Le malade imaginaire

Boulogne Billancourt (92)
du 12 au 21 novembre 2010
2 heure

Le malade imaginaire

CLASSIQUE Terminé

Alain Gautré crée une version résolument contemporaine du Malade imaginaire, une version qui revisite cette comédie-ballet en comédie musicale. Ce spectacle musical fait résonner de manière millimétrée toute la profondeur et toute la fantaisie de cette comédie noire revêtant les habits d’une farce.

A partir de 11 ans.

  • Un remède contre la mélancolie

« – Argan : C’est un bon impertinent que votre Molière avec ses comédies, et je le trouve bien plaisant d’aller jouer d’honnêtes gens comme les médecins.
– Béralde : Ce ne sont point les médecins qu’il joue, mais le ridicule de la médecine. »

Alain Gautré alterne volontiers pièces contemporaines et théâtre classique et sa fidélité à Molière est sans conteste. Après avoir créé George Dandin au TOP, joué Harpagon dans L’Avare, il revient en Argan dans Le Malade imaginaire. Molière était très malade quand il a interprété ce dernier rôle. Grâce à un sens aussi aigu de l’écriture que des techniques de la comédie, il a su composer l’un des spectacles les plus ambitieux et les plus comiques de son oeuvre : rire et faire rire de ses propres misères.

C’est donc dans une comédie ballet, recomposée en comédie musicale par Stéphanie Gibert, qu’Alain Gautré, auteur, acteur, clown, marionnettiste, metteur en scène, propose une satire revêtue des habits de la farce, servie par un jeu d’acteurs implacable et hilarant.

Argan n’attend que la mort de sa femme pour hériter, tout en ayant très peur de mourir le premier. C’est pourquoi il enchaîne des saignées, des purges et prend toutes sortes de médicaments recommandés par sa servante Toinette, déguisée en médecin. Mais ce bourgeois moderne, cet égoïste forcené, cet insupportable hypocondriaque, cet irrésistible bouffon, ce doux dingue irradiant une bêtise joyeuse voit son état de santé aggravé par une contrariété.

L’attirance de sa fille Angélique pour Cléante ne lui plait guère, il préfèrerait avoir pour gendre un médecin. Dès lors, un complot s’organise pour faire mieux connaître à cet homme, partageant généreusement le secret de ses maladies avec le monde entier, le véritable amour des siens.

  • Note d'intention

J’adore alterner la mise en scène de mes pièces (tout récemment, La Chapelle-en-Brie et Impasse des Anges) et celles de Molière, où je reconnais le creuset de ce qui m’a impressionné en tant qu’homme de théâtre : la pertinence des analyses, le génie dramatique, la science du jeu, l’art des « lazzi ». J’y puise un réconfort quasi-philosophique.

Il y a trois ans, je mettais en scène et interprétais l’Avare. Je vais bientôt faire de même avec Le Malade imaginaire. Les deux personnages ont en commun leur égoïsme forcené, leur monomanie désespérante. Pour assouvir ce qu’il faut bien malgré tout nommer leur passion (l’avarice pour l’un, l’hypocondrie pour l’autre) ils sont prêts à sacrifier leurs proches, n’écoutant que le « drelin drelin » de leur folie.

En tant que comédien et metteur en scène, j’avais construit le personnage d’Harpagon comme un Golum moderne, un Nosferatu chef de clan aspirant le sang de la jeunesse comme un trou noir dévorant ses galaxies. Avec Argan, le malade imaginaire, nous sommes pratiquement à l’opposé. C’est un grand enfant, quand Harpagon était un vieillard. Un doux dingue irradiant une bêtise joyeuse. Un tendre envers ses maux supposés qui confine au pathétique. Un être de lumière, un « centrifuge » (quand Harpagon était « centripète ») partageant généreusement le secret de ses maladies avec le monde entier.

Il n’est que la régression au stade anal qui les relie. L’attachement « viscéral » à l’argent pour l’un, l’amour littéral envers ses propres viscères, pour l’autre. L’hypocondrie devient alors un moyen de s’aimer mieux en s’occupant exclusivement de soi. Et Molière ne cesse, hélas, d’être éternel.

Lorsqu’il peint le malade imaginaire, aimant se caresser dans le sens du poil, il ne fait que tracer le contour du bourgeois moderne, celui qui lit « Psychologie » et entretient son corps plutôt que de songer à quelques valeurs collectives. Le corps, dernier rempart contre la barbarie. L’amour de soi comme ultime remède contre la crise. La régression égotiste de l’hypocondrie pour ne pas affronter le monde des grands. Alors, Argan devient un vrai clown, agissant comme un enfant pour oublier qu’il est adulte.

Alain Gautré

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Théâtre de l'Ouest Parisien

1, place de Bernard Palissy 92100 Boulogne Billancourt

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Théâtre de l'Ouest Parisien
1, place de Bernard Palissy 92100 Boulogne Billancourt
Spectacle terminé depuis le dimanche 21 novembre 2010

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