Styliste de mode très réputée, Petra von Kant vit une vie de femme libre et indépendante, assistée de Marlène, à la fois secrétaire, dessinatrice, bonne à tout faire entièrement soumise.
Petra tombe amoureuse de Karine, une jeune prolétaire dont elle décide de faire son mannequin vedette mais, sous l’emprise de la passion, va vite basculer dans une dépendance destructrice.
« Les larmes amères de Petra von Kant est une pièce de crise, la crise que traversent tous les personnages mais aussi la crise de l’époque, l’Allemagne des années 1970. A travers le portrait d’un groupe féminin d’aujourd’hui, il s’agit de montrer la violence qui traverse les rapports intimes, sexuels, politiques, la cruauté des rapports maître-esclave. Un registre à la fois ultra réaliste et ultra théâtral, à la jonction de la fiction et du documentaire… quelque chose d’instantané, de direct. » Thierry de Peretti
« Sans jamais tomber dans le piège d’une théâtralité affirmée, la mise en scène sans chichis de Thierry de Peretti place le curseur du naturalisme à l’endroit exact où il sait qu’il passera la rampe. (...) Conscient du charme incomparable de cette compagnie des femmes, il exalte avec raison la nature chorale de la pièce comme constitutive de la justesse de sa partition. Délicieusement nostalgique, cette ensorcelante petite musique de chambre ne dit rien d’autre que les aléas de la vie. » Patrick Sourd, Les Inrocks, 12 mars 2015
« Thierry de Peretti aborde la pièce sur le mode baroque bourgeois décadent tout en conservant le côté trash de l’univers de Fassbinder. (...) Valeria Bruni Tedeschi joue de manière totalement décomplexée, elle est fascinante de vérité dans l’excès. » Stéphane Capron, ScèneWeb, 21 février 2015
« Quelle joie de retrouver sur les planches Valeria Bruni Tedeschi. Elle incarne une Petra von Kant sublimée, hypnotique, volcanique, qui ose tout (...) Marlène, jouée par Lolita Chammah, impressionnante dans ses silences, ses regards, sa gestuelle, ses déplacements ou ses cris d’amour gutturaux qui percent lorsqu’elle se met au piano. (...) Surtout, Thierry de Peretti a eu à la fois l’audace de monter une pièce aussi mythique et l’humilité de ne pas vouloir se mesurer à l’original, mais de trouver sa propre voie. » Marie-José Sirach, L'Humanité, 23 Février 2015
« Sans éviter le réalisme, l’univers froid, violent et cru de Fassbinder se teinte d’humanité, d’émotion, de douleur. Essentiellement grâce à la présence de Valeria Bruni Tedeschi, ambivalente et saisissante Petra von Kant, papillon affolé que suit la mise en scène de Peretti. » Annie Chénieux, JDD, 24 février 2015
« Il y a au moins trois registres dans ce drôle de drame : une chronique sociale hyperréaliste ; une tragédie sentimentale ; et un vaudeville pop, flirtant avec l'hystérie dévorante d'un Copi. (...) Restent des moments fugaces réussis : un beau geste, une image, l'intensité de Valeria Bruni Tedeschi… » Philippe Chevilley, Les Echos, 23 février 2015
« Si le conflit de classe était essentiel dans le film de Fassbinder, sorti en salle en 1974, la charge politique est ici éludée au profit du mélo qui tient grâce à Valeria Bruni-Tedeschi. L’actrice excelle à donner de la subtilité à l’outrance, et à croire en la passion sans jamais être ridicule. Elle est sur un fil, elle ne tombe pas. » Anne Judith, Libération, 23 févier 2015
« Même sans le trouble du théâtre de Fassbinder, le sextuor féminin orchestré par Thierry de Peretti nous charme, nous intrigue. Il nous gagne à la cause des tensions d’amour et de vie qui se jouent sous nos yeux. Des tensions charnelles, sanguines, qui cherchent et trouvent du côté du réel. » Manuel Piolat Soleymat, La Terrasse, 24 février 2015
Dans le décor du film, Fassbinder a placé une reproduction agrandie d’une toile de Nicolas Poussin représentant Midas et Bacchus.
Personne ne me croira, mais c’est presque un hasard si notre scénographie renvoie à cette toile. Le Théâtre de l’Œuvre est très particulier. C’est un théâtre à l’italienne, un tout petit plateau. Dans ce genre d’espace, la tendance habituelle est d’aller dans une direction très minimale. En fait, dès que tu es minimal, ça produit l’effet inverse, tout paraît très maniéré et superficiellement conceptuel. Nous avons choisi au contraire de charger le décor.
Parce que c’est l’appartement d’une styliste, on s’est demandé de quoi elle pouvait s’entourer. On a imaginé de grandes photographies dans un esprit hyper théâtral à la Opening Night de Cassavetes ou Stardust Memories de Woody Allen. Mais ça ne fonctionnait pas.
Je voulais en même temps m’éloigner de quelque chose de trop contemporain. Avec Rudy Sabounghi, nous sommes allés au musée de Cluny voir des tapisseries moyenâgeuses. Quelque chose du cinéma passe dans la tapisserie qu’on a choisie. Elle présente une sorte de montage gorgé de détails que le spectateur peut lire.
