Présentation du metteur en scène
Destins croisés
Présentation du metteur en scène
D’après la trilogie de La villégiature, La manie de la villégiature, Les aventures de la villégiature, Le retour de la villégiature. Cette comédie en trois pièces, satire de moeurs, permet à Goldoni autour du personnage de « Giacinta » de décrire un monde en évolution, une société pré-révolutionnaire où la critique sociale se fait dénonciation de la hiérarchisation des classes et initiatrice de plus vastes désordres. Pour le départ en villégiature, Paolo empile le linge de son maître Leonardo dans une panière théâtrale en osier qu’il emplit et vide dix fois de suite sur des contrordres successifs. L’objet dénonce la théâtralité clownesque des personnages incapables de se gouverner et devenant risibles dans leurs contradictions infantiles...
J’ai voulu avant tout inscrire les personnages dans la logique de leurs contradictions comme dans une trajectoire inéluctable vers l’échec. Le rythme du jeu, frénétique au début, plus lent dans la deuxième partie, est dilaté dans la troisième, il accompagne l’évolution des personnages ... Lumière crue sans contraste d’un été à la campagne qui met à nu les contradictions naissantes, dans la deuxième partie ; lumière sombre qui réduit les personnages à n’être que des ombres chinoises dans la nuit de leur échec.
La trilogie de la villégiature a une dimension métaphorique. Les trois parties du spectacle représentent les trois âges de la vie, la jeunesse, l’âge adulte et la vieillesse comme dans l’énigme du Sphinx... Il y a dans la trilogie goldonienne une continuité des caractères, des intérêts et des passions, de telle sorte que les trois comédies s’unissent parfaitement ... »
I. Romeuf
« Goldoni a feuilleté simultanément les deux « livres » dont il se réclame, le Théâtre et Le Monde. C’est en analysant l’un grâce à l’autre qu’il va réformer le théâtre, par la mise en perspective du réel selon les lois de la scène. Il ne s’intéresse ni aux règles d’Aristote ni à celles des puristes grammairiens. Il élimine les masques, mais garde souvent les traits structurels qui les opposent. Il revendique le théâtre écrit, mais impose une langue parlée et conçoit les rôles en fonction des acteurs ... Cette interrelation de la scène et de l’histoire fait l’originalité de l’oeuvre de Goldoni ».
Valeria Tasca
136, rue Loubon 13003 Marseille