Un personnage entre en scène, se raconte, s’invente... Peu à peu, les bruits quotidiens le font sombrer dans la folie.
Ce conte humoristique joue avec toutes les palettes du récit musical pour faire voyager notre esprit et nos sens.
Onze tableaux musicaux expressionnistes, un dialogue, une fusion jazz entre voix et musique, ouvrent les portes de nos imaginaires.
Comment figurer les passions humaines, l'imaginaire, la violence, les beautés de la vie ? Le dialogue, la fusion entre voix et musique ouvre, par sa simplicité, sa densité, les portes de nos imaginaires.
En forme de ciné-concert, le projet CINEMATICS vise à utiliser toutes les ressources du récit musical pour parler à l'esprit et aux sens.
Si l’écriture de contes ou de récits musicaux m’est rapidement apparue comme une nécessité artistique, il m’a semblé primordial de dépasser la simple présentation d’un genre musical ou d’un instrumentarium. L’intérêt du récit devait plutôt tenir à sa capacité de rendre compte de la densité et de la spécificité d’une pratique particulière, son essence.
De manière finalement assez empirique, j’ai toujours voulu décrire ce qui nous amène à créer, ce « presque rien » qui change tout dans nos vies, qu’on le nomme sensibilité, imaginaire, rêve... Dans le cas du jazz, une telle démarche s’impose d’autant plus qu’on se confronte à un genre qui ne peut se dissocier d’éléments aussi fondamentaux que l’inspiration, l’expression, l’improvisation.
Pour les Notes bleues, se sont peu à peu imposés une intrigue et un personnage des plus ordinaires. Un homme dépassé par ses émotions, se trouve soudain incapable de supporter le vacarme qui l’entoure. Sans qu’il sache pourquoi, il s’éveille un matin blessé par le moindre bruit de son ancien univers ; il doit alors abandonner son travail, ses habitudes, le petit monde auquel il était habitué jusquelà pour s’enfermer à double tour chez lui. Il comprend alors pourquoi son existence a tant changé. Malgré lui, il cherche à retrouver un sens, une force qui puissent ordonner son existence... Recherche d’identité, introspection, découverte de soi deviennent alors les thèmes que cette histoire simple veut explorer. Des thèmes qui prennent finalement tout leur sens lorsqu’on les rapproche des obsessions « jazzistiques ».
La mise en scène d’un tel texte passe d’abord par la recherche d’une symbiose entre récit et composition. La musique ne peut seulement constituer une illustration, elle doit avoir un rôle dramatique. Elle précède le verbe et génère la narration, elle surprend, organise, permettant l’invention de la parole. Parfois, elle joue un rôle inverse de suspension en quelque sorte, un peu comme si elle offrait son territoire onirique, devenant pensée, émotion.
Par ailleurs, la magie du récit musical tient à sa simplicité, sa crédibilité figurée. Un personnage entre en scène, se raconte, s’invente. D’une certaine manière, il n’est plus que confidences, souvenirs. Le travail scénique consistera à radicaliser cette impression en jouant de l’espace intime du club de Jazz, devenant en quelque sorte un espace mental. Les mouvements gagnant, par leur stylisation, un fort potentiel métaphorique ou évocateur.
Olivier Cohen
25, rue Popincourt 75011 Paris