La première saison de l’Opéra Comique confié à Jérôme Deschamps avait permis la résurrection de Zampa. Voici en conclusion de mandat – et afin d’avoir programmé autant de Hérold que de Bizet ou de Poulenc ! – l’autre chef-d’œuvre de ce romantique qui excellait à conjuguer les goûts de son temps.
Modèle des Huguenots de Meyerbeer, inspiré de l’unique roman de Mérimée et du style troubadour, voici l’ouvrage qui, quoiqu’ayant causé la mort de son compositeur, resta le plus longtemps au répertoire de l’Opéra Comique, avec plus de 1600 représentations jusqu’en 1949 !
Paul McCreesh et Éric Ruf s’emparent de cette peinture haute en couleur des journées qui précédèrent la Saint-Barthélemy. Le délicat équilibre entre comédie et drame repose sur des personnages secondaires truculents et une action pleine de rebondissements, tandis que la partition brille par sa variété, son inspiration mélodique, sa somptueuse orchestration et la vocalité la plus brillante.
Introduction à l’œuvre par Agnès Terrier 40 minutes avant chaque représentation.
Opéra-comique de Ferdinand Hérold en trois actes sur un livret d’Eugène de Planard, d’après Chronique du règne de Charles IX de Prosper Mérimée. Créé à l’Opéra Comique le 15 décembre 1832.
Avec l'Orchestre de la Fondation Gulbenkian et le Chœur accentus.
Acte I
En 1582, dix ans après la Saint-Barthélemy, le règne des Valois touche à sa fin. Henri III a succédé à son frère Charles IX. Leur sœur Marguerite, la fameuse reine Margot, est revenue vivre au Louvre pour servir la politique de la reine mère, Catherine de Médicis. Son époux Henri, roi de Navarre, consolide son statut de prétendant au trône de France. À Étampes, site des chasses royales, l’aubergiste Nicette fête ses fiançailles avec Girot, cabaretier parisien du Pré-aux-Clercs. Chacun espère ainsi se rapprocher de la cour, Nicette étant la filleule campagnarde de Marguerite. La fête est troublée par des cavaliers de la maison du roi qui s’en prennent à un gentilhomme protestant, Mergy. Celui-ci est reconnu par un courtisan italien, Cantarelli, comme son sauveur lors du siège de Bergerac. Grâce à cette protection, Mergy pourra remplir son rôle d’ambassadeur de Navarre auprès d’Henri III. Le courtisan lui livre même de précieuses informations sur Marguerite et sur sa favorite, la protestante Isabelle de Montal. Épris de cette dernière, Mergy apprend qu’elle résiste aux avances du catholique Comminge, un redoutable duelliste. Tandis que Mergy part observer la chasse, Comminge vient justement raconter à Cantarelli son dernier duel. L’arrivée de la chasse les oblige à rejoindre le roi, ce qui permet à Marguerite de venir s’isoler avec Isabelle pour l’engager à dissimuler sa tristesse, qui déplaît à la reine mère. Épouvantée d’apprendre que le roi veut la marier à Comminge, Isabelle attire par ses pleurs à la fois Comminge et Mergy. Celui-ci est protégé par son statut d’ambassadeur mais l’atmosphère est lourde lorsque la chasse repart pour Paris, en dépit de l’invitation gracieuse de Marguerite à Nicette et Girot.
Acte II
Au Louvre, un soir de fête, Marguerite ourdit le mariage secret d’Isabelle avec Mergy. Elle y emploie Cantarelli, habile intrigant, qui prépare en sa qualité d’Italien le bal masqué de la soirée. Aux courtisans qui interprètent cette mascarade se sont joints les invités de Marguerite, Nicette et Girot. Leur présence donne à Marguerite l’idée d’arranger l’union des amants protestants en même temps que la leur, le lendemain, à la chapelle du Pré-aux-Clercs. L’astucieux Cantarelli rassure Comminge en prétendant que Mergy n’est pas venu à la cour pour Isabelle mais pour une plus royale maîtresse, Marguerite. Cependant, Henri III fait connaître sa réponse négative à l’ambassade de Mergy : Marguerite et Isabelle ne retourneront pas en Navarre, et celle-ci épousera Comminge. Le catholique laisse éclater sa joie. Désespéré, Mergy le provoque en duel : le combat se déroulera le lendemain au Pré-aux-Clercs.
Acte III
Rendez-vous des duellistes, le Pré-aux-Clercs est aussi le lieu de promenade des Parisiens face au Louvre, de l’autre côté de la Seine. Girot et Nicette, qui y fêtent leur soirée de noce, se disputent déjà, le cabaretier ne comprenant pas que leur mariage sert le plan de Marguerite. Mergy et Isabelle viennent en effet d’être unis. Sur l’ordre de Marguerite qui veille au bon déroulement des opérations, Cantarelli leur apporte un sauf-conduit qui leur permettra de rallier la Navarre. Mais Cantarelli annonce un danger imminent : Comminge arrive afin d’affronter un inconnu en duel. Les époux et leurs amis se séparent pour attendre la nuit qui favorisera leur fuite, et Mergy peut ainsi dissimuler à Isabelle le risque qu’il encourt face au redoutable Comminge. Celui-ci, d’abord gai et sûr de lui, réalise que Cantarelli lui a menti et que Mergy est aimé : la haine des deux adversaires s’exacerbe. Une troupe d’archers les enjoint à aller se battre à couvert des arbres, loin des fenêtres du Louvre – et hors de la vue du public. Alors que sonnent 8 heures, Marguerite, Nicette et Girot préparent la fuite des deux protestants. Mais où est Mergy ? Cantarelli révèle qu’un duel l’oppose plus loin à Comminge. À la vue d’une barque qui passe, transportant le corps du tué, Isabelle défaille. Mais Mergy réapparaît, vainqueur. Le couple peut prendre la fuite.
excellente mise en scène, très bon orchestre un spectacle très complet : une bonne surprise !
excellente mise en scène, très bon orchestre un spectacle très complet : une bonne surprise !
5, rue Favart 75002 Paris
Entrée du Public Place Boiëldieu