Les mots de Zéno Bianu, que Bernard Noël a pu comparer à une « sueur d’étoiles internes ». La fougue de Denis Lavant, qui fait coïncider l’insoutenable et la grâce. Le jeu de Gérard Siracusa, où se mêlent la maîtrise, l’énergie et le dépassement de soi.
Dans un dialogue conjugué au « passé-présent », Zéno Bianu répond ici au choeur des poètes disparus (Guillaume Apollinaire, Blaise Cendrars, Robert Desnos, Paul Éluard, André Breton, Gaston Bachelard, Ezra Pound, Paul Celan, Jean Genet, Pier Paolo Pasolini, Antonin Artaud, etc.) qui nous ont laissé, dans les archives de la radio, la trace orale de leur poésie. Il les convoque, on les entend… comme dans une chambre d’échos planétaires. De grands et splendides fantômes sortent peu à peu du son comme on revient du passé. Ce sont les derniers Mohicans de la langue et de sa puissance poétique.
Chaque « apparition » sonore d’un poète est relayée, ponctuée par une séquence musicale explorant les mêmes ressources de plaisir, de sensibilité, d’intelligence ou de mélancolie. Au coeur de cette Constellation des voix, comme un trou noir aspirant la lumière, Gérard Siracusa offre un phénoménal solo de batterie, Drums Immersion.
À l’intersection de l’écriture poétique, de la musique et du théâtre, Constellation des voix entend ouvrir et solliciter une autre écoute. Instituer une présence, partager une ferveur. Le désir d’un espace vivant, vibrant, entre intimité et immensité.
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