La pièce la plus glorieuse du théâtre français
Le Cid , « un génie extraordinaire »
La presse
« Il paraîtra surprenant à beaucoup de jouer Le Cid de Pierre Corneille aujourd’hui. C’est qu’on attend du théâtre qu’il nous parle de notre vécu et de notre présence dans l’histoire. Cette attente est légitime. Mais les mêmes ne s’étonneront jamais que l’on joue sans cesse Mozart ou Ravel. Ce qu’on admet de la musique, pourquoi ne pas l’admettre de la poésie dramatique ? Nous jouerons donc Le Cid.
Faut-il encore présenter la pièce la plus glorieuse et la plus jouée de l’histoire de notre théâtre ? Cela ne nous paraît pas indispensable. Venez donc voir ou revoir Rodrigue et Chimène verser les larmes d’Éros les plus brûlantes, venez voir comment est entré en 1636 sur la scène de notre théâtre, le plus grand de tous les acteurs, l’Histoire. L’Histoire, et à sa suite le Destin. »
Alain Ollivier
Composée en 1636, Le Cid est jouée pour la première fois, probablement le 16 janvier1637. L'œuvre est inspirée à son auteur dans des années où la France repousse au nord les armées espagnoles sans cesse menaçantes et où la famille royale traverse, à l'intérieur, de grands périls qui se développeront jusqu'à menacer son existence à l'heure de la Fronde.
La noblesse ne réalise pas que le devenir de la France passe par un exercice de la responsabilité politique qui ne doit plus rien aux valeurs féodales, que l'évolution sociologique et économique en cours conduit à l'affirmation d'une conception de l'État qui fera prévaloir les devoirs envers le souverain et la nation naissante sur l'individualisme aristocratique.
Dans Le Cid, le roi Don Fernand s'oppose au duel. Il s'y oppose, parce que le recours à cet usage ancien pour obtenir justice, conteste et affaiblit l'autorité judiciaire dont la monarchie entend instaurer la légitimité. On se souvient qu'en 1613 le duel avait été interdit et puni de la peine de mort par Richelieu et Louis XIII tous deux inflexibles. Ainsi, dans la pièce, le duel a valeur plus complexe que de venger l'honneur bafoué, c'est le symbole autour duquel se joue l'autorité monarchique. C'est aussi l'instrument par quoi Corneille met en scène une dimension nouvelle sur le théâtre français, le politique.
Le politique, agent de l'Histoire qui va, tel le fatum, bouleverser la vie de Chimène et de Rodrigue. En se substituant à son père pour retrouver l'honneur perdu de son nom, Rodrigue obéit à l'ordre ancien qui, au seuil de son âge adulte, le constitue culturellement.
Chimène et lui sont alors pris dans un conflit sans issue, sauf à ce que Rodrigue réalise un exploit au prix d'une subversion de l'ordre militaire - « Et je feins hardiment d'avoir reçu de vous l'ordre qu'on me voit suivre et que je donne à tous » – audace dont la jeunesse seule s'avère capable : « c'est de moi seulement que je prendrai la loi » proclamait déjà Alidor dans La Place royale.
Par sa victoire sur les Maures à l'embouchure du fleuve et de la mer, Rodrigue exacerbe encore le mouvement dramatique qui est celui de l'amour - de l'amour fou ! -, Chimène ne pouvant haïr le meurtrier de son père. On perçoit alors, et pour Chimène et pour Rodrigue, qui n'entreront dans leur siècle qu'en assumant, si cruel que cela puisse être, le vécu de leurs pères, quelque chose de l'épreuve initiatique.
Tout ceci n'aurait pas suffi au succès foudroyant et à la gloire du Cid, partout en Europe, sans la nouveauté et la fluidité de son art, qui en fait un des moments les plus éclatants de ce long combat qui s'est livré pour la langue française depuis qu'en 1539, par l'ordonnance de Villers-Cotterêts, elle fut décrétée langue maternelle et officielle du royaume.
Avec Le Cid la poésie dramatique s'imposait comme la forme la plus vivante de la littérature. C'est ce que, en 1685, Jean Racine fait entendre à ses pairs dans l'enceinte de l'Académie française : « Dans cette enfance, où pour mieux dire, dans ce chaos du poème dramatique parmi nous [Corneille], après avoir quelques temps cherché le bon chemin, et lutté, si j'ose ainsi dire, contre le mauvais goût de son siècle, enfin, inspiré d'un génie extraordinaire, et aidé de la lecture des anciens, fit voir sur la scène la raison, mais la raison accompagnée de toute la pompe, de tous les ornements dont notre langue est capable, accorda heureusement le vraisemblable et le merveilleux, et laissa bien loin derrière lui tout ce qu'il avait de rivaux, dont la plupart désespérant de l'atteindre, et n'osant plus entreprendre de lui disputer le prix, se bornèrent à combattre la voix publique déclarée pour lui, et essayèrent en vain, par leurs discours et par leurs frivoles critiques, de rabaisser un mérite qu'ils ne pouvaient égaler. »
Alain Ollivier
"Ce beau spectacle, généreux et subtil est en tout point remarquable." Armelle Héliot - Le Figaro - octobre 2007
"Une scénographie simple mais d'une efficacité exemplaire. Et surtout des comédiens magnifiques qui font entendre la superbe du texte comme rarement. Coup de chapeau général." Jean-Pierre Bourcier - La Tribune
"Le Cid (…), rayonne de la splendeur du Siècle d'or espagnol dans la mise en scène rigoureuse d'Alain Ollivier. (…) Rodrigue (est) joué par un inconnu, Thibaut Corrion, grand, doux, rêveur, la voix voilée. Sa présence est la composante la plus magique de cette cérémonie." Gilles Costaz, Paris Match, 28 septembre 2007
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