Lectures de salut public, par Jean-Yves Broustail et Nicolas Liautard.
Ouvrage unique en son temps par son ampleur et son ambition, Histoire naturelle fut souvent considérée comme la première encyclopédie. Elle a irrigué toute la pensée occidentale, Flaubert a même déclaré l’avoir lue et relue « en entier » pour écrire Salammbô. Pour chacun d’entre nous, Histoire naturelle, reflet des rapports de l’homme avec la nature et avec le monde, est une inestimable source de connaissances et de rêveries sur l’esprit et l’imaginaire de la civilisation qui l’a produite. Né en 23, resté célèbre pour sa mort lors de l’éruption du Vésuve de 79 aussi bien que pour son grand œuvre, Pline « communique à ses lecteurs une certaine liberté d’esprit, une hardiesse de penser qui est le germe de la philosophie », selon les mots de Buffon.
Il n’est peut-être pas d’écrivain latin qui, autant que Pline, ait eu le désir d’immortaliser son nom ou qui, du moins, l’ait avoué avec autant d’insistance et d’ingénuité. S’échelonnant sur une quinzaine d’années, de 96 à 113, ses Lettres évoquent la vie publique d’un homme que ses fonctions, ses relations et son talent ont placé très près du pouvoir à l’époque la plus prospère et la plus paisible de l’empire. À l’exception de la correspondance échangée avec Trajan pendant la légation de Bithynie, de 111 à 113, elles furent choisies et publiées par l’auteur lui-même et présentent une valeur documentaire et littéraire incontestable. Toujours soucieux d’offrir à ses destinataires multiples un style d’une grande tenue, Pline dresse ainsi un tableau de la vie intellectuelle et des mœurs politiques de son temps.
La conquête du bassin méditerranéen par Rome fut l’un des événements qui marquèrent le plus l’histoire humaine. La période décisive de cette expansion se place au 2ème siècle avant J.-C. : victorieuse de Carthage dans les dernières années du 2ème siècle, Rome se lança ensuite dans l’aventure impérialiste avec une résolution de plus en plus nette. Le Grec Polybe fut le témoin de ces événements ; il chercha avec passion à en tirer la leçon et à comprendre son temps. Son œuvre constitue un document capital sur une phase décisive de l’histoire du monde. Esprit d’une rare profondeur, il renouvela la méthode historique, tant au niveau de l’analyse objective des faits qu’à celui de la vision synthétique de l’évolution d’ensemble. Il mérite d’être considéré, avec Thucydide, comme le plus grand historien de l’Antiquité.
Héraclite est l’une des figures de proue du présocratisme. Sa pensée, parfois désignée sous le nom de mobilisme. décrit un monde en perpétuel mouvement, un monde souvent chaotique dominé par l’élément du feu, un monde dans lequel l’homme de raison peine à trouver sa place. Héraclite exige de ses contemporains qu’ils abandonnent leur existence ensommeillée et rêvée pour vivre à la mesure de la réalité qui les entoure. L’enjeu est alors de comprendre que le monde n’est autre chose que l’harmonie des contraires. La pensée d’Héraclite a traversé les siècles, elle a fait l’objet d’une foule de commentaires de Platon à Heidegger. Son influence sera notamment décisive sur Nietzsche, et tout particulièrement sur sa théorie dionysiaque.
La philosophie de Démocrite réside pour l’essentiel dans un matérialisme atomiste : la nature serait selon lui composée de vide et d’atomes, particules matérielles indivisibles, éternelles et invariables. « Rien ne naît de rien » écrit Démocrite et tout s’enchaîne nécessairement. À cause de ce matérialisme, Démocrite fut l’un des penseurs les plus vilipendés de l’Antiquité, sa philosophie de l’atomisme lançait un défi fondamental à la conception de l’univers qui prévalait à cette époque. En revanche, son influence fut grandissante au fil des siècles et les plus illustres philosophes ont salué sa pensée : Cicéron, Épicure et Sénèque, mais aussi Spinoza, Nietzsche et Marx.
Place du théâtre (quartier de la Mairie) 94130 Nogent-sur-Marne
Voiture : Autoroute A4, au niveau de la Porte de Bercy en venant de Paris, prendre la sortie n° 5 “Nogent-sur-Marne”, rester sur la voie de gauche.