Elle joue sa pièce, un texte pour un théâtre et un monde nouveau. Un rêve. Mais la représentation n’est pas prise au sérieux par sa mère, la célèbre actrice Arkadina. Nina le quitte pour la star de l’écriture Trigorine. C’est ainsi que les rêves finissent parfois. Tous les personnages aspirent à l’amour et à la reconnaissance. Tendresse et violence bien contemporaine.
La Mouette se passe entre les larmes du lac, les couleurs claires et limpides de l’espoir, de la jeunesse, de l’amour, les brumes de la vie. Tous les Arts, lorsqu’ils sont beaux, sont placés entre le ciel et la terre, dans cet espace indéfini, secret, précieux. Nous leur donnons de la force en les dévoilant dans le cœur même de la vie. Les personnages de la pièce, nous les incarnons, tous. Nous nous reconnaissons en eux.
C’est fulgurant. Quand par amour on se trompe, quand par un autre amour on se jette avec courage sur la scène, quand par folie on se pense différent, quand le regard de l’autre devient une métaphore, quand on se cherche, quand on aime. Mélange de grande tendresse et de violence bien contemporaine. Miroirs fous des rives du lac.
Pour cette création, qui a pour thème principal : L’Art, il m'a paru lumineux d’imaginer un espace entre le jeu des acteurs, le texte, le concret et le figuré qu’il représente. Comment dévoiler ce qui est caché ? Ma représentation sensible du théâtre dans le théâtre, des conflits de générations, des points de vue des personnages sur l’art et les « formes nouvelles », des pressentiments de chacun, des miroirs de nos rêves confrontés à la réalité, de l’hommage rendu à l’auteur, serait dans le monde des images construites, insolites, fabriquées, projetées, magiques. Une vision de cette oeuvre, il me semble, inédite : l'Ombre.
Une quête d’énergie et de vitalité. Liaisons et séparations. Légèrement. Les personnages sont attirés par ce lac comme une mouette. Et l’histoire les dépasse. Le vent impalpable les soulève, les engouffre. Nous sommes bien en 2017. La vision de Treplev sur notre monde contemporain se dessine à travers le texte qu’il a écrit : « Hommes, lions etc… ». Il crée, il est la nouvelle génération. Pour lui, le monde changerapuisqu’il ne reste plus rien « le vide, le vide, le vide…». Il est un poète différent. Le rêve d’une vie prend forme, ici et maintenant.
Nina fait basculer les autres vies qui l’entourent. Les personnages sont dans un théâtre. Et ce même théâtre va les bouleverser. Ils sont acteurs et spectateurs de leur destin. Témoins, nous évoluons dans le « regard » constant de Nina. Elle apparaît comme une question. Nina est « l’âme universelle » qui se souvient de tout, comme l’est un acteur. Elle joue sa pièce dans l’ombre, entourée d’ombre, de son ombre. La mouette empaillée restera un symbole. Une traduction onirique de cette histoire et de notre histoire. Une fin violente comme notre monde, mais poétique comme notre idée du monde.
Isabelle Hurtin
Mise en scène très intéressante. jeux de lumières avec ombres chinoises : original et utile pour faire ressentir les émotions. Des comédiens qui jouent très justes. À voir !
Pour 1 Notes
Mise en scène très intéressante. jeux de lumières avec ombres chinoises : original et utile pour faire ressentir les émotions. Des comédiens qui jouent très justes. À voir !
Cartoucherie - Route du Champ de Manœuvre 75012 Paris
Navette : Sortir en tête de ligne de métro, puis prendre soit la navette Cartoucherie (gratuite) garée sur la chaussée devant la station de taxis (départ toutes les quinze minutes, premier voyage 1h avant le début du spectacle) soit le bus 112, arrêt Cartoucherie.
En voiture : A partir de l'esplanade du château de Vincennes, longer le Parc Floral de Paris sur la droite par la route de la Pyramide. Au rond-point, tourner à gauche (parcours fléché).
Parking : Cartoucherie, 2ème portail sur la gauche.