Au coeur du XVIIIe siècle, deux amies aristocrates se souviennent de leur éducation au couvent, et de leur initiation sentimentale ; de leur nuit de noces aussi, et de leur tromperie... Dévotions et diableries. Dentelles et saphisme. Le plaisir emprisonné tout vif dans une langue de cristal.
Cette comédie libertine ne se destine ni aux enfants ni aux oreilles chastes.
D’après Tableaux des Moeurs du temps dans les différents Âges de la Vie de Crébillon Fils. Adaptation et mise en scène Eric-Gaston Lorvoire.
« De jolies phrases dans de jolies bouches. » Le Nouvel Obs
« Bravo ! Coup de foudre » L'Express
« Un régal. » La Provence
« Brillant. » Le Point
« Quel plaisir ! » Figaroscope
« Tout est d'un délicat érotisme (...). Dans une langue savoureuse et jubilatoire, il dit les émois et les troubles du plaisir de la chair. » Télérama
« Coquin. » Le Parisien
« Un vrai régal. » Pariscope
« A s'étrangler de rire » Le Canard Enchainé
« Une merveille. » Le Figaro Magazine
« Bonheur... » Libération
« Léger et licencieux. » Le Monde
Aucun miroir ne saurait peut-être mieux refléter l’esprit du temps, l’âme passagère d’une époque, que celui présenté par les divers visages de l’amour, lesquels trahissent en effet que trop bien les contradictions et les malentendus inhérents aux désirs des hommes et à leurs idéologies.
Crébillon Fils, captivé par les façons d’aimer particulières au XVIIIe siècle, exerça ses talents d’écrivain et ses dons de psychologue à déchiffrer l’hermétisme des masques généralement portés dans les salons de la haute société. Son oeuvre offre quantité d’éclaircissements sur l’évolution intellectuelle et morale des libertins, depuis le roué frivole et confiant de la Régence jusqu’au suborneur malveillant de la fin du siècle. Par le truchement de ses personnages, Crébillon explore une doctrine hédoniste qui se devait de rendre au plaisir sa valeur sociale et éthique. Ces libertins, décrits avec tant de minutie par Crébillon, opposaient à une conception quasi religieuse de la femme et de l’amour, des pratiques profanes, dépourvues d’héroïsme. Ils improvisèrent un art d’aimer à la fois iconoclaste et rationnel qui devait établir le droit naturel à la promiscuité et à la volupté, et tachèrent avant tout d’éviter les désagréments affectifs qu’engendrent toujours les liaisons mal comprises. Crébillon n’épargne personne dans son évaluation parfois aigre des moeurs et des mobiles cachés des membres de l’aristocratie et du monde libertin ? Derrière l’apparente frivolité à laquelle s’arrêtèrent bien des lecteurs, perce la description toujours mordante d’une société sur le déclin et exagérément raffinée.
Jusqu’à ces dernières décennies, la renommée de Crébillon Fils était équivoque et sa place dans la littérature méconnue. Vaguement consigné auprès d’auteurs orientalistes, de romans à succès d’ouvrages licencieux, on l’avait en effet, par une chaste prudence, relégué au « second rayon ». Il fallut attendre 1930 pour que s’amorce la réhabilitation de l’oeuvre de Crébillon… Crébillon a entrepris une analyse pénétrante du comportement érotique de ses contemporains. Dans nulle autre oeuvre, chez aucun autre auteur, le panorama n’est aussi vaste et l’exploitation psychologique aussi variée. Sur un mode tour à tour joyeux, espiègle, grotesque ou passionné, Crébillon saisit les couples dans leurs actions les plus élémentaires, sur le vif, sans nul déguisement.
Ernest Sturm, Crébillon Fils et libertinage au XVIIIe
6, rue Pierre-au-Lard 75004 Paris