La dernière nuit de Socrate

Paris 6e
du 6 octobre au 13 novembre 1999

La dernière nuit de Socrate

CLASSIQUE Terminé

Face à face de Socrate et de son gardien entre le deuxième et le troisième chant du coq.

"Ce que Socrate dit sur l’homme, personne ne le saura, mais tout le monde saura que Socrate a été le premier à parler de l’homme."

Stéphane Tsanev

 

La dernière nuit de Socrate : face à face de Socrate et de son gardien entre le deuxième et le troisième chant du coq.

Cette comédie philosophique propose donc la rencontre entre un maton et son prisonnier, à moins que ce ne soit celle de fous dans un jeu de rôles s’interpellant par des fragments de discours platoniciens.
Par des confrontations irrévérencieuses, Socrate éveille l’intelligence de son gardien, de sorte que celui-ci puisse se révéler son égal, être à même de prendre sa place et, de mourir en Socrate : bigre, quel honneur!

En liant la civilisation d’Athènes aux sociétés européennes, cette œuvre nous éclaire sur l’intervention de la démocratie, sa résonance dans le monde actuel, ses propres limites et contradictions.
Par des interpellations enjouées, ce texte nous invite à réfléchir sur l’intelligence des rapports humains dans la réalité matérielle de notre société.
Un vrai champ de batailles !

Au-delà de la manipulation du langage par les hommes et des hommes par le langage, surnagent l’humour et le plaisir du jeu.

 

Notes de mise en scène

J’aime cette écriture maîtrisée du dialogue. Ce conflit qui nous ramène à la source du rapport à autrui, du savoir écouter, aimer.

C’est la comédie la plus ancienne et la plus inattendue entre le maître et son élève ; ici le gardien "socratisé" ira plus loin que le maître, comme toujours, et se perdra de façon dérisoire.

Dans la mise en scène, je m’attache à la théâtralité de cette comédie philosophique de la logique et de la rhétorique.
Le dispositif scénique, croisé de barreaux escamotables, met en évidence et en accusation l’axe de communication, d’affrontement et d’emprisonnement.
Le trop vide et le trop plein de l’arène définissent un espace carcéral paradoxal.

En effet, drôle de prison qui est aussi un lieu d’exposition des "œuvres" du gardien, drôle de gardien artiste qui garde non par fonction mais par vocation, qui veut apprendre et se nourrir de ses détenus plus qu’il ne les surveille.

Mais d’où viendra donc le grain de sable qui fera capoter le jeu jubilatoire et dialectique des deux hommes ?
- De la femme Xanthippe, réalité tangible des sens. Socrate alors dira : "Pouce, je ne joue plus."

De la ciguë comme moment pathétique ? Au contraire, Stéphane Tsanev en fait un gag.
Où se situe l’enjeu de l’affrontement du philosophe et du gardien ? Au niveau des autorités pénitentiaires ou politiques qui fixent les limites sociales ?
- Non. Il se situe bien au-delà. Sans foi, ni loi, l’enjeu réside véritablement au sein des idées pour lesquelles ils sont prêts à mourir.
Socrate est-il dupe ?

"Dans 399 ans, un petit gars de Nazareth fera le même numéro et il va réussir, je te dis ; il va peut-être même devenir Dieu ! Parce que Dieu n’écrit pas, c’est nous qui lui inventons ses paroles"

Stephane Tsanev

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Spectacle terminé depuis le samedi 13 novembre 1999

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