Le mystère de la charité de Jeanne d'Arc

Paris 14e
du 21 septembre au 30 octobre 2004

Le mystère de la charité de Jeanne d'Arc

Dans cette adaptation de Jean-Paul Lucet, écrite spécialement pour Françoise Seigner, l’ardente révolte de Jeanne d’Arc, la souriante sérénité d’Hauviette, les certitudes fragiles de Madame Gervaise, trouveront dans nos cœurs et nos esprits d’aujourd’hui un écho d’une éclatante modernité.

Une poésie charnelle
Que de malentendus à propos de Charles Péguy !

Charles Péguy, un homme de notre temps

  • Une poésie charnelle

Dans cette adaptation de Jean-Paul Lucet, écrite spécialement pour Françoise Seigner, l’ardente révolte de Jeanne d’Arc, la souriante sérénité d’Hauviette, les certitudes fragiles de Madame Gervaise, trouveront dans nos cœurs et nos esprits d’aujourd’hui un écho d’une éclatante modernité. Loin de l’anthologie littéraire, nous serons plongés au cœur du combat entre la résistance et l’abandon. Ici la poésie est charnelle, et ce sont des personnages bien vivants qui s’opposent.

Avec, au centre de l’ouvrage, comme un exceptionnel joyau, le récit de la Passion du Christ vécue à la douloureuse lumière du regard maternel de la Vierge Marie.

La simplicité et la puissance de l’écriture de Péguy nous prouvent, s’il en était besoin, les vertus émotionnelles du Théâtre, où, par la seule magie des mots, les images plus violentes s’inscrivent, éternelles, dans nos mémoires, répondant ainsi victorieusement à toutes les controverses actuelles…

Jean-Paul Lucet

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  • Que de malentendus à propos de Charles Péguy !

Accaparé par les socialistes, puis rejeté par eux ; accaparé par les catholiques, puis rejeté par eux ; aujourd’hui encore, victime d’une réputation ambiguë d’homme de la stabilité et de la conservation alors qu’il est l’homme du mouvement et de la naissance, Charles Péguy a été éloigné, est éloigné de tous ceux pour qui il écrivait. Toutes ces convoitises partisanes, toutes ces batailles de clans l’ont séparé, le séparent du peuple.

Car c’est bien au peuple que Péguy s’est adressé : « Tharaud n’a pas compris ma Jeanne d’Arc. Il me dit que sa mère qui est une simple n’a pas pu lire jusqu’au bout. Qu’est-ce que ça prouve ? Sa mère est une vieille bourgeoise. Ma mère, à moi, qui ne sait pas lire, comprendrait bien mieux, parce qu’elle est du peuple ».

Et le peuple timide, méfiant, paresseux aussi, admire Péguy en silence, l'a placé une fois pour toutes au zénith, lui rend les honneurs dus aux grands auteurs disparus, aux auteurs morts.

Or, Péguy n'a jamais été plus vivant. « Il est parmi nous ». Sa pensée plus présente, plus en accord avec notre époque. Et tout particulièrement dans le Mystère de la Charité de Jeanne d'Arc, où il nous est dit que le combat ne peut exploser qu'à la lumière de la prière.

On reconnaîtra dans le Mystère un chef-d'œuvre d'art populaire ; c'est-à-dire d'un art dégagé de toute rhétorique, de toute tradition savante, où s'exprime librement, à travers l'artiste, l'âme de son peuple ; un art de communion, qui rejoint celui du Moyen-Âge : l'art des cathédrales et des mystères : « Les maçons de Notre-Dame sont mes grands-pères directs… ». Tout est simple, vivant, pas de déclamation, aucun effort oratoire.

Les personnages de Charles Péguy sont des êtres de chair et d'os, des personnages de la terre, généreux, qui parlent un langage simple, direct, vrai. Chacun a sa personnalité, son point de vue qu'il défend avec conviction et acharnement. Nous sommes bien en présence d'êtres qui respirent, aiment, souffrent, rient, s'emportent, se disputent et s'invectivent.

