Qui vient ?
Un univers fait de chair et de poésie
Un texte venu de loin
Note du metteur en scène
Les Saônes, un univers inquiétant, fait de non-dits, de peurs, d’étouffement familial.
Soir d’été, villa des Blaçons, entre coteaux de vignes et plaine de la Saône. Denna a disparu, laissant Georgie, sa jeune nièce, en proie à ses ombres. Bruit de rivière qui gronde autour des murs. Nuit sourde. Les pas du Queyron, le grand-père, mort noyé, dit-on, se font entendre. Aboiement de chien. Le cerisier a été abattu. Les crêpes sont froides, toutes mollasses
Silence. Silence. Silence. Qui vient ?
Par la Compagnie Yves Chenevoy.
Après La Héronnière de Catherine Zambon et Salvador la montagne, l’enfant et la mangue de Suzanne Lebeau, l’envie de continuer à explorer l’écriture contemporaine reste plus que jamais vivace dans la Compagnie. L’envie également de poursuivre le compagnonnage avec un auteur se faisait sentir.
J’ai donc lu plus de 120 pièces (manuscrits ou livres édités) et la dernière œuvre de Catherine Zambon m’est apparue comme une évidence. L’univers, l’histoire qu’elle nous raconte, la parole qu’elle délivre (dans les deux sens du mot), me sont devenus nécessaires. Il fallait que je montre cette parole.
Me voici donc reparti dans cet univers fait de chair et de poésie ; où la Vie, quelque soit les lourdeurs qu’elle contient, l’emporte sur la mort ; où l’espoir naît toujours des rencontres humaines ; où la lumière sort des parcours les plus obscurs ; où Petit-Jean, l’enfant de Maryse, est celui que nous devrions tous être, lui qui « pourrait être aventurier, justicier, défendre le monde ».
Yves Chenevoy
Il a mis du temps à naître ce texte. Venu de loin, de ces endroits où il ne fait jamais bon aller. J'ai rechigné à tremper mes mains et mon encre dans ces silences obscurs où se noient des générations. Mais peut-être parce que je n'aime guère le silence, il a fallu y aller. J'ai écrit, longtemps, sans voir où j'allais. J'ai écrit aux Etuiles, cette maison familiale perdue dans le Beaujolais, au milieu des vignes, la Saône étant si loin si proche. J'ai d'abord entendu une jeune fille : Georgie. Son désarroi. Je sais combien le non-dit familial rend les êtres dépossédés d'eux-mêmes. Je l'ai observé, ici et là, si souvent. Mon travail auprès d'adolescents ne fait que confirmer qu'une parole abandonnée rend la vie impossible. Georgie est venue, avec son bric à brac, ses coups de gueule, son errance. Alors, il a fallu écrire.
Denna avait disparu, elle était perdue, je ne savais moi-même, tout le temps de l'écriture, où elle était cachée. Si même elle était encore en vie. Elle devait être tout naturellement dans un coin de campagne, un bois, un trou de terre. Je la croyais loin, moi aussi. Je ne l'entendais guère. Je ne la voulais pas visible. A croire qu'elle me dérangeait.
Je me nourrissais de romans policiers à cette époque, et au début de l'écriture, je me suis amusée à créer un suspense, une intrigue. Je me disais : voilà que Zambon quitte la nature pour le policier. Cela m'amusait. Un peu. Puis plus du tout. Denna voulait parler.
C'est cela qui a été le plus difficile, la faire parler, elle, Denna. Le plus douloureux. Je ne le voulais pas. Je résistais encore à ce qu'elle avait à me confier. Je savais qu'elle avait précipité le Queyron, son père, à l'eau. Je n'étais pas certaine de vouloir en apprendre davantage. Mais sans la parole de Denna, rien n'avançait. Alors, un matin, j'ai pris un car, je suis allée à Villefranche-sur-Saône, et j'ai acheté du whisky. En revenant, dans le car du retour, je regardais le paysage de vignes. La Saône. J'étais exténuée.
J'ai beaucoup craqué en écoutant et en écrivant Denna. J'ai beaucoup pleuré en écoutant les lettres que sa soeur lui envoyait. J'aime tant les cerises. Enfin, Denna est devenue une amie. Un guide. Une lumière.
Yves cherchait une pièce. Il lit Les Saônes. Puis beaucoup d'autres textes, d'autres auteurs... Et, enfin, presque confus, il me demande la pièce. Encore du Zambon ? Depuis le début de ma vie d'auteure, Yves est en relation profonde avec ce que j'écris. Pourquoi ? Il vous le dira lui-même. Moi, je n'ai guère hésité. Parce que son travail est juste. Parce que mise en scène après mise en scène, il peaufine son regard. Il sait diriger. Il va au plus près du texte, et il le donne sans fioriture. Au plus exact. Il a ce courage immense de monter une production, et néanmoins de ne pas perdre son âme dans cette quête difficile. En outre, il est comme moi, sur le terrain. Auprès de ceux à qui manque la parole. Ça me plaît infiniment. Son théâtre est au plus près de ce j'appelle un théâtre populaire.
