Dans Lenz, nouvelle de 1835, le jeune écrivain allemand Büchner dresse le portrait d’un dramaturge, un malheureux poète devenu fou. Auteur important du « Sturm und Drang », courant littéraire allemand préromantique, Lenz séjourne chez le pasteur Oberlin à partir de 1777, chez qui il souffre de troubles psychiques. S’appropriant tout un ensemble de matériaux documentaires – journal d’Oberlin, témoignages et correspondance de Lenz –, Büchner écrit un récit totalement libre et fictionnel, où ses propres intérêts se mêlent à l’histoire tragique de Lenz.
C’est bien de cette dimension narrative que Jacques Osinski s’empare, afin de rendre perceptible la subtile variation des points de vue dans ce texte inachevé de Büchner. Sur scène, le comédien Johan Leysen pourrait avoir connu Lenz. Il est chez lui, vaque à ses occupations quotidiennes et raconte ce passage douloureux de la vie de cet homme. Sur les murs derrière lui, sont projetées des images d’une nature majestueuse, filmées par le vidéaste Yann Chapotel. Une nature qui fait écho à l’état psychique de Lenz et soumise aux distorsions de sa perception, comme si l’homme ne parvenait plus à trouver sa juste place dans le monde qui l’entoure.
Tandis que les images défilent et suivent un rythme qui leur est propre, Johan Leysen nous fait le récit, parfois empathique, parfois clinique, d’un écrivain au bord du gouffre. Plus qu’une œuvre sur la folie, Lenz parle de cette solitude effroyable qui peut s’emparer de l’âme humaine, une solitude dont la langue de Büchner, fulgurante et brusque, rend les accès de désespoir.
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