Pour quelles raisons un auteur n'obtient-il pas de son vivant la reconnaissance qu'il mérite ? Difficile à dire.
Mort du sida en 1995 à l'âge de trente-neuf ans, Jean-Luc Lagarce apparaît désormais non seulement comme le metteur en scène et homme de théâtre qu'il fut, mais surtout comme un dramaturge important, essentiel, de ceux qui nous aident à mieux nous comprendre. Rien d'étonnant, donc, si sa découverte semble à chaque fois une révélation.
Rodolphe Dana, par exemple, n'avait jamais entendu parler de Jean-Luc Lagarce avant de se plonger dans la lecture de sa dernière pièce, Le Pays lointain :
“C'est plutôt rare de rencontrer des auteurs contemporains qui nous parlent d'aussi près. Chez lui, on peut se reconnaître. On sait où on est. Surtout, il y a chez Lagarce un dispositif impitoyable qui consiste à faire apparaître la vérité. Ce que l'on a toujours envie de dire mais que l'on garde pour soi, ses personnages, eux, le disent avec les conséquences parfois terribles que cela suppose. C'est frappant, cette cruauté.”
Après une incursion dans l'univers de Tchekhov dont il avait monté en 2003 Oncle Vania, Rodolphe Dana s'est entiché de l'écriture de Jean-Luc Lagarce. Avec ses camarades de la Compagnie des Possédés, il s'est plongé dans les méandres de ce théâtre qui traite peut-être avant tout de l'intime.
Pour la plupart anciens de l'Ecole Florent, les membres de cette compagnie ont fait notamment leurs premières armes sous la direction d'Eric Ruf, qui fut leur professeur, avec un spectacle attachant, Du Désavantage du vent, suivi d'une autre création, Les Belles Endormies du bord de Scène. Après quoi, chacun est parti de son côté tenter sa chance, même si tous sont restés en contact. Et c'est fort de leurs expériences respectives qu'ils se sont retrouvés autour d'Oncle Vania et à présent du Pays lointain.
Cette pièce testamentaire, inédite du vivant de l'auteur, est particulièrement emblématique des derniers écrits de Lagarce.
Sachant sa mort prochaine, Louis, le personnage principal - double de l'auteur - revient dans la maison familiale quelque part en province. Là sont convoqués vivants et morts qui ont tenu une place importante dans sa vie : mère, soeur, frère, belle-soeur et garçons de rencontres ; mais aussi son père, ainsi qu'un jeune amant, tous deux “morts déjà”.
Toutes ces figures sont prises dans un réseau de mots où, dans une lumière crépusculaire, passent la vie, la mort, les amours, la maladie, les rêves, les rancoeurs, l'amertume ; mais aussi, curieusement, une certaine grâce, une légèreté.
Ce qui se dépose dans cette écriture, c'est la fragilité de tout ce qui a trait aux relations humaines. L'hésitation travaille de l'intérieur cette langue qui se cherche en trébuchant. Chaque mot prononcé à haute et intelligible voix est susceptible de provoquer un malentendu, une interprétation erronée mais en même temps révélatrice. Car tout cela est hanté par le passé, les souvenirs qui resurgissent :
“Il y a tant de non-dits, de frustrations, que ça vire au tribunal. Cela demande un travail énorme, ce genre d'écriture. Il faut s'investir corps et âme, sinon cela devient vite ennuyeux. Nous savons tous ce que c'est que d'avoir comme ça des afflux de souvenirs. Dans cette pièce, les souvenirs renvoient, au fond, à une grande solitude. Les uns et les autres, ils parlent beaucoup, mais tous sont dans l'impossibilité de communiquer”, analyse Katja Hunsinger, qui interprète le personnage de Catherine dans la pièce.
“C'est une partition fragile, inconfortable, mais c'est justement l'enjeu”, renchérit Nadir Legrand, qui joue Longue Date.
Pour se mettre dans le bain, tous ont collecté des souvenirs de famille : photos, vidéos, etc.
“C'est une pièce métaphysique, constate pour sa part Rodolphe Dana. Certes, il y a de la cruauté dans les rapports avec les amis, la famille, mais au-delà des conflits, cette cruauté renvoie à l'amitié, à l'amour. C'est pour cette raison qu'ils repoussent le plus longtemps possible le moment de la séparation, qui est aussi celui de la fin.”
J'ai vu leur mise en scène à Malakoff et c'est très beau, très fort et très fragile à la fois. Je le recommande à tout le monde.
C'est horrible !!!!!! On s'ennuie , c'est long , ca parle de n'importe quoi ,ca mérite 1/4 pour le jeu des acteurs qui est bon mais à part ca une vraie catastrophe que je ne recommande à personne sauf si vous voulez voir quelque chose qui ne ressemble à rien ...
A ne rater sous aucun pretexte. C'est tout simplement époustouflant de simplicité et de force. On entend tout ce qui se dit et qui ne s'est pas dit. Les comédiens sont splendides. Une vraie communion. De l'émotion vraie et durable. Bravo.
je suis en train de lire la pièce et j'attends avec impatience la proposition de mise en scène de la compagnie Les Possédés dont je connais un peu le travail. je suis intéressée par des avis de lecteurs puis de spectateurs. merci.
J'ai vu leur mise en scène à Malakoff et c'est très beau, très fort et très fragile à la fois. Je le recommande à tout le monde.
C'est horrible !!!!!! On s'ennuie , c'est long , ca parle de n'importe quoi ,ca mérite 1/4 pour le jeu des acteurs qui est bon mais à part ca une vraie catastrophe que je ne recommande à personne sauf si vous voulez voir quelque chose qui ne ressemble à rien ...
A ne rater sous aucun pretexte. C'est tout simplement époustouflant de simplicité et de force. On entend tout ce qui se dit et qui ne s'est pas dit. Les comédiens sont splendides. Une vraie communion. De l'émotion vraie et durable. Bravo.
je suis en train de lire la pièce et j'attends avec impatience la proposition de mise en scène de la compagnie Les Possédés dont je connais un peu le travail. je suis intéressée par des avis de lecteurs puis de spectateurs. merci.
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