La poétesse russe Marina Tsvétaeva est née à Moscou en 1892. Le récit de sa vie porte les marques d'un destin tragique lié aux tourments de l'histoire de la première moitié du XXème siècle (séparations, exil, misère...).
C’est en France, dans les années 30 -la décennie de la misère et des textes en prose- que Marina Tsvétaeva, dans les appartements lugubres de Meudon, puis à Clamart et à Vanves, écrivit les trois textes composant ce recueil : Le Diable, Ma mère et la musique, la Maison du vieux Pimène.
Trois textes qui livrent le motif obsédant de la vie de Tsvétaeva submergée par les trois M : la Mort, sa vie est traversée de morts ; la Mère, cette mère impétueuse, géniale, inaccessible, qui voulut imposer une vocation de musicienne à sa fille et qui mourut avant les quatorze ans de cette dernière ; les Mots, objets de sa véritable vocation à laquelle elle fut fidèle avec ascétisme et lyrisme, exaltation et cynisme.
Ecrit en 1934, Le Diable est un admirable récit en prose que l’on pourrait qualifier d’autobiographique : c’est le portrait d’une enfant qui entretient d’étroites relations avec celui qu’elle nomme -qu’on a nommé bien avant elle- le Diable.
L’auteur, qui se désigne comme la petite orpheline du Diable, comme sa fille, nous raconte ses différentes entrevues avec cet étrange compagnon. Cet " autre ", mystérieux, qui incarne toutes les tentations et leur interdit se révèle alors être l’allié majeur d’un imaginaire exceptionnel.
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