Ike Mellis, ancien boxeur devenu entraîneur dans une salle du Bronx, reçoit un soir la visite d’un jeune métis qui prétend vouloir s’entraîner là. Un prétexte pour un jeune homme qui souhaite découvrir qui était son père...
Texte français de Jean-Paul Alègre.
Israel Horovitz a eu une bonne intention en me confiant ce texte inédit : si nous nous sommes déjà rencontrés et appréciés à l’occasion d’une rencontre d’auteurs, il ignorait que j’avais pratiqué la boxe anglaise. L’action se déroule dans le milieu pugilistique. J’ai compris dès la première lecture qu’il maîtrisait parfaitement le sujet. Le personnage central est un boxeur noir. Ça peut bien sûr paraître banal, quand on sait qu’aux Etats-Unis soixante-dix pour cent de l’effectif total des boxeurs professionnels, et sans doute davantage chez les boxeurs amateurs, sont d’origine afro-américaine. Compte tenu de leur environnement et des difficultés qu’ils rencontrent, très peu sont ceux qui réussissent
Gilles Février
"Comme tous les tendres, comme tous les doux, Israel Horovitz écrit les choses les plus cruelles qu’on puisse imaginer." Eugène Ionesco
Mon secret, c’est peut-être de penser à l’auditoire quand j’écris. Je ressemble à ces gens et ces gens sont comme moi. Tout le monde se pose les mêmes questions. Je pose ces interrogations en y ajoutant quelques sourires. Cette façon de faire peut réconforter, parce que le public voit que d’autres vivent ces mêmes histoires.
Israel Horovitz
" Je me souviens avoir lu dans un de ces magazines, j’étais encore au lycée, Ronald Reagan était président, et j’ai lu cet article à propos de Nancy, la femme de Reagan.
Ça disait deux choses qui n’ont paru... heu... significatives... la première, qu’elle s’envoyait en l’air avec Franck Sinatra, ce qui me paraissait vraiment chouette, vu qu’elle était déjà vieille et lui aussi, alors pourquoi pas, hein ? Et la deuxième, c’était qu’elle dormait, Madame Ronald Reagan, avec un petit 32 millimètres automatique chromé, sous son oreiller. Madame Ronald Reagan avait dit au journaliste que cela lui donnait un sentiment de sécurité. Et bien, vous voyez, je trouve que ça aussi c’est tout à fait chouette. Je veux dire, franchement, pour moi, c’est du petit lait. Je comprends ça, complètement, parce que, moi-même, je dors avec mon poing sous mon oreiller. Ma main gauche est alors tout à fait décontractée, mais ma main droite, et ça depuis que je suis môme, ma main droite est un poing serré bien compact caché sous mon oreiller, chargé jusqu’à la gueule, paré pour le rock’n’roll, exactement comme le pistolet de Nancy Reagan.
C’est ce qui m’a permis de rester calme pendant tout ce temps : savoir que j’ai ce poing, tout à fait compact, tout à fait paré, où que j’aille, prêt à faire voler en arrière n’importe qui s’aviserait de me jouer des tours à la con, paré à faire exploser n’importe quelle tête ".
Les poings qui volent, scène 1
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