Est-il bon de révéler les secrets de famille ? Notre bonheur peut-il éclore si nous laissons sous silence les zones d’ombres de notre passé ? Questions essentielles, intemporelles auxquelles Ibsen propose une réponse dans cette œuvre troublante.
En haut d'un des Fjords de la Norvège septentrionale, dans sa maison isolée, Mme Alving retrouve son fils Oswald qui rentre de Paris. L'ayant tenu à l'écart de la vie familiale pendant des années, pour des raisons qu'elle est seule à connaître, c'est l'occasion pour elle de renouer avec le passé. Lorsque les erreurs des ancêtres pèsent sur les générations suivantes, les histoires se répètent. Chaque personnage se devra d'affronter ses propres "Revenants".
Ce drame, qui date de 1881, est loin d'être une pièce à thèse. Il ne s'agit certainement pas non plus d'une oeuvre didactique ou moraliste. Si Les Revenants n'ont pas pris une ride, c'est parce que l'action se déroule sous forme de thriller psychologique, et que les personnages se dévoilent de manière douloureuse et inquiétante (surtout pas mièvre et plaintive). Ainsi, comme il en va pour une pièce comique où le rire doit naître tout seul, par le respect du style, l'émotion des Revenants doit apparaître d'elle-même par la respiration qu'imposent les comédiens. La pièce repose sur la curiosité qu'aura le spectateur à découvrir les révélations qui lèvent le voile sur la part d'ombre des protagonistes.
Adaptation de Jacqueline Cohen.
Ce drame, qui date de 1881, est loin d’être une pièce à thèse. Il ne s’agit certainement pas non plus d’une oeuvre didactique ou moraliste. Au contraire, la pièce est pleine d’une insolence dont le propos traverse sans peine les égarements de notre époque.
Elle a été interdite à sa sortie nationale, et pourrait l’être encore aujourd’hui, car l’auteur s’insurge contre l’intégrisme religieux, les croyances mortes, les idées d’une fausse morale qui entraînent des destins sans défense vers leur chute. Et cette maladie mystérieuse et héréditaire qu’Oswald porte en lui, dont on suppose qu’il s’agit de la syphilis, ne trouverait elle pas une soeur jumelle dans notre actualité, tout aussi effrayante : la maladie du sida ?
Inutile de chercher indéfiniment des correspondances qui abondent d’elles-mêmes. Ibsen est intemporel, car il enracine son diagnostic au plus profond de l’âme humaine. Il lui arrache ses vérités par la force de son regard posé sur le monde des hommes, et par la crudité impitoyable de son style, qui surpasse de loin un réalisme économe. Les Revenants est une pièce qui, en dépit d’un dépouillement d’expression souhaité par l’auteur, atteint les cimes de la fantasmagorie.
En effet, si l’oeuvre n’a pas pris une ride, c’est parce que l’action se déroule sous forme de thriller psychologique, et que les personnages se dévoilent de manière douloureuse et inquiétante (surtout pas mièvre et plaintive). La pièce repose sur la curiosité qu’aura le spectateur à découvrir les révélations qui lèvent le voile sur la part d’ombre des protagonistes.
Nous espérons trouver dans le jeu une authenticité qui saura toucher le public, en évitant les écueils trop souvent ressassés sur nos scènes lorsqu’il s’agit d’Ibsen : pesanteur, lenteur volontaire et souvent inutile, émotion forcée ou factice, trouvailles cérébrales qui remettent en question la force de l’auteur etc.… Ceci afin de restituer à ce chef-- d’oeuvre trop souvent négligé en France ses lettres de noblesse.
Arnaud Denis.
Un auteur du 19ème siècle, qui écrit des pièces notamment « les revenants » dans lesquels au 21 siècle chacun reconnaît des tranches de vie qui pourraient être siennes. Un jeune metteur en scène qui à le mérite malgré son jeune age de tombé absolument juste comme si il avait déjà beaucoup vécu. Toute la sensibilité des émotions retransmise magnifiquement par des comédiens parfaits. Tout cela joué dans un décore sobre mais bien pensé. Vraiment un très beau spectacle intelligent. Plein de réflexions profondes sans tomber dans le « pathos ».
Cette pièce aurait pu être vite ennuyeuse car assez lente et sombre. Ce n'est pas le cas : les comédiens sont brillants, le décor et les lumières, les effets impécables. La mise en scène est sobre et rigoureuse comme le sont les personnages principaux. Pas de déplacements inutiles. Tout est mesuré, précis, en harmonie avec le texte, où l'on fait remonter les souvenirs et les secrets. A voir.
Quelle noirceur ! Quelle extraordinaire progression dramatique, implacable ! Cette œuvre est peut-être la plus réussie d’Ibsen. On songe à ce qu’écrira Mæterlinck, quelques années plus tard, dans Pelleas : « Si j’étais Dieu, j’aurais pitié du cœur des hommes ! ».Un jeu d’acteurs d’une remarquable densité : vérité et sobriété. De grands comédiens. Extraordinaire ! J’en tremble encore.
Un auteur du 19ème siècle, qui écrit des pièces notamment « les revenants » dans lesquels au 21 siècle chacun reconnaît des tranches de vie qui pourraient être siennes. Un jeune metteur en scène qui à le mérite malgré son jeune age de tombé absolument juste comme si il avait déjà beaucoup vécu. Toute la sensibilité des émotions retransmise magnifiquement par des comédiens parfaits. Tout cela joué dans un décore sobre mais bien pensé. Vraiment un très beau spectacle intelligent. Plein de réflexions profondes sans tomber dans le « pathos ».
Cette pièce aurait pu être vite ennuyeuse car assez lente et sombre. Ce n'est pas le cas : les comédiens sont brillants, le décor et les lumières, les effets impécables. La mise en scène est sobre et rigoureuse comme le sont les personnages principaux. Pas de déplacements inutiles. Tout est mesuré, précis, en harmonie avec le texte, où l'on fait remonter les souvenirs et les secrets. A voir.
Quelle noirceur ! Quelle extraordinaire progression dramatique, implacable ! Cette œuvre est peut-être la plus réussie d’Ibsen. On songe à ce qu’écrira Mæterlinck, quelques années plus tard, dans Pelleas : « Si j’étais Dieu, j’aurais pitié du cœur des hommes ! ».Un jeu d’acteurs d’une remarquable densité : vérité et sobriété. De grands comédiens. Extraordinaire ! J’en tremble encore.
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