La jeune infante de Navarre vient au Portugal pour épouser le prince Pedro, fils du vieux et redoutable roi Ferrante. Pedro s’est marié en grand secret à une dame du royaume. Jusqu’où Ferrante ira-t-il dans sa vengeance pour ménager sa succession… ?
En 1941, Vaudoyer, administrateur de la Comédie-Française, demande à Henry de Montherlant, romancier fort célèbre, de faire l’adaptation d’une pièce de Guevara, auteur du siècle d’or espagnol. Montherlant la lit, la trouve superficielle, sans caractère et sans importance humaine. Il accepte, en en conservant l’armature, mais en changeant personnages et dialogues, d’en faire une œuvre personnelle, et c’est la création de La Reine Morte.
L’auteur nous dit « Si le monde pouvait se douter de quoi et comment est faite une œuvre ! Mais qui donc verse en lui ce qu’il reverse en nous ? se demande Hugo, de Palestrina. Et c’est ici qu’il faut toucher un mot de cette particularité de la vie créatrice : l’unité de l’émotion. La colère ressort en cris de tendresse ; la douleur en cris de plaisir ; peu importe de quelle espèce est votre émotion ; l’essentiel est qu’il y ait bouillonnement ». Et il ajoute : « La Reine Morte est - avec les Olympiques - celui de mes ouvrages auquel je suis le plus attaché ».
C’est la tragédie de la puissance et de la faiblesse, de la grandeur et de la médiocrité, de la vieillesse et de l’enfance, de la cohérence et de l’incohérence. Le tout scintillant de l’étonnant humour propre à Montherlant, et flamboyant d’intelligence .
Une des plus hautes et fortes œuvres du répertoire théâtral universel.
Jean-Laurent Cochet
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