« Au bout du monde l’esprit trouve une forme définitive. »
La puissance de l’imaginaire, conçue à la fois comme énergie vitale et source de création, a toujours été au coeur de la quête artistique et existentielle du grand poète et dramaturge irlandais William Butler Yeats, avec son corollaire incontournable : le dépassement, voire la transgression, de toute frontière entre le réel et le surnaturel, entre l’humain et l’héroïque, entre le passé et le futur, ou même entre la vie et la mort, d’où sa fascination, entre autres, pour le mythe d’Orphée.
Le mysticisme et la magie des sources orales médiévales, en particulier des vieilles légendes celtiques, ont constitué pour lui un immense gisement d’inspiration d’où il a extrait nombre de ses pièces, dont celle-ci, qui se présente comme un conte dramatique visionnaire, une histoire de voyage en mer, de pirates et d’enlèvement amoureux, où se croisent desmarins acrobates, une princesse venue d’un autre monde et un héros qui largue les amarres, au sens propre comme au figuré, et excède ses propres limites pour accéder à une forme d’extase, expérience inouïe dans laquelle se conjuguent vertige de l’amour, envoûtement de la musique et du chant, ivresse de la danse et exaltation de la parole poétique.
10, place Charles Dullin 75018 Paris