En langue allemande.
Voici qu’enfin se penche le crépuscule. Dès L’Or du Rhin, il nous a été annoncé, presque promis, et nous l’attendions avec impatience. Tout l’univers du Ring, solidement bâti au cours des premières journées, le Burg flamboyant, le dieu splendide et ivre d’abîme, le radieux fils des Wälsung, l’amour de la Walkyrie, tout semblait n’avoir été créé que pour cet instant fatal et envoûtant, l’engloutissement de toute chose. Le Crépuscule des dieux est peut-être l’opéra le plus monumental de l’histoire de la musique : plus le monde du Ring paraît s’engouffrer, plus le temps s’étire et se suspend, et nous le donne à contempler dans son lent et tragique enlisement. Wagner fait de ce naufrage trois longs actes d’une seule coulée, couronnés par l’immolation de la Walkyrie, le bûcher flamboyant où l’ancien monde se consume et d’où naît l’humanité nouvelle.
Musique de Richard Wagner (1813-1883)
Livrets du compositeur
Direction musicale : Philippe Jordan
Mise en scène : Günter Krämer
Décors : Jürgen Bäckmann
Costumes : Falk Bauer
Lumières : Diego Leetz
Chorégraphie : Otto Pichler
Création images vidéo : Stefan Bischoff
Chef du Choeur : Patrick Marie Aubert
Avec en alternance dans le rôle de Brünnhilde : Petra Lang (21, 30 mai, 3, 7 juin) / Janice Baird (25 mai, 12, 16 juin).
Avec l'Orchestre de l'Opéra national de Paris.
À la fin de Siegfried, le héros a réveillé Brünnhilde, elle-même endormie par son père Wotan à la fin de la Walkyrie. Châtiée pour avoir pris la défense de Siegmund, elle a perdu sa divinité. Cependant, elle a obtenu de son père de n’être livrée qu’à un véritable héros. Il est enfin venu, mais pour bientôt repartir. Le début du Crépuscule des dieux montre Siegfried prendre une nouvelle fois congé de Brünnhilde pour courir le monde et accomplir de nouveaux exploits. Ce seront les derniers. Arrivant chez les Gibichungen, il y fera l’objet d’un terrible complot, ourdi par Alberich et son fils Hagen, qui n’ont de cesse que de vouloir récupérer l’anneau. Étourdi par un philtre, il propose de conquérir Brünnhilde pour le roi Gunther et la trahit avec Gutrune, sœur du roi. La vengeance de l’épouse sera terrible : c’est elle-même qui indiquera à ses ennemis où frapper Siegfried. Le héros est tué et Wagner lui offre l’une des marches funèbres les plus impressionnantes de l’histoire de la musique. Revenue à elle et comprenant la trahison dont Siegfried a été victime, Brünnhilde s’immole par le feu et rend l’anneau aux filles du Rhin. Le feu se propage jusqu’au Walhalla, où Wotan attendait sa fin. Oeuvre monumentale et dernière journée du Ring, Le Crépuscule des dieux est un monde à lui seul, avec ses mystères (les nornes) et ses intrigues (complot, empoisonnement, vengeance). Wagner fait de ce naufrage trois longs actes d’une seule coulée, couronnés par l’immolation de la Walkyrie, le bûcher flamboyant où l’ancien monde se consume et d’où naît l’humanité nouvelle. Ébauché dès 1848, le livret est écrit et revu jusqu’en 1856. La musique, d’une dimension lyrique et métaphysique fascinante, est composée beaucoup plus tard, entre 1869 et 1874.
Place de la Bastille 75012 Paris
Réservation possible également au 01 40 13 84 65 pour les places non disponibles en ligne et/ou pour les choisir.
Accès en salle uniquement sur présentation du billet électronique que vous recevrez par email.