« J’essaie de créer des courts-circuits entre sensible et politique, que le spectateur reparte rempli de sensations qui percutent sans arrêt des questions plus politiques. »
« Certaines femmes arabes ont une odeur bizarre... » : c’est un cliché. Le genre de cliché qu’explorent, avec beaucoup d’humour rageur, Latifa Laâbissi et Sophiatou Kossoko dans Loredreamsong.
Elles sont deux femmes sur scène, elles se cachent sous des draps blancs ou derrière du cirage étalé sur le visage. Elles se camouflent en quelque sorte pour mieux révéler les idées qu’on a d’elles ou sur elles. Elles jouent aux fantômes, chantonnent, bougent, parlent, se lancent l’une à l’autre des blagues — parfois racistes — pour démontrer qu’elles sont construites par les mots et le regard des autres et qu’il leur faut bien tout un spectacle pour reprendre la main sur leurs identités.
17, boulevard Jourdan 75014 Paris