Les habits du dimanche

du 17 janvier au 11 février 2001

Les habits du dimanche

Adapté de son deuxième roman " Les Habits du dimanche ", le spectacle de François Morel, pilier de l’entreprise Deschiens et acteur de cinéma tente un retour en arrière, nostalgique et croustillant.

Présentation
Un mot de François Morel
Chronique
La presse

Présentation

" Qu’est-ce qu’il faisait beau ce jour-là ! C’était le premier dimanche de l’été et papa en avait profité pour faire un peu de marche. Il s’était arrêté sur la route, une pointe au côté comme il en avait souvent, mais il ne s’est pas relevé. On est allé au cimetière. On l’a mis à côté de grand-père. C’est seulement après que les employés des pompes funèbres ont refermé le cercueil et jeté la terre dessus que l’on s’est souvenu que le camembert était resté dans sa poche. "

Du haut de ses dix ans, Adrien jette un regard tendre et désabusé sur le petit monde provincial de sa campagne natale des années 60. Sa mère qui rêve de devenir Edith Piaf, son père employé dans une fromagerie, sa sœur " ma Rilyne ", tonton Maurice " diminué mais pas tellement plus que l’année dernière " et tata Madeleine " agonisante mais tellement moins que l’année prochaine ". Les discussions autour de la table familiale ne volent pas bien haut. Ce ne sont pas des gens brillants, ce sont des gens comme tout le monde.

Adapté de son deuxième roman " Les Habits du dimanche ", le spectacle de François Morel, pilier de l’entreprise Deschiens et acteur de cinéma (notamment dans " Le bonheur est dans le pré " d’Etienne Chatillez , "Grosse fatigue" de Michel Blanc, "Beaumarchais" d’Edouardo Molinaro, "Le Gône du Chaaba" de Christophe Ruggia) tente un retour en arrière, nostalgique et croustillant. Des petits riens, des médiocrités de la vie quotidienne, des rires aux grandes peines, à l’ennui des dimanches, la vie n’est pas toujours facile quand on a dix ans et pourtant elle laisse des traces indélébiles. C’est Adrien qui parle mais à travers lui l’adulte se souvient, réaliste et nostalgique.

Son regard plein de causticité trahit la lucidité et la cruauté propre à l’enfance. " Plus tard, dit le petit narrateur, je voudrais être chef d’orchestre, trapéziste, artiste de music-hall, n’importe quoi mais pas adulte. "

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Un mot de François Morel

Encore aujourd'hui je pense à mon grand-père, à ses aphorismes définitifs (L'âge n'est pas une promotion). Parfois je me demande s'il a vraiment existé. Je ne sais plus. Parfois je me demande si ma sœur et moi allions bien au grenier. Je ne sais plus. Je me demande subito si mon frérot, prof de judo dans un lycée Raymond Queneau, a bien été un petit gros. Si maman avant d'être grand-mère, a bien eu quelques rêves. Je pense que oui, puisque j'arrive à en parler, mais je ne suis plus très sûr.

Je me demande si Paul, avant de devenir principal du C.E.S. Edmond Rostand, a bien pensé devenir écrivain. Sans doute, puisque J'ai gardé de lui le brouillon d'une poésie. Je me demande si les seins de Jocelyne ont gardé leur puissance fantasmatique. Encore aujourd'hui, je me demande si papa prenait bien sa mobylette pour aller à la Fromagerie Bonprince, rachetée il y a peu par une multinationale. Sans doute, puisqu'il est inscrit sur sa tombe A notre cher camarade / Le personnel des Ets Bonprince.

Encore aujourd'hui Je me demande si j'ai été un enfant, si je ne le suis plus, si J'ai grandi, si j'ai grossi, si j'ai blanchi, si j'ai vieilli, si Tino chante encore aujourd'hui. Je regarde deux poissons rouges qui tournoient dans leur bocal. Je me demande si ce sont les mêmes que je regardais il y a longtemps, quand Paul et moi avions le même âge.

Encore aujourd'hui, je ne suis sûr de rien.

François Morel

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Chronique

Pourquoi nous oblige-t-on à devenir adulte ?

Y a-t-il une barrière réelle entre l'enfance, l'adolescence et l'âge adulte ?

Pourquoi nous faire croire à tout ça, alors qu'on a l'impression, de l'intérieur, que ce n'est pas comme ça que ça se passe, que tout semble plus flou, plus confus, plus confondu, plus confondant.

C'est, nourri de tout ces paradoxes, de tous ces faux-semblants que François Morel écrit "Les Habits du Dimanche".

Ainsi comprend-on avec lui, que les avis des enfants sont tout aussi judicieux que ceux des grandes personnes et que l'innocence est encore une vertu de l'âge adulte.

Aussi pour adapter ce texte à la scène faut-il, je pense, retrouver ce goût agréable que procure le flou et le trouble de l'innocence et de l'immaturité, ce goût tremblé pour l'esquisse et le trait.

L'espace scénique raconte la disproportion du monde - intérieur - et - extérieur - qui environne le héros, Adrien, tout autour de lui est trop grand, trop petit, mal cadré, inversé...

L'acteur, sans âge, bouleversé par le présent de son propre récit, doit subir les mêmes effets.

Il évoque plutôt qu'il représente, il esquisse plutôt qu'il ne revit.

Il existe dans le jeu de l'entre-deux, il se perd dans les autres à force de rendre compte avec souci et par épisode la communauté des gens qui lui sont proches.

