C’est d’abord une comédie, celle du pouvoir dans tous ses états…
Au départ : Victor Hugo et son roi qui s’amuse…
Résumer cette histoire serait vain… tellement les personnages semblent imbriqués les uns aux autres… tous plus sournois...
Nous sommes à la cour, au petit matin, la fête se termine. Le Roi s’amuse entouré de ses courtisans et de son bouffon, Triboulet.
Ce dernier est au service du moindre caprice royal : il est l’homme orchestre des plaisirs, l’homme qui rit pour maintenir le Roi prodigue et content, et assurer le bon fonctionnement de la cour. Ainsi tout ira bien dans le… Et bien non ce n’est pas le meilleur des mondes ! La farce tourne mal.
De suspicions en tricheries, de mensonges en déguisements, la comédie devient tragédie.
Ce drame historique rencontra, à l’instar de Marion Delorme, une certaine hostilité qui entraîna sa chute. La pièce fut en effet interdite sitôt après la première représentation. Une fois encore, c’est l’image royale qui est attaquée, et bien que le régime politique ait changé, la critique appuyée de Hugo ne plaît pas : le dramaturge répondra de façon virulente dans sa “préface” du 30 novembre 1832.
La fable se situe à la cour du roi François 1er ; la vie privée du fou Triboulet est entourée d’un mystère qui excite la curiosité des courtisans. Ces derniers tendent un piège au fou. Celle qu’ils pensent être la femme de Triboulet, Blanche, est en réalité sa fille ; ils la lui montrent séduite par le roi même, déguisé en étudiant.
Lors, le bouffon fomente sa vengeance : il veut faire assassiner le souverain. Alarmée, Blanche prend alors la place du roi… L’opposition flagrante entre la laideur de Triboulet et la beauté pure de Blanche rend plus troublant encore le caractère pathétique de cette pièce, dont certaines scènes sont parmi les plus belles du théâtre hugolien.
Le roi est représenté comme velléitaire et libertin, les courtisans mesquins et cruels, tandis que l’idéal et la grandeur d’âme sont partagés par la naïve Blanche et son père monstrueux. La figure du monstre au cœur d’or apparaît ici dans l’une de ses plus belles expressions. Verdi tira de ce drame son fameux Rigoletto (1851).
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