A propos du spectacle
Note d'intention
Compagnie La Belle Idée
Ce qu'en pense la presse
Nous sommes aux environs de Pâques, période de fermeture des théâtres mais aussi d'auditions, de recherche de travail pour les comédiens de l'époque.
Nous nous trouvons dans une grange, où un comédien (la fonction de metteur en scène n'est pas encore apparue) qui représente les autres associés de la troupe, fait passer une audition à des postulants. Arrive une jeune comédienne qui a quitté sa troupe de province pour chercher un travail à Paris.
Elle a rejoint le café de rue des boucheries où se réunissait alors tout le milieu du théâtre. Elle y a appris que la troupe de Borsary a obtenu un privilège pour jouer dans le jeu de paume de la rue Vieille du Temple. Elle a beaucoup joué dans une troupe où sa mère était comédienne. Le comédien qui l'accueille est un homme qui fréquente les salons aristocratiques, aime la théorie et le discours. Elle s'échinera à travailler et intégrer les codes de l'époque mais la rencontre de ces deux personnages débordera quelque peu du cadre traditionnel de l'audition.
J'ai été amené, lors de l'écriture d'une adaptation théâtrale de " La Princesse de Clèves " de Madame de La Fayette, à m'intéresser à la danse baroque et à l'art de l'éloquence.
" Les Eloquents " représentent donc une étape, un jalon dans cette
recherche menée depuis deux ans sur l'art de l'éloquence.
Cet art, partie intégrante de la rhétorique, a connu son apogée au cours des XVIIème
et XVIIIème siècles et s'est développé dans toute l'Europe.
Il s'adressait à tous les tribuns (avocats, prélats, etc
) ainsi qu'aux
comédiens, en différenciant l'art de l'orateur de celui de l'acteur.
Je me suis intéressé particulièrement au début du XVIIIème siècle où la somme des
ouvrages est déjà importante et où commence à s'ébaucher une réflexion sur l'art de
l'acteur. La notion de naturel qui avait émergé à la fin du XVIIème siècle, devient
omniprésente. Déjà s'affrontent les tenants de l'être et ceux du paraître.
Créée en 1987 par Alain Paris, la compagnie se produit essentiellement en Seine et Marne, son département d'origine, mais également en tournée en France et à l'étranger.
Elle a présenté : " Spectacle Courteline " mis en scène par P. Ferran, " Lischen et Fritzchen et les Fables de la Fontaine " mis en scène par R. Fortune, " Gourmandes Voluptés " écrit par Alain Paris et mis en scène par G. Lartigau, " Argenteuil, Argentine " écrit par Alain Paris et mis en scène par B. Bellac, " La Maîtresse " de J. Renaud mis en scène par Alain Paris.
" Ah, la belle leçon de théâtre que ces " Eloquents " d'Alain Paris ! On est au début du XVIIIe siècle : l'auteur imagine l'audition, par un comédien parisien, poudré et résolument " moderne ", responsable du recrutement de sa troupe, d'une provinciale frais débarquée et quelque peu ingénue. Discoureur élégant et raisonneur patenté, l'homme fustige en elle le style fleuri des " hurleurs et grimaciers ", celui du "vieux théâtre " et entreprend de la façonner aux codes avant-gardistes fondés sur le naturel. On assiste alors à un étonnant travail d'atelier mené par notre Jouvet en perruque et à la métamorphose fascinante de la débutante en actrice. On ne sait ce qu'il faut louer davantage, de la subtilité malicieuse du texte pou de la verve et de la finesse de Claudine Pelle et d'Alain Paris, qui joue lui-même le maître d 'éloquence. Une fête de l'esprit. " Jean-Pierre Simeon, L'Humanité
" Ecrite à partir des traités d'éloquence conçus, à l'époque, pour les comédiens et les avocats, la pièce ressuscite une langue savoureuse. Mais sa qualité première réside dans l'actualité des questions qu'elle génère. " Sylvie Nicolet, Infomatin, juillet 1995.
" Alain Paris nous convie à une étonnante leçon de théâtre transposée à l'aube du XVIIIème siècle, où " l'art de l'éloquence " connaît son heure de gloire. Le directeur de troupe Borsary confronte sa conception révolutionnaire, " préstanislavskienne ", du métier d'acteur aux tics malheureux d'une comédienne provinciale- exceptionnelle Claudine Pellé. Dans un langage discrètement affecté, ils étudient chaque nuance du " jeu ", de la pantomime au naturalisme, avant d'atteindre à une extrême justesse. " L'Evènement du jeudi, novembre 1995.
" L'action se passe au XVIIème siècle, mais tout est masque. La langue très élégante, qui utilise volontiers des tournures disparues, voile à plaisir la modernité du débat. Tout ce qui est dit sur l'éloquence de la voix et des gestes renvoie à une réflexion toute contemporaine sur la vérité et la tricherie du jeu. Mis en scène par Alain Paris et Christine Bayle, les deux interprètes, Claudine Pellé et Paris lui-même, distillent ce dialogue du désaccord avec un art fort subtil de l'escrime. " Le Nouveau Politis.
place Aubry 02000 Laon