Et au fait… Qu’est devenu Alceste en 2020 ? Comment va-t-il, et comment sa recherche d’absolu s’accorde-t-elle avec les « mœurs du temps », les mœurs de « notre temps ? La sincérité prônée par Alceste existe bien au-delà des codes de société de l’époque où elle a été conçue. Toute femme, tout homme cherche toute sa vie, à sa manière, et « suivant l’âge et le goût », son authenticité, sa vérité et le grand amour. Ce sont juste les rites sociaux qui changent et pour ce faire, bien sûr, il faudrait trouver des équivalences. Dans n’importe quel groupe humain et à n’importe quelle époque que ce soit, on pourrait retrouver les mêmes épanchements, les mêmes empathies, les mêmes exigences sociales et amoureuses, les mêmes hiérarchies latentes ou réelles que dans un groupe constitué des personnages du Misanthrope.
Mais dans quel groupe alors situer maintenant l’intrigue amoureuse et absolue de notre « atrabilaire » national ?… Depuis le temps qu’ils se fréquentent, Célimène, Alceste, Philinte et les autres se connaissent tous parfaitement donc pourquoi n’habiteraient-ils pas ensemble ?… dans une sorte de « coloc », pleine d’entrées, de sorties, de prolongements inattendus. Dans ce lieu improbable, on s’aime, on se déteste, on fait du sentiment, bref… on serait dans une sorte de « coloc sentimentale » !… La pièce se déroule de nos jours, dans un très vieil appartement, qui ressemble beaucoup au « P’tit Milhaud »…
80, Allée Darius Milhaud 75019 Paris