Une mère et son fils se parlent. La mère pense qu’ils se parlent, le fils ne le pense pas. Parler, pour elle, est aussi simple que ça, mais pour lui non. Le fils est compliqué, le fils coupe les cheveux en quatre. Le fils est un intellectuel, le simple ne lui va pas. Il se lève pour partir, et ne part pas. Que ça lui plaise ou non, il est bien né d’une mère… Mais alors comment défaire ce lien indéfectible ?
50 représentations exceptionnelles.
« Le Lien est une pièce en temps réel. C’est-à-dire que le temps de l’action et le temps de la représentation coïncident. Cette pièce ne raconte rien d’autre qu’un moment. Un bout d’existence dont le spectateur aura tous les éléments : les quatre-vingt minutes d’un dialogue entre Christiane et son fils Stéphane - finalement arbitré par Françoise, voisine et amie de Christiane.
Évidemment, entre mère et fils, le passif sentimental, positif ou négatif, est énorme. Ces deux-là se connaissent depuis au moins la naissance de l’un. Et pourtant ce qui compte, ici, c’est ce moment-là, pas un autre. C’est le dialogue de ce samedi où Stéphane est passé voir sa mère en province. La question de la pièce, que le théâtre est l’art le plus habilité à traiter, est celle de ce jour : comment se parler, ici et maintenant ? Puisque la vie trouve régulièrement un fils et sa mère à table, que peuvent-ils bien se dire ?
Ma première pièce, Le problème, qui se déroulait en temps réel aussi, se tenait dans un espace familial. Sans doute le théâtre a-t-il souvent traité la famille parce que leurs espaces sont analogues. La famille c’est une unité de lieu - une maison, un appartement -, et des unités d’action qui jalonnent la vie domestique. Des repas, surtout.
Stéphane déjeune chez sa mère. L’acte qui lance l’échange, ou les hostilités, est à la fois anodin et symbolique : il se lève de table. Et ne veut plus se rasseoir. Il ne touchera pas au fromage acheté pour lui. Il ne peut plus tenir cette conversation. Cette absence de conversation. Il va partir, dit-il, partir et ne plus jamais revenir. Une heure vingt plus tard, il est encore là.
Qu’est-ce qui le retient ? Quel argument irrésistible, et non formulé, s’oppose aux arguments parfaitement pertinents formulés par Stéphane pour étayer son désir de rompre le lien ? Christiane le sait : c’est ce lien même. Christiane n’a qu’une chose à dire à son volubile rejeton, une chose intellectuellement faible et organiquement forte : elle est sa mère, il est son fils. Ce lien les unit, les attache, les ligote, les emprisonne, les protège, les rassure, les irrite, et fait d’eux des comparses à vie. »
François Bégeaudeau
« Sur un ton direct et incisif, François Bégaudeau explore dans Le Lien l’essence de l’attachement maternel et filial. Son obsession du vrai, sa précision rythmique, sa soif de comprendre, génèrent émotion autant qu’amusement. Avec une autodérision, un sens de l’humour exempt de méchanceté, l’auteur élargit son propos vers ce qui fonde les rapports familiaux. Il laisse chacun se projeter dans cette relation universelle, dans cette situation en apparence banale et pourtant explosive où l’organique est aussi puissant que la pensée.
Stéphane, écrivain, déjeune chez Christiane, sa mère, retraitée de la Poste. Leur affrontement est inéluctable. Le sujet qui déclenche le conflit est aussi futile que son enjeu est fort. Le fils se débat entre son envie de partir et celle d’en découdre, pousse la mère dans ses retranchements. La mère bataille avec ses armes affectives pour maintenir la relation. A la lisière de la rupture, intervient un troisième personnage, Françoise, témoin actif et bienveillant. Pour matérialiser cette confrontation au plus juste, pour exprimer sa vitalité réjouissante, Christiane la mère possède rugosité et sensibilité mêlées. Stéphane, son fils réunit intelligence solide et fragilité aiguë. Françoise, l’amie de la mère est une boule d’humanité généreuse, un levier. Comme terrain de jeu, l’appartement de Christiane tend presque à disparaître à certains moments pour céder la place à l’essentiel : les mots et les corps.
