Un western shakespearien
Un théâtre épico-burlesque
L'univers de la pièce
L’action se situe dans une petite ville de moins de dix habitants perdue au milieu d’un désert aride.
Monsieur Z, bourgmestre de la ville, est retrouvé mort, assassiné
par trois balles dans la tête. Au même moment, le Pied-tendre,
sorte de VRP boiteux envoyé par la Water Boston Company, arrive dans la ville pour y creuser des puits d’eau potable. Mademoiselle Z, fille du bourgmestre, qui s’apprêtait à s’enfuir de la ville avec le Cowboy, incarnation de l’aventure et de la liberté, se retrouve contrainte à rester. En effet, le Shérif, diva fanatique, et Macbeth, son monstrueux disciple, décident de prendre le contrôle de la ville, d’en fermer les portes et de ne laisser personne sortir avant que le coupable
n’aie été retrouvé. Une chape de brouillard va alors se poser peu à peu sur la ville. Les mines vont devenir grisâtres. L’atmosphère ne sera plus vraiment à la rigolade.
Nous allons assister pendant le spectacle au cauchemar expressionniste, cruel et absurde de Mademoiselle Z ou comment la bêtise, l’absurdité, la tyrannie, le racisme, la religion, l’amour vont conduire la plupart des personnages à la mort et enfermer Mademoiselle Z dans la folie pour l’éternité…à moins que l’Amour n’en décide autrement.
Nous avons voulu, lors de l’écriture de cette pièce, continuer notre travail entamé avec la première pièce Banquet à Barbaville, c’est à dire nous inscrire dans la lignée des grands auteurs populaires. Nous voulons retrouver le goût de raconter des histoires. Nous voulons emmener le public dans un monde parallèle, dans un tourbillon onirique. Nous voulons inventer un théâtre épico-burlesque, un théâtre de la fable allégorique qui dénonce le mensonge social, un théâtre loin de tout réalisme. Le théatre réaliste ne nous intéresse pas.
Nous cherchons dans notre écriture à être comme le funambule, en permanence sur le fil, entre le sublime et le grotesque, entre le premier degré romantique et la parodie, entre la comédie et la tragédie, au risque de nous écraser au sol.
La lamentable tragédie du cimetière des éléphants est une pièce sur le cauchemar, avec sa part d’inexplicable, de mystères, ses aspects confus et outranciers, sa cruauté asphyxiante. Le rire et l’absurde comme révélateurs du chaos. Nous aimons jouer sur les différents niveaux de lecture, afin de laisser le spectateur libre de rester dans la fable ou bien d’y voir, s’il en a le courage, le reflet du monde.
Univers sonore
« Envisager la matière sonore comme élément de mise en scène pur. Proposition simple mais sérieuse. Le flux continu et dense des nappes sourdes et lancinantes substitue le silence du lieu de représentation par une diffusion très douce. L’immersion par la sensation auditive. Nous sommes dans le domaine psychoacoustique qui travaille sur le psychisme du spectateur. La complémentarité des ces matières sonores hybrides (Mathieu Touren) et de la musique (Siegfried de Turckheim) apportent à l’atmosphère de La lamentable tragédie du cimetière des éléphants une couleur singulière en parfait accord avec le monde imaginaire si singulier du texte. Le travail des différents plans sonores -textes, musique, nappes sonores, respectivement et inversement-
empêche la concentration du spectateur de se perdre ailleurs que dans la ville de Monsieur Z. Le son capte et dirige les sensibilités
de chacun. »
Mathieu Touren et Siegfried de Turckheim ont travaillé respectivement sur le son et la musique du spectacle.
Univers visuel
« Créer un lieu qui pourrait être aussi bien un bar, un lieu de culte,
un bordel, ou encore une salle pour confèrence de presse ; voilà quel
est notre fil conducteur pour la conception de cette scénographie. »
May Katrem, Paul Cottard et Ghislain d’Orglandes ont travaillé ensemble à la conception de l’univers visuel du spectacle.
1, avenue Junot 75018 Paris