Ce n’est qu’un mois après l’avoir choisie que je me suis souvenu avoir grandi avec cette tapisserie : mes parents l’avaient accrochée au-dessus du canapé du salon. De même que je ne me suis rendu compte que tardivement du rapport avec la toile de Poussin. En réalité, c’est plutôt le résultat d’une série de coïncidences et de chemins détournés.
Fassbinder convoque des morceaux de musique précis, dont Petra parle comme de la musique de sa jeunesse. Qu’est-ce que tu envisages ?
Nous sommes partis avec Sylvain Jacques sur quatre playlists différentes comme points de départ pour le travail. Une première playlist directement liée à l’époque des années 70 et à Fassbinder ; une seconde qui en serait l’équivalent contemporain ; une troisième uniquement constituée de musique en langue allemande ; une dernière avec de l’opéra, du baroque, des choses plus bizarres. Ce sont les musiques que nous utilisons en répétition. Je travaille toujours de cette façon, en accumulant des éléments qui constituent une sorte de boîte à outils. Et puis on voit ce qui se passe. Il s’agit de créer des conditions pour que du jeu se produise.
Propos recueillis et mis en forme par Antoine Thirion
Je ne suis jamais "rentrée" dans la pièce, le role est écrasant, envahissant, je crois que tout simplement le sujet ne m'a pas intéressée
sur un texte tjs très actuel 40 ans après avec des actrices très motivées dans un décor intimiste.
Valéria remarquable, engagée, envouté, entière, comme, semble-t-il, elle est dans la vie. Merci.
Pièce mythique, mise en scène intéressante, seconds rôles tres bien joués mais Valeria Bruni Tedeschi affligeante ce soir là !! Voix monocorde et faible , problèmes d articulations ...alors que le personnage est voulu écrasant , omniprésent..nous nous sommes ennuyé car ne sommes pas "entrés" dans la pièce ..
Pour 10 Notes
Je ne suis jamais "rentrée" dans la pièce, le role est écrasant, envahissant, je crois que tout simplement le sujet ne m'a pas intéressée
sur un texte tjs très actuel 40 ans après avec des actrices très motivées dans un décor intimiste.
Valéria remarquable, engagée, envouté, entière, comme, semble-t-il, elle est dans la vie. Merci.
Pièce mythique, mise en scène intéressante, seconds rôles tres bien joués mais Valeria Bruni Tedeschi affligeante ce soir là !! Voix monocorde et faible , problèmes d articulations ...alors que le personnage est voulu écrasant , omniprésent..nous nous sommes ennuyé car ne sommes pas "entrés" dans la pièce ..
Un grand spectacle avec une Valeria Bruni Tedeschi magnifique"animale da palcoscenico" comme on dit en Italie,brava
Que le metier d'acteur est difficile quand il s'agit de défendre (avec talent et obstination) un texte aussi pauvre !!!
Excellente surprise! Fan du film de Fassbinder, j'avais un peu peur. Mais tout m'a conquise. Décor, mise en scène, musique, un parti pris nouveau avec l'humour grinçant qui déstabilise à chaque scène. Le travail des comédiennes est formidable. Bravo!!!
Rien à voir avec la fabuleuse mise en scène trash présentée à l'Odéon l'an dernier. Ca devient un drame bourgeois, dérouté, mouvementé, réaliste, très proche et en cela finalement dérangeant. Une nouvelle lecture de la pièce, en somme, et pourquoi pas ? Valeria Bruni Tedeschi est parfaite, confondante dans ce rôle sur le fil.
Bonne interprétation,mise en scène originale avec un contact inattendu avec les comédiens en raison de notre placement. Valeria tient la pièce avec brio,un bémol pour le début et un texte assez pauvre.
Pièce charnelle, magnifiquement interprétée, dans une belle ambiance cinématographique.
plat du début jusqu'à la fin, texte inexistant, mal joué une erreur...
Excellent résumé de Luc T. La bande son est excellente et m'a fait penser aux films de Greg Araki, avec une mélancolie énergique où les amours se font et se défont aussi vite. Le volume parfois élevé souligne l'enthousiasme et la violence des sentiments. Les actrices évoluent toutes brillamment dans une mise en scène très réussie. Les dialogues de Fassbinder n'ont pas pris une ride. Je conseille vivement.
bon script , bon decor , bons acteurs , mais dialogue insipide , artificiel , et Valerie pas naturelle ni credible . Dommage , peut etre en rodant son jeu ell pourra l'ameliorer ? La bande son empeche d'entendre de longs passages et distrait de l'action .
Beau petit écrin pour cette pièce de Fassbinder traitée de manière tragico-comique par l'auteur dans tout l'espace du théâtre. Valéria porte bien entendu le tout (Petra Von K étant le soleil rose-noir totalement autocentré autour duquel gravitent amie, assistante, fille, mère et maitresse...) sur ses épaules avec fluidité, férocité, tendresse, humour, vulgarité, lassitude... belle prestation avec palette de sentiments intimes finement rendus. Bande son très agréable (Joy Division, Smiths, Cure, Bowie, techno 70', arabe, lyrique, Chopin, Aznavour et même...Tino Rossi pour la touche ajaccienne certainement chère à De Perreti.. à quand le cd en vente?..) qui enrobe/rythme parfaitement l'histoire contée. On s'amuse amèrement, ce qui est vraisemblablement le but.
55, rue de Clichy 75009 Paris