Le Lien évoque le cordon ombilical, les ancrages familiaux indéfectibles. L’une des qualités de l’auteur, pour moi fondamentale, est de poser cette question de l’attachement avec la force du simple. L’humour, code de langage coutumier des personnages, contrebalance leur incapacité à communiquer. Il les conduit aussi par instants à oublier le conflit, à laisser vivre la douceur, la tendresse, l’amour. »
Panchika Velez
Des acteurs formidables pour une pièce sensible et drôlement réaliste : famille je t’aime moi non plus!
Très bonne pièce. De la tendresse et du vécu. Un bon moment de théâtre.
Cette piece ne peut vous laisser indifférent(e). Votre mère n’est pas Christiane (C.Hiegel), vous n’êtes pas Stéphane (P. Palmade) ? Peu importe, il y a toujours qqch d’universel dans les rapports Mère-Fils (et Fille !). Et ces 90 minutes du vécu mère fils en direct avec ses difficultés, ses révoltes, ses tâtonnements, ses colères, ses chagrins et finalement le tendresse sont formidables. Un bon moment de vrai théâtre.
une bonne représentation de la difficulté des relations entre mère et fils, de l'incompréhension réciproque par manque de dialogue et de l'amour familial.
Pour 16 Notes
Des acteurs formidables pour une pièce sensible et drôlement réaliste : famille je t’aime moi non plus!
Très bonne pièce. De la tendresse et du vécu. Un bon moment de théâtre.
Cette piece ne peut vous laisser indifférent(e). Votre mère n’est pas Christiane (C.Hiegel), vous n’êtes pas Stéphane (P. Palmade) ? Peu importe, il y a toujours qqch d’universel dans les rapports Mère-Fils (et Fille !). Et ces 90 minutes du vécu mère fils en direct avec ses difficultés, ses révoltes, ses tâtonnements, ses colères, ses chagrins et finalement le tendresse sont formidables. Un bon moment de vrai théâtre.
une bonne représentation de la difficulté des relations entre mère et fils, de l'incompréhension réciproque par manque de dialogue et de l'amour familial.
Pierre Palmade a triste mine et le dialogue manque de sincérité; ambiance pesante
Beaucoup de finesse et de tendresse dans ce dialogue mère fils
Superbe piece magnifique interpretation je le recommande vivement
Le sujet est intéressant, difficile à traiter. Les acteurs sont bons, quelques bonnes répliques(trop peu). Le texte est ennuyeux, répétitif , mou, je n 'ai pas eu d' émotion, alors que le sujet est justement dans l 'émotion, la gêne, la pudeur, les reproches, et l' amour bien sur. Le sujet ne laisse pas indifférent.
Décevant malgré un sujet intéressant. Catherine Hieger est excellente dans ce rôle, avec justesse et sensibilité, Pierre Palmade minaude et n'est pas à la hauteur
CHiegel sublime des ce rôle de mère aimante et ecoutante a sa manière, PPalmade passe bien en fils frustre et ego centré dans son univers de mots d amour, escalade realiste ds un dialogue de sourd bien trempé Un lien invisible et puissant recréé par une voisine touchante Pièce efficace
Une histoire captivante du début à la fin , un vrai bonheur . De très grands artistes, très sympa a savourer comme un bon désert !!!
Si Catherine Hieger est excellente dans ce rôle, avec justesse et sensibilité, j'ai été moins convaincue par Pierre Palmade. Le sujet était séduisant, mais le texte est très plat, rempli de banalités. Dommage. Cela manque de consistance.
Spectacle vérité : situtions qui rappellent à chacun d'entre nous les difficultés relationnelles qu'on a tous connues, à un moment de notre vie, nous amenant à nous poser la même question : où se trouve la responsabilité de ce qui nous arrive de douloureux dans notre relation à l'autre. Issue de la pièce un peu convenue, mais difficile d'en envisager une autre : nous sommes au spectacle...
les 3 comédiens sont excellents, Catherine Hiegel ,tout en nuances est sublime; Le propos de la pièce qui est à la fois sensible douloureux , éprouvant avec des touches d'humour nous permet de passer un bon moment et d'y réfléchir encore bien après...
très bon dialogue
31, rue de la Gaîté 75014 Paris