Le colonel des Zouaves

Bobigny (93)
du 4 au 6 juin 2019
1h30

Le colonel des Zouaves

Le stupéfiant monologue intérieur de ce zouave est pris en charge par Laurent Poitrenaux, véritable sprinter de la langue jouant sur un mouchoir de poche.

Plongée dans la folie d’un monologue monomaniaque, la pièce culte d’Olivier Cadiot et Ludovic Lagarde connait une nouvelle vie. Après l’avoir incarnée durant 25 ans, Laurent Poitrenaux a transmis son rôle à Guillaume Costanza, nouveau cœur battant de cette mécanique de précision.

Course éperdue
Note du metteur en scène
Extrait
La presse

  • Course éperdue

Exilé dans son entresol, Robinson, un majordome habité par l’obsession de la perfection tente d’améliorer son service en inventant des méthodes extravagantes. Le texte virtuose suit le flux délirant de ces pensées obsessionnelles, quête éperdue d’une perfection illusoire. Son monologue accueille commentaires, fragments de discours et de dialogues, ciselés par la performance du comédien et portés par le traitement sonore singulier de sa voix ainsi qu'un jeu sophistiqué sur ses mouvements.

Aventure de théâtre peu commune, Le Colonel des Zouaves est né d’une commande à Olivier Cadiot qui, en 1997, y répondit par un roman. Compressé, déconstruit et reconstruit par une équipe où chacun (metteur en scène, musicien, comédien, chorégraphe ou créateur lumière) a réglé sa partition avec minutie, le texte s’est redéployé pour faire du narrateur une figure de théâtre. Après un quart de siècle d’un succès continu, Laurent Poitrenaux a transmis cette composition à Guillaume Costanza. Johana Beaussard interprète désormais la création sonore de Gilles Grand et Stephany Ganachaud a passé au comédien la pensée chorégraphique et les techniques d’Odile Duboc.

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  • Note du metteur en scène

La réalisation du Colonel des Zouaves/monologue est une aventure de théâtre peu commune. En effet, à la commande d’une pièce, la seconde après Sœurs et frères en 1993, Olivier Cadiot a répondu par un livre, un roman.

Aussi, après l’avoir “compressé” en compagnie de Laurent Poitrenaux, à qui le texte était destiné, le travail de la mise en scène fut de trouver les conditions du passage de la littérature au théâtre. Il a fallu, pour cela, construire une dramaturgie, faire en sorte que le narrateur du livre devienne, sinon un personnage, du moins une figure de théâtre ; en somme opérer un changement de technique de modélisation.

C’est à ce “déplacement” que ceux qui ont participé à l’édification de cette forme théâtrale ont travaillé :
- plans complexes, réglages infimes,
- conseil / assistanat / nursering, délicats,
- partition sonore / “bio-sample” de Gilles Grand,
- “habit/machine” de Jean-Jacques et Virginie Weil,
- savoir “danser/soi” transmis par Odile Duboc,
- “densité/lumière” de Sébastien Michaud,
chacun monologuant, mais tous permettant à l’acteur d’acquérir une “technique de soi” servant ainsi le projet avec force, pour que le texte puisse se redéployer autrement. Opération de recyclage, révolution sur soi, avec léger déplacement, type Colonel des Zouaves.

Ludovic Lagarde

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  • Extrait

« Je ne peux pas tout écouter, je sers. Je fais attention à ce que je fais. Je glisse le bras vers l’avant, demi-tour souple sur les genoux, tout le poids du corps vers l’aval de la table. Je sers, je fais attention. Je ferai disparaître les mauvais souvenirs. Je chantonne pour oublier que je dois oublier quelque chose, le grip de ma semelle de crêpe striée adhère au parquet glissant.
Je suis expérimenté, j’ai un moral d’acier, je fais un sans-faute, je ne ferai pas tomber le plat.
Travail pur sans frottement.
Je dis tout ce que je fais à la même vitesse que je le fais.
Je suis bien réglé.
Je suis là, c’est moi, ce sont mes mains qui tiennent le plat, il n’y a aucun problème, je vois le plat, je chantonne très doucement la chanson qui permet de faire bien les choses en temps réel.
Je suis moi et personne d’autre.
Je ne ferai pas tomber le plat. Plus que trois personnes à servir, personne n’entend ma chanson. Je chante très doucement entre mes dents, je souris minusculement, je suis une machine sans erreur, je suis souple et coordonné, je suis non vivant. »

