Margot est la maîtresse de Laurianne. Camille fut la maîtresse de Duvernié. Laurianne aimerait devenir l’amant de Camille et Margot la maîtresse de Duvernié. L’échange pourrait s’opérer simplement si l’orgueil, l’indécision, la jalousie, la bêtise, la morale, la culture et la lâcheté n’avaient pas depuis la nuit des temps envahit l’humanité.
Sous couvert de légèreté, grâce à une comédie alerte et ciselée, Courteline nous livre une comédie jubilatoire où règnent les jugements de valeurs, les secrets et le mensonge. Il aborde pourtant un thème d’une féroce éternité : Pourquoi vivre heureux quand on peut ne pas l’être ?
On va rire ! Sûrement… mais il ne faut pas s’y tromper. Le théâtre enlevé de Courteline est une peinture piquante des mœurs de son époque. Il utilise le vocabulaire comme une palette aux mille couleurs qu’il applique sur la toile de sa dramaturgie à l’aide du pinceau de la syntaxe.
La Cruche est un nuancier de finesse et d’éloquence, de lâcheté et de tendresse, de drôlerie et de burlesque. La pièce est replacée à son époque, on y savoure ainsi les costumes qui décrivent les clivages d’une société peuplée de personnages passionnés, égoïstes, rêveurs, pragmatiques et cruels. Les décors, tiennent à la fois de la maison de poupée et de la boite à musique. Ils sont peints dans l’esprit des tableaux pointillistes et hyperréalistes rappelant que la pièce a été créée en plein carrefour artistique.
Des interventions en quatuor vocal ponctuent l’action avec des duos enlevés, des airs de bravoure ou des chansons d’extase. La musique vient vernir le tableau de cette adaptation qui révèle par sa patine ce qu’il reste aujourd’hui de la société des goguettes du début du 20eme siècle.
Henri de Vasselot
« Une histoire d’amants, de maîtresse, d’un télégramme qui provoque un quiproquo, on est bien chez Courteline. La Troupe du metteur en scène Henri de Vasselot enchaîne les situations burlesques et troublantes. » Le Parisien
53, rue des Saules 75018 Paris