L’Opéra Comique continue à célébrer, avec Le Roi malgré lui, le génie d’une figure tutélaire de la modernité musicale française, Emmanuel Chabrier. Par fidélité pour un compositeur aussi généreux qu’impertinent, aussi délicat que vigoureux et dont l’humour et la virtuosité correspondent à merveille à l’identité renouvelée de cette institution, où cet ouvrage fut créé quelques jours avant l’incendie qui ravagea la deuxième Salle Favart, en 1877. Par son thème et son histoire mêmes, l’œuvre invite à s’interroger sur le pouvoir et ses chimères. Avec le sourire, comme l’aurait prescrit Chabrier.
Le Roi malgré lui, ou comment le futur Henri III refusa de régner sur la Pologne, est le seul opéra-comique de Chabrier, composé comme une toile impressionniste sur un sujet historique traité en vaudeville trépidant. « Opérette colossale » pour Reynaldo Hahn, « perle authentique » pour Stravinski, elle enthousiasmait Poulenc qui témoignait : « Ravel m’a souvent dit que la première du Roi malgré lui a changé l’orientation de l’harmonie française. C’est exact car ces accords aux résonances jusqu’alors jamais entendues ont servi de guide à Debussy et à Ravel ».
Opéra-comique en trois actes d’Emmanuel Chabrier
Texte d'Emile de Najac et Paul Burani
Créé à l’Opéra Comique le 18 mai 1887
Direction musicale William Lacey
Mise en scène et costumes Laurent Pelly
Dramaturgie Agathe Mélinand
Avec les Chœurs de l'Opéra national de Lyon , Orchestre de Paris
5, rue Favart 75002 Paris
Entrée du Public Place Boiëldieu