Armand et Daniel, deux jeunes hommes de bonne famille, disposent de tout le temps nécessaire pour jouer les rivaux amoureux. Ils entrent en compétition et convoitent la main d’Henriette Perrichon. Le père, monsieur Perrichon, carrossier de son état, a tant accumulé au fil du temps qu’il vit de ses rentes. Il décide aujourd’hui d’emmener sa femme et sa fille découvrir au coeur des Alpes « le grand spectacle de la nature ». Comment le convaincre d’accorder la main de sa fille ?
Le voyage en train jusqu’à Chamonix ne permet à aucun des prétendants de s’imposer. Armand attendrit le coeur des femmes en sauvant Perrichon d’une mauvaise chute. Mais le bourgeois, redevable, ne voit dans ce sauvetage que son humiliation. De son côté, Daniel profite de cette ingratitude et, lors d’une marche sur le glacier, fait semblant de tomber permettant à monsieur Perrichon de se faire sauveteur.
Le Voyage de monsieur Perrichon, écrit en collaboration avec Édouard Martin et créé en 1860 au Théâtre du Gymnase sur les grands boulevards, entre au répertoire de la Comédie-Française en 1906. Comédie de caractère, satire du bourgeois vaniteux, Le Voyage dégénère en une observation cruelle de la classe dominante du second Empire, où le mouvement s’impose en un tourbillon joyeux. Les renversements de situations, les mots fameux d’énormité et de cruauté se succèdent au galop.
Comédienne et metteur en scène, nommée en 2008 directrice du Théâtre national de Strasbourg après avoir dirigé le Théâtre de l’Aquarium, Julie Brochen s’empare du théâtre de Labiche, dont elle a mis en scène La Cagnotte en 1994. Elle rapproche Labiche de Tchekhov pour l’authenticité de ses personnages. Elle veut mettre en lumière les failles de chacun pour percevoir toute l’humanité de la mesquinerie, du besoin d’être flatté, reconnu et aimé.
La clé du Voyage, pour Julie Brochen, réside dans le lapsus du héros, qui chante les louanges du glacier en écrivant sur le livre des voyageurs : « que l’homme est petit lorsqu’on le contemple du haut de la Mère de glace. » Mère au lieu de Mer, grossière faute d’orthographe ou lapsus révélateur de toute une vie ? Qui triomphera au final ? Les valeurs et les intérêts du père ou le choix de la fille et de sa mère ?
Le premier devoir d'un metteur en scène est de respecter l'oeuvre (Dullin). Faute de l'avoir fait, Julie Brochen a plombé son spectacle : ralentissements injustifiés, musique de piano envahissante, complètement hors de propos, gags "burlesques" plaqués, remplacement de rôles masculins par une actrice - liste non limitative. Il est plus facile de réussir une tragédie qu'une comédie. Que Julie Brochen apprenne, la modestie - pour faire mieux la prochaine fois...
Le premier devoir d'un metteur en scène est de respecter l'oeuvre (Dullin). Faute de l'avoir fait, Julie Brochen a plombé son spectacle : ralentissements injustifiés, musique de piano envahissante, complètement hors de propos, gags "burlesques" plaqués, remplacement de rôles masculins par une actrice - liste non limitative. Il est plus facile de réussir une tragédie qu'une comédie. Que Julie Brochen apprenne, la modestie - pour faire mieux la prochaine fois...
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