Un feuilleton ou plutôt une chronique. (Cronos n'est pas loin, il va bientôt manger tous ses enfants)

Tout pourrait s'inverser d'1 un seul coup et c'est cela qui crée la panique et le rire, comment trouver sa place ?

Une chronique...

Il y a la vie qui continue avec ses dimanches et ses anniversaires...

Une chronique...

Une petite horloge qui vous encourage à penser que tout est possible encore.

Michel Cerda

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La presse

" Un one man show drôle et tendre qui renvoie chacun d'entre nous à sa propre enfance " Le Parisien

" Délicieux spectacle à ne manquer sous aucun prétexte " Pariscope

" Une candeur qui provoqueraît tantôt la panique, tantôt le rire " Télérama

Y a t’il une vie après les Deschiens tels que popularisés par Canal+ ? Indubitablement, oui. D’autant qu’il y en a aussi eu une avant, s’agissant de François Morel. Le temps d’un One-Man-Show, il projette son auditoire dans un univers de fiction si familier qu’il doit flirter bien étroitement avec la réalité. La nôtre, comme la sienne. Celle d’un enfant du terroir en l’occurrence. Un spectacle (patiemment rôdé en province, pardi !) empreint d’une poésie du quotidien qui s’autorise de fréquentes embardées dans la loufoquerie comme dans la chimère. La précision de l’écriture fait écho aux accents désuets d’une fanfare, de même que la gestion du mouvement répond à la subtilité discrète de la mise en scène de Michel Cerda. Sympathique à souhait. Empathique aussi, surtout Libération, Gilles Renault, le 21/09/01

(...) La représentation qui s’appuie sur un texte précis et un motif musical subtil pour mirliton et fanfare, est à la fois héroïque, comique et grave. On rit de cette biographie ordinaire. Et cette fois encore, François Morel ne nous déçoit pas ; sa palette de jeu est très riche et généreuse. Un agréable parfum d’authenticité se diffuse entre l’acteur et le public Zurban, Jean Huyard, le 12/09/01

Il est parfait, François Morel. Avec son visage qui se plisse à volonté, sa dégaine singulière, il installe un personnage d’enfant qui va droit au coeur (...) On rit souvent, on est ému parfois. François Morel ne marche pas sur les traces des Deschiens. Son spectacle est très personnel. Son univers porte la douceur, la tendresse et l’ironie d’un petit garçon qui souhaiterait fuir l’ennui. Mais ici et là, un silence, un regard rappellent la singularité du jeu de François Morel Figaroscope, Marion Thébaud, le 12/09/01

« Une vraie sensibilité traverse ce spectacle parce que François Morel se glisse dans les interstices du souvenir. Il a « une bonne tête », il sait qu’il peut faire rire quand il veut, mais il en use juste ce qu’il faut » Brigitte Salino - Le Monde

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Sélection d'avis des spectateurs - Les habits du dimanche

RE: Les habits du dimanche Le 15 octobre 2001 à 16h10

Pièce géniale ! texte très touchant, où on rit très souvent et qui nous rappelle souvent beaucoup de choses ! Françaois Morel tient la scène parfaitement en plus. A voir vraiment.

Les habits du dimanche Le 23 septembre 2001 à 17h39

C'est un très beau spectacle, drôle et tendre, ou l'on perçoit parfois (mais pas toujours) l'influence des Deschiens. François Morel nous fait plus sourire très fort plutôt que rire aux éclats, car chacun des tableaux qu'il dresse nous rappelle notre enfance avec la poésie en plus. Grandiose : Le tableau de la visite de Tati Danielle, ni plus ni moins diminuée que l'année précédente, mais toujours aussi ennuyeuse... Plongez vous dans vos souvenirs, çà vous rappelle quelque chose ?

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RE: Les habits du dimanche Le 15 octobre 2001 à 16h10

Pièce géniale ! texte très touchant, où on rit très souvent et qui nous rappelle souvent beaucoup de choses ! Françaois Morel tient la scène parfaitement en plus. A voir vraiment.

Les habits du dimanche Le 23 septembre 2001 à 17h39

C'est un très beau spectacle, drôle et tendre, ou l'on perçoit parfois (mais pas toujours) l'influence des Deschiens. François Morel nous fait plus sourire très fort plutôt que rire aux éclats, car chacun des tableaux qu'il dresse nous rappelle notre enfance avec la poésie en plus. Grandiose : Le tableau de la visite de Tati Danielle, ni plus ni moins diminuée que l'année précédente, mais toujours aussi ennuyeuse... Plongez vous dans vos souvenirs, çà vous rappelle quelque chose ?

Informations pratiques - Malakoff scène nationale – Théâtre 71

Malakoff scène nationale – Théâtre 71

3, place du 11 Novembre 92240 Malakoff

Accès handicapé (sous conditions) Bar Grand Paris Hauts-de-Seine Librairie/boutique Restaurant
  • Métro : Malakoff - Plateau de Vanves à 272 m
  • Bus : Hôtel de Ville à 129 m, Victor Hugo à 149 m, Plateau de Vanves à 231 m, Pierre Larousse - Carrefour du 8 Mai 1945 à 301 m, Adolphe Pinard à 394 m
  • Voiture : Périphérique, sortie Porte de Vanves ou Porte Brancion puis direction Malakoff Centre-ville.

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Plan d’accès - Malakoff scène nationale – Théâtre 71

Malakoff scène nationale – Théâtre 71
3, place du 11 Novembre 92240 Malakoff
Spectacle terminé depuis le dimanche 11 février 2001

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Spectacle terminé depuis le dimanche 11 février 2001