Philippe Marioge est également dans cette aventure. Il aura conçu la scénographie de quatre de mes textes : Eismitte, La Héronnière, Les Balancelles et maintenant Les Saônes. Lui aussi sait lire l'invisible. Il sait le retranscrire. C'est un plaisir inouï que ces deux-là soient de nouveau réunis pour ce projet. Au milieu d'eux, je suis en confiance.
Voilà, en quelques mots. Je tenais à vous dire combien je suis heureuse que ce texte-là, précisément, rencontre votre regard, votre sensibilité. Je sais qu'il rencontrera un public. Et j'espère qu'il ouvrira des paroles.
Les Saônes est dédié à Danièle Flaumenbaum, une femme qui m'a beaucoup aidée ces dernières années. C'est une thérapeute, travaillant sur la psycho-généalogie. Une femme que j'aime à appeler : ma sorcière. Elle m'a ouvert tant de portes sur ma propre famille. Sur le monde. Elle m'a donnée des outils pour voir sans être aveuglée ou transie d'effroi. Elle fait lumière de l'ombre. Pourvu qu'il en soit ainsi de ceux qui verront Les Saônes.
Catherine Zambon, le 12 janvier 2004
Les Saônes est une pièce sur l'humain. Les non-dits, les fantasmes de chacun se heurteront à la puissance de la relation humaine, pour finir par se désagréger. Il me faudra montrer comment le lien social permet la résolution de l'énigme quasi policière de la disparition de Denna ainsi que celle du mal-être de chaque personnage. Chaque personnage devra, au début, tourner "physiquement" sur lui-même pour finalement s'ouvrir et communiquer avec les autres.
L'univers de départ devra avoir un côté fantastique et quasi "hors de l'humain". Mais au fur et à mesure de l'avancée de l'histoire, de la prise de conscience des "mystères", les relations humaines se renforceront, les gens se parleront de plus en plus réellement, les barrières s'effriteront à l'image de la porte dans le mur de la propriété des Blaçons qui finira par s'ouvrir.
Il faudra travailler sur la transmission transgénérationnelle des peurs, des blessures, des fragilités.
- Comment Suzie, la mère de Georgie, lui transmet-elle par delà la mort sa puissance de vie.
- Comment Georgie "tient" de son grand-père Le Queyron cet attachement à la Saône.
- Comment madame Bagot, le centre, détentrice de tous les secrets, qui se mure dans sa dureté, redeviendra la mère ou la grand-mère qu'elle aurait pu ou voulu être.
Il faudra travailler sur les "espaces vitaux" de chaque personnage. Comment, au départ, ils se heurtent à la manière d'aimants opposés pour s'attirer par la suite comme par une inversion de polarité ?
Il faudra bien définir les espaces : le mur et la porte comme espace central des Blaçons, avec les non-dits devant et les fantasmes derrière. Cet espace se fragmentera au fur et mesure de l'apparition des vérités et de l'acceptation des non-dits.
L'espace de Denna sera autre, hors cadre, hors scène : impossible à trouver pour tout autre que l'enfant. Sa vie non encore entachée des "fautes" de tous lui permet de sentir, de voir et donc de trouver Denna dans sa cachette, lieu de savoir et d'enfance : l'école.
La Saône sera omniprésente, tantôt en colère sourde, tantôt comme un fleuve paisible qui emporte au loin les miasmes de la vie. La musique sera donc la Saône ; essentielle comme un poumon qui rythme la pièce et nous ballotte au gré des sentiments, des excès, des visions de chacun des protagonistes. Elle sera la Saône et ses multiples méandres, la Saône et sa Vérité : elle sera la Vie.
Yves Chenevoy
UN VRAI BEAU MOMENT DE THEÂTRE ET D'EMOTIONS COURREZ VOIR CE SPECTACLE; UNE ECRITURE COMTEMPORAINE RICHE ET PLEINE DE CHAIR; UN THEME DIFFICILE, LES NON DITS FAMILIAUX, MAIS TRAITE DE FACON QUASI POLICIERE ET AVEC UNE CROYANCE DANS LA VIE QUI FAIT DU BIEN. UN UNIVERS A LA CHABROL POUR L'AMBIANCE, A LA TCHEKOV POUR LES PERSONNAGES, QUI NOUS TRANSPORTE ET NOUS EMEUT POUR PEU QU'ON SE LAISSE ALLER SANS CHERCHER DES LE DEBUT A TOUT COMPRENDRE COMME DANS LES SERIES TELEVISUELLES OU TOUT EST EXPLIQUE DES LES TROIS PREMIERES MINUTES; UNE MISE EN SCENE TOUTE EN NUANCE, FLUIDE ET BELLE, QUI LAISSE ENTENDRE LE TEXTE MAGNIFIQUE; DES ACTEURS FORMIDABLES, A LA HAUTEUR DE CETTE PIECE; BREF J'AI ADORE YVAN
UN VRAI BEAU MOMENT DE THEÂTRE ET D'EMOTIONS COURREZ VOIR CE SPECTACLE; UNE ECRITURE COMTEMPORAