pietà était lun des quatre « ospedali », ou hospices, institués depuis fort
longtemps pour recueillir les jeunes filles abandonnées, orphelines, ou bâtardes. Les
pensionnaires recevaient une éducation complète, où la musique occupait une place
privilégiée. Chacun des établissements donnait régulièrement des concerts dont le
succès semble avoir été considérable. Enseigner la musique à un nombre important de
jeunes filles indisciplinées est un métier dur. Mais un compositeur ne pouvait imaginer
meilleur banc dessai pour sa musique nouvelle : disposer de façon permanente
dun ensemble de musiciennes accomplies, susceptibles dêtre instruites, dans
le jeu de tous les instruments et pouvant consacrer tout le temps nécessaire à préparer
des exécutions parfaites, tel était latout exceptionnel que Vivaldi avait
lintelligence de jouer.
Second pôle de la carrière de notre musicien, le théâtre San Angelo ne justifiait
aucune primauté parmi les théâtres de Venise mais des circonstances particulières en
avaient fait le cadre principal des entreprises de labbé Vivaldi dans lart de
lopéra.
Vivaldi fait un jour la connaissance de Santurini, homme daffaire intrépide. Entre
le jeune révérend et le vieil imprésario de San Angelo commence une fructueuse
complicité de dix ans. Il lui succède même comme imprésario de ce théâtre dans
lequel nombre de ses uvres ont été présentées. Bien que son activité
dimprésario soit connue de tous, Vivaldi la laissera toujours dans lombre
dune sorte de semi-clandestinité. Toujours attentif à mettre en valeur ses
fonctions à la Pietà, il abritera au contraire son activité au S. Angelo derrière
quelques prête-noms.
Daprès Vivaldi de Roland de Candé Edition Solfèges
22, rue Paul Vaillant-Couturier 92140 Clamart
Voiture : périphérique sortir Porte de Châtillon puis Départementale 306 suivre le fléchage Clamart et Centre Culturel Jean Arp.