Voici l’un des textes les plus singuliers qui soient parmi ceux qui proviennent des camps nazis de la mort.
Résister en écrivant, chanter à la barbe des geôliers nazis pour défendre sa dignité, Germaine Tillion, miraculée de Ravensbrück (décédée à l’âge de 101 ans en avril 2008) redonne vie à ses camarades de détention, dans cette oeuvre écrite en octobre 1944. Convoquant le souvenir des rengaines populaires, du bon vin qui réchauffe, des joyeuses tablées d’antan, ces femmes, codétenues dans l’un des camps de concentration les plus tristement célèbres, luttent contre leur condition inhumaine. L’autodérision comme autodéfense.
En transposant à la scène cette œuvre unique en son genre, Jaromir Knittl veut restituer la volonté de l’auteure de décrire la vie quotidienne de ces femmes qui tentaient de surmonter l’horreur par l’humour, l’ironie et le rire.
Dans un décor dénué de tout artifice, le ton se veut, à travers le jeu d’acteurs, authentique et simplement juste. Du fin fond de l’enfer, ces femmes déportées étaient prêtes, pour survivre, à rire de tout, de leur misère jusqu’aux atrocités dont elles étaient à la fois témoins et victimes.
Ce spectacle est le premier volet de la trilogie « Ne jamais oublier » consacrée à la mémoire, présenté par la compagnie alsacienne.
Par la compagnie le théâtre du Piémont des Vosges
55, rue de la Procession (Place Falguière) 75015 Paris