Paula S., officiellement décédée, n’entend pas se soumettre à son nouveau statut de défunte.
Dès lors, bénéficiant de l'assistance plus ou moins consentie de son fils Mathieu, elle mettra tout en œuvre pour échapper à son triste destin.
D'abord en déjouant l'assiduité des services funéraires, ensuite en fomentant une fugue désespérée qui mènera mère et fils par-delà le périphérique, dans un périple burlesque et fantastique censé les soustraire aux poursuites de la police mais aussi d’autres instances bien plus ésotériques...
Après le merveilleux Les Vies de Swann dans lequel il nous livrait ses terreurs et ses espoirs de jeune père, c’est le rôle d’un fils en proie au deuil de sa mère qu’il endosse cette fois-ci. De ce sujet, douloureux s'il en est, il fait un étonnant conte poétique, un road-movie déjanté et extravagant, une cavale ésotérique aussi désopilante que bouleversante.
En tachant d’apprivoiser (et donc de nous faire apprivoiser) la disparition d’un être cher et la vertigineuse présence de la mort, il livre ici une chaleureuse déclaration d’amour à toutes les mères du monde.
Dans un dispositif scénique qui se doit d’accompagner la poésie et la vivacité du texte, nous nous efforçons de laisser s’épanouir totalement toutes les couleurs qui le parcourent, du comique au tragique, du burlesque au tendre.
Quel meilleur choix que Julie Delarme pour incarner, aux côtés de Marc Citti, cette mère qui se révolte contre sa propre disparition ? Elle en a la singularité, l’humour, la poésie et la profonde humanité. C’est un grand privilège pour un metteur en scène que de se frotter à des acteurs tels que ces deux-là !
Stéphane Cottin
31, rue de la Gaîté 75014 Paris