Premier opéra de Francis Poulenc, Les Mamelles de Tirésias furent représentées pour la première fois le 3 juin 1947 à l’Opéra-Comique. Darius Milhaud en fut le dédicataire. Inspirées de la pièce homonyme de Guillaume Apollinaire représentée le 24 juin 1917, Poulenc adapta lui-même le livret en supprimant principalement les allusions à la Première guerre mondiale et en se concentrant sur les thèmes de l’ambiguïté sexuelle. Pas besoin d’être grand devin (de Thèbes) pour imaginer que l’accueil du public « traditionnel » fut particulièrement houleux.
Brûlot féministe cantonnant les maris à la cuisine et à la procréation, la Thérèse-Tirésias des Mamelles accapare les pouvoirs politique et économique en renonçant à ses attributs féminins, ouvrant en cela le chemin de l’émancipation à ses petites filles qui - en reconnaissance, sait-on jamais ? - brûleront leurs soutiens-gorge quelque vingt ans plus tard. Toujours aussi irrésistible, elle retrouve, soixante ans après son apparition fracassante, la scène de ses débuts.
Elle sera accompagnée pour l’événement d’une autre figure pittoresque de la musique française, l’Angélique de Jacques Ibert. Créée le 28 janvier 1927 au Théâtre Fémina, cette farce d’après un livret de Nino conte les déboires du pauvre Boniface, bien résolu à vendre au premier venu - fût-ce au Diable, du moment qu’il l’en débarrasse - sa mégère d’épouse. Mais l’Ange aura raison une fois de plus du Démon !
Première partie
Angélique,
farce en un acte
Musique de Jacques Ibert,
livret de Nino
Deuxième partie
Les Mamelles de Tirésias,
opéra-bouffe en deux actes et un prologue
Musique et livret Francisde Poulenc
d’après Guillaume Apollinaire
Avec l'orchestre OstinatO, direction musicale Jean-Luc Tingaud
5, rue Favart 75002 Paris
Entrée du Public Place Boiëldieu