Molière 2011 du jeune talent féminin pour Georgia Scalliet dans cette pièce.
Dans une petite ville de garnison, perdue au fin fond de la campagne russe, trois jeunes femmes, arrivées là avec leur défunt père, ancien commandant de brigade, rêvent de retourner à Moscou, où elles ont passé leur enfance. Diverties par les visites des militaires, les soeurs retrouvent un semblant de vie. Macha, mariée trop jeune à un époux ennuyeux, tombe amoureuse d’un commandant, Olga reprend goût à la vie et Irina se fiance à un lieutenant. Mais bientôt sonne le départ des troupes, le fiancé de la cadette meurt en duel, et la solitude reprend ses droits sur l’existence de ces trois femmes désormais recluses et désillusionnées.
Chronique sur plusieurs années de cette vie en marge de l’histoire et de la modernité, ce drame en quatre actes dresse, avec ironie, le portrait d’une jeunesse sans perspective ni illusion, comme figée dans un temps mortifère. Étrange miroir d’un pays à la déroute, Les Trois Soeurs saisissent l’image d’une société au seuil d’un destin qui ne pourra advenir, consciente de sa fin imminente.
Anton Tchekhov est au sommet de sa gloire lorsqu’il écrit, en 1900, Les Trois Soeurs. Il vient d’être élu à la section Belles-Lettres de l’Académie des sciences. Fort du succès de La Mouette et d’Oncle Vania, le dramaturge reçoit la commande d’une nouvelle pièce par Némirovitch-Dantchenko et Stanislavski, qui viennent alors de créer le Théâtre d’Art de Moscou. Il choisit d’écrire Les Trois Soeurs, composant le rôle de Macha pour la comédienne Olga Knipper, qu’il épousera un an plus tard. À sa création, en 1901, l’accueil du public est mitigé - comme souvent à la création de ses pièces -, avant d’être finalement enthousiaste devant ce tableau du quotidien et de la réalité historique de l’époque.
Traduction d’André Markowicz et Françoise Morvan, publiée aux éditions Actes Sud/Babel.
« Alain Françon signe un spectacle bouleversant interprété par des artistes très profonds et très unis. » Armelle Héliot, Figaro, 12 avril 2010
« Invité de la Comédie-Française, Alain Françon signe, avec les comédiens de la troupe, une mise en scène poignante du drame que Tchekhov annonçait comme une comédie gaie. » Didier Méreuze, La croix, 27 mai 2010
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