Petits bijoux du vaudeville
Pièces et chansons
Un mot de l'auteur
Intention
La presse
Sébastien Rajon a conçu son spectacle Courteline comme un café-concert : musique, numéros bouffons, petites chansons… les scènes s’enchaîneront, se feront et se déferont.
Les courtes pièces choisies sont délicieuses de précision comique, de ridicule et de folie : tableaux de la vie bureaucratique, scènes de ménage ou de caserne… Couples de persécuteurs-persécutés, artistes ringards et ratés, petits bourgeois, magistrats, sous-officiers… tous admirablement saisis sur le vif, viendront étaler leur bêtise quotidienne, et leur méchanceté.
Amusement garanti ! Observateur formidable des travers de son époque, Courteline aura su tirer de l’existence sa part de folie et de bouffonnerie pour créer ces petits bijoux du vaudeville et du boulevard…
Chanson : Trompette et robinet (1910)
Saynète : Avant et Après
Chanson : Mon p'tit objet (1911)
Pièce courte : La peur des coups
Chanson : Ouv'la fenêtre (1930)
Saynète : Mr.Badin (intro)
Saynète : L'île
Pièce courte : Mr. Badin
Chanson : Je m'ennuie (1936)
Saynète : Le Gora
Saynète : Une Messe
Chanson : Le traitement de l'ouïe (1907)
Pièce courte : La Paix chez soi
Entracte
Saynète : 26
Chanson : La raie (1911)
Saynète : L'Honneur des Brossarbourg
Chanson : Les Palétuviers (1934)
Saynète : Gros Chagrins
Saynète : Morte Saison
Chanson : L'amour des hommes (1938)
Saynète : La Madère
Chanson : Le tango stupéfiant (1936)
Saynète : Vieux Ménages
Chanson : Tout fout l'camp (1939)
Je dois prévenir les personnes altérées d’émotions violentes et de coups de théâtre sensationnels qu’elles chercheraient en vain à étancher leur soif au cours des volumes que voici, lesquels mettent surtout en lumière l’extraordinaire manque de toute imagination dont les fées bienfaisantes me pourvurent à mon berceau. Il faut
voir en ces pages… - comment dirais-je, au juste ? - … une sorte de suite d’orchestre écrite pour musique légère, un prétexte à faire évoluer conformément à l a logique de leur petite psychologie et autour de petite historiettes ayant de tous petits commencements, de tout petits milieux et de toutes petites fins, de tout petits personnages reflétant de leur mieux la philosophie où je m’efforce de prendre gaiement les choses, car je pense avec Daudet que la mort des êtres aimés est la seule chose de la vie qui vaille la peine qu’on en pleure.
Des gens qui n’y connaissent rien on dit que j’avais peint des soldats, des ronds-de-cuir et des cocus. Pure légende : je ne suis ni peintre ni statuaire. Simplement ? Du buis dans une main et un petit canif dans l’autre, je fouille mon bois du bout de mon fer, et je m’applique à sculpter des pommes de parapluies à l’exemple de ce père Bourras qu’on voit dans Au bonheur des dames sculpter des têtes de chiens à des manches d’ombrelles pour la plus grande admiration des galopins du voisinage groupés, immobiles et muets, sur le seuil de sa boutique.
Certes, je n’ai pas le ridicule de me comparer à ce bel artiste. Je suis toutefois -cela, je le jure !- son égal pour l’application : pauvre bûcheur en proie au mal d’un éternel mécontentement, qui fais ma phrase, comme on fait un train, de mots cherchés au bout des voies, amenés lentement derrière mon dos et accrochés les uns aux autres tant bien que mal. Mais je suis payé de ma peine par le plaisir que j’éprouve à la prendre, et je lui donne quittance de bon cœur si, de temps en temps, « d’un mot mis à sa place », d’une expression à peu près juste, je peux évoquer les seules choses que j’aurais véritablement aimées : ma chère jeunesse, mon vieux Montmartre.
Georges Courteline 1925 (Préface de Georges Courteline pour l’édition de Bernouard de ses Oeuvres complètes, qui parurent en 14 volumes de 1925 à 1927).
Depuis plus de huit ans, la compagnie acte6 inscrit son travail dans une ligne artistique précise, au travers de divers genres théâtraux: placer l’acteur au centre du processus artistique. L’envisager comme le passeur du texte par les signes de son corps et les vibrations de son verbe. Plus précisément sur scène, penser le décor comme un acteur supplémentaire, par le détournement d’objet ou encore la suggestion par l’imagination plutôt que l’hyperréalisme, pour un théâtre visuel, un théâtre d’évasion. Enfin, fabriquer du théâtre tout en tentant de le raconter, de lui rendre hommage. Mettre en avant et même révéler l’artifice théâtral, le simulacre. Prêcher le faux pour mieux crier la vérité des auteurs que nous servons, et mieux dévoiler les complexités de l’humain, en qui nous croyons.