Et c'est ce qui m'a guidé dans l'adaptation de ce texte-fleuve (la lecture à haute voix dure en effet plus de sept heures). Plutôt que d'isoler telle ou telle tirade, tel ou tel « morceau de bravoure », il m'a semblé plus important de dégager les lignes de force de l'oeuvre, d'en rendre plus éclatantes encore ses vertus dramatiques ; il m'a semblé plus important de retrouver dans chaque personnage l'être bien vivant.

Ainsi en prenant comme point de départ les idées, les sentiments et les sensations que Péguy voulait exprimer à travers ses personnages, son écriture ne nous apparaît plus comme un artifice. On comprend qu'elle n'est pas un procédé. Au contraire.

Ce langage lent, enchevêtré de répétitions et d'incidences, s'accorde, ajoutant chaque fois une nuance pour pénétrer les consciences distraites, avec la démarche naturelle de la pensée.

Comme le paysan creuse son sillon, passe et repasse la charrue, rien ne donne mieux l'image de l'écriture de Charles Péguy que le travail du laboureur avançant lentement, creusant profond, retournant la terre, allant droit, puis revenant, précisant le sillon.

Ah ! Les mots ! Les mots ! Il n'y a rien de comparable ; ni la musique, ni la peinture ne valent les mots. Avec les mots, il n'est pas de sentiments que l'on n'exprime ».

Quant à la présentation, je l'ai souhaitée la plus simple possible. Seul l'auteur, seule l'oeuvre, seul le texte comptent, et pour les servir, trois comédiennes. C'est le Théâtre dans ce qui me semble être sa forme la plus pure : « Quatre planches, deux acteurs et une passion ».

Après l'échec de sa première Jeanne d'Arc, Charles Péguy écrivait : « Je ne pense pas faire jouer ma pièce. L'âge où nous vivons est trop barbare pour que cette œuvre ait un public ». Avons-nous changé ? L'âge a-t-il changé ? Après quatre-vingts ans de purgatoire, Péguy et le public se rencontreront-ils enfin ?

À vous de répondre.

Jean-Paul Lucet

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  • Charles Péguy, un homme de notre temps

Depuis une trentaine d'années, un purgatoire salutaire a lavé Charles Péguy de tout ce dont l'avaient recouvert des utilisations ambiguës ou mensongères.

On imagine souvent que Péguy a quitté les rangs socialistes pour des raisons patriotiques. En réalité, c'est pour des raisons de liberté qu'il s'est éloigné progressivement de l'extrême gauche.

Le premier décrochage, en 1899, a porté sur la liberté de la presse : Péguy s'insurge contre la motion du congrès imposant la censure aux journaux socialistes. Il fonde aussitôt « Les Cahiers de la Quinzaine », entendant développer, contre un socialisme de propagande, un socialisme d'éducation, qui incite à réfléchir par l'information et le dialogue.

Une seconde rupture a lieu deux ans après, lorsque le gouvernement de Combes entreprend, au nom de la défense républicaine, une véritable persécution religieuse que Jaurès et les socialistes appuient sans défaillance. Péguy, incroyant, refuse d'appliquer aux croyants la raison d'État que, dreyfusard, il avait refusé d'appliquer à Dreyfus.

Quant à la troisième rupture, née en 1905 de la menace allemande à Tanger, elle porte sur l'urgence de la défense nationale.

Révolutionnaire social lorsqu'il est agnostique, Péguy le reste une fois devenu chrétien. En 1910, il déclarait : « L'Église ne se rouvrira point au peuple à moins que de faire, elle aussi, elle comme tout le monde, les frais d'une révolution économique industrielle, pour dire le mot, d'une révolution temporelle pour le salut éternel ».

Chez Charles Péguy, ce socialisme des consciences et cette foi militante et priante traduisent une même soif de liberté.

Jean Bastaire
Secrétaire général de l’Amitié Charles Péguy

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Théâtre 14

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Théâtre 14
20, avenue Marc Sangnier 75014 Paris
Spectacle terminé depuis le samedi 30 octobre 2004

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