Olivier Cadiot, extrait du Colonel des Zouaves, P.O.L, 1997

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  • La presse

« Pour l’heure ce sont les spectateurs qui sont en apnée. Emportés par le tourbillon. Accrochés aux lèvres d’un acteur pourtant impassible. Sprinter immobile, Poitrenaux joue sur un mouchoir de poche. (…) D’une suprême élégance, cette danse statique doit beaucoup au regard de la chorégraphe Odile Duboc. En parfait accord avec l’esprit du metteur en scène Ludovic Lagarde. » Libération

« Magistral ! Ce comédien fabuleux franchit les limites du réel dans Le Colonel des Zouaves au Théâtre de la Colline. Durant une heure trente, ce comédien athlète (comme l’aurait aimé Artaud) donne corps aux obsessions d’un majordome qui se prend pour James Bond. (…) Mise en scène magistrale de Ludovic Lagarde. » Le Point

« C’est de bout en bout réjouissant, inquiétant, résolument inouï, truffé d’un humour de haut voltage. (…) L’acteur règne ici en maître, secondé il est vrai dans l’ombre par une phalange d’experts, du machiniste au régisseur, de l’électro à l’habilleuse. (…) En prime, dans la foulée pour ainsi dire, on découvre ce texte d’une densité peu commune, qui use et abuse de clichés postmodernes avec une aisance souveraine, piétine les plates-bandes du roman britannique du genre « butler », en rajoute sur le côté James Bond raffinant les dispositifs de surveillance et l’espionnite, charcute les conventions du roman « de cul » avec descriptions outrancières du désir bestial, en remet une louche qui ne prétend à rien d’autre qu’à sa pulsation sans fin, dans une somme de postures spectaculaires dont le clinquant et l’artifice n’ont d’égale ue la virtuosité mise en œuvre pour les coudre, sous l’apparence d’un sens qui toujours se dérobe. (…) Cela s’appelle platement le talent. Disons que le sien est majuscule. (…) On ne peut que souscrire, et se réjouir que ce champ d’exploration littéraire ait trouvé en Poitrenaux un véloce arpenteur idéal et, en Ludovic Lagarde, l’entraîneur et le soigneur émérite. » L’Humanité

« Adapter à la scène Le Colonel des Zouaves d’Oliver Cadiot est un véritable défi. Ludovic Lagarde le relève haut la main. » les Inrockuptibles

« Dans Le Colonel des Zouaves, l’auteur Olivier Cadiot, le metteur en scène Ludovic Lagarde et leur interprète Laurent Poitrenaux nous disent des choses tendres, intenses, lyriques, souriantes… (…) Respiré, soufflé, essoufflé, couru, « ému » par Laurent Poitrenaux, c’est un morceau d’anthologie. » la Provence

« Cadiot, auteur, Lagarde, metteur en scène, Poitrenaux, comédien, c’est une troïka qui a fait ses preuves et avalé des kilomètres. En 1997, ces trois-là mettent au monde un pur bonheur de théâtre Le Colonel des Zouaves, monologue vertigineux autour des pensées frénétiques d’un majordome obsédé par sa mission, se mettre en quatre pour satisfaire ses maîtres. »  le Figaro

« De ces romans, Ludovic Lagarde tire des spectacles tout aussi jubilatoires, comme on a encore pu l’apprécier avec Le Colonel des Zouaves. Au vertige tourbillonnant du monologue, il ajoute la griserie d’une gestuelle poétique. » La Presse de la Manche

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Spectacle terminé depuis le jeudi 6 juin 2019

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