Le montage Les courtes lignes de Mr Courteline , vient s’inscrire dans cette ligne artistique et répond à l’envie et l’enthousiasme de faire un grand spectacle populaire, accessible à tous et à une réelle passion vis-à-vis de l’écriture de Courteline. La création de ce montage (de pièces courtes, contes dialogués issus des œuvres de Georges Courteline et autres chansons du début du siècle dernier), est aussi l’occasion dans sa composition, de raconter une autre histoire, celle du spectacle même, celle de cette compagnie, de ses acteurs face à leur propre comédie. Puis, au delà du rire auquel ce genre théâtral nous invite, le vaudeville, Courteline dresse des portraits de femmes et d’hommes pieds et poings liés à leur habitudes, leurs travers. Il dessine la tragédie comique humaine, tente de rompre avec la mauvaise foi et l’orgueil. Son écriture est une sorte de remède à la déprime et au négativisme pour mieux nous indiquer par la voie de l’humour, celle de l’amour.
Comme dans un café concert les scènes s’enchaîneront, se feront et se déferont. Bal tendre et écoeurant de scènes de ménage ou chacun vient étaler son linge sale en public. Où chacun encore y va de sa petite chanson, de son petit numéro bouffon.
Dans ce « cabaret des drôles », la foule des pathétiques et des grotesques vient brailler et exhiber sa bêtise et sa méchanceté : c’est le grand bazar des affaires quotidiennes, le grand concours boulevardier de la mauvaise foi. Des coups, des cris, des « pourquoi ? », des « comment ? », des « mais non », des « mais si, mais si te dis-je », Courteline use de toutes les armes … Tout observateur qu’il fut, il a su voler au réel sa part de folie, sa bouffonnerie latente.
Dans ce théâtre aigre-doux, on a mal au foie, on crie, on pleure, on a « peur des coups », on esquive et contre-attaque, bref on se bat et se débat : on voudrait enfin « la paix chez soi !!! ». Chez Courteline on ne badine pas, c’est le paroxysme - quasi l’apologie - du ridicule, la comédie de boulevard, le vaudeville dans toute sa convention : entre mondanités subtiles et trivialité populaire.
De la pure comédie sans doute, qui trouve pourtant sa source dans des situations démesurément pathétiques et désastreuses sur le plan humain. C’est donc gorges serrées, poings liés, estomacs noués et la larme à l’œil que hommes et femmes, amers et fatigués, tenteront de mutuellement s’éliminer dans un ultime combat. Une sorte de Genèse revisitée par Courteline où Adam et Eve se battraient à coup de pêchés originels, pommes et autres serpents.
Sébastien Rajon
"Sébastien Rajon, meneur de la troupe acte6, embarque son monde à hue et à dia. Les comédiens [...] défoncent la baraque : travail de la voix, chant, danse, jeu corporel - ils nagent comme des poissons ruffians dans cette eau courtelinesque divagante, dépassant les pics prosaïques du trivial et du grossier par-delà les manières et par-delà le langage. Avec l'énergie de Maline Cresson, Antoine Cholet, Marjorie de Larquier, Jonathan Franjenberg, Frédéric Jessua, Aurélien Osinski, Stéphanie Papanian et la musique de Grégory Veux." Véronique Hotte, La Terrasse, 1er janvier 2008
De jeunes comédiens très talentueux, une mise en scéne et en musique parfaite Un vrai régale une bonne soirée à beaucoup rire
Je confirme : spectacle très distrayant , intelligemment mis en scène . Les saynètes entrecoupées de chansons alternent sans jamais lasser le public . Très bonne prestation des comédiens . Courteline nous apparaît là encore d'actualité , sans trop de lourdeurs !Il ne faut pas bouder son plaisir!
Spectacle, drôle et intelligent. Des rapports humains grotesques : bien vus par Courteline, bien joués par les comédiens ! On s'amuse vraiment !
Pour 1 Notes
De jeunes comédiens très talentueux, une mise en scéne et en musique parfaite Un vrai régale une bonne soirée à beaucoup rire
Je confirme : spectacle très distrayant , intelligemment mis en scène . Les saynètes entrecoupées de chansons alternent sans jamais lasser le public . Très bonne prestation des comédiens . Courteline nous apparaît là encore d'actualité , sans trop de lourdeurs !Il ne faut pas bouder son plaisir!
Spectacle, drôle et intelligent. Des rapports humains grotesques : bien vus par Courteline, bien joués par les comédiens ! On s'amuse vraiment !
21, avenue Louis Georgeon 94230 Cachan