Après Nathan le Sage, Laurent Hatat poursuit avec le Barbier de Beaumarchais son exploration des valeurs et des idées du Siècle des Lumières, les soumettant avec la lucidité critique qu’on lui connaît à l’épreuve de nos sociétés contemporaines.
« Un vieillard amoureux prétend épouser demain sa pupille ; un jeune amant plus adroit la prévient, et ce jour même, en fait sa femme à la barbe et dans la maison du tuteur. Voilà le fond dont on eût pu faire, avec un égal succès, une tragédie, une comédie, un drame, un opéra... » ainsi Beaumarchais voit-il les choses.
Après Nathan le Sage, j’ai décidé de mettre en scène La précaution inutile ou Le Barbier de Séville. Fort de ce travail en compagnie de Lessing, d’une richesse et d’un enseignement qui ont éclairé toutes les étapes de la création, je me tourne donc vers une comédie de Beaumarchais. La passion du drame, voilà le trait d’union qui relie ces deux contemporains en apparence si différents. Et Lessing et Beaumarchais se reconnaissent en Diderot et sa révolution du « genre sérieux ». Sous cet éclairage, cette « comédie gaie » luit d’un éclat particulier.
La question de la « place de l’autre », essentielle dans mon travail, s’y inscrit et dans la forme et dans le fond. C’est une comédie en tension, entre l’insolence, la gaieté, la richesse de ses personnages hors-norme et une violence des rapports humains, des réalités sociales. La violence d’une lutte pour l’émancipation, pourtant vouée à l’échec.
Je veux rendre au plateau la possible modernité du Barbier. Celle d’une ambiguité fort contemporaine, le double langage des puissants sous le masque du plaisir ; le jeu de dupe d’une promesse d’émancipation toujours réaffirmée et jamais tenue. Un monde où Figaro ne peut que redevenir domestique et où Rosine n’existe que comme épouse. Un monde pas si lointain...
Laurent Hatat
« Un Barbier bien affûté. De l'aiguisé, du tranchant, du frais : Laurent Hatat a pris à la gorge Le Barbier de Séville pour en extirper toute la férocité et la modernité. » Les Échos
« Foin de précaution inutile : précipitez-vous chez ce Barbier. » La Voix du Nord
« Laurent Hatat met en scène avec une élégante virtuosité la machine comique réglée par Beaumarchais : une partition de choix pour des comédiens remarquables de finesse et de précision. » La Terrasse
2, rue Edouard Poisson 93304 Aubervilliers
Voiture : par la Porte d'Aubervilliers ou de La Villette - puis direction Aubervilliers centre
Navette retour : le Théâtre de la Commune met à votre disposition une navette retour gratuite du mardi au samedi - dans la limite des places disponibles. Elle dessert les stations Porte de la Villette, Stalingrad, Gare de l'Est et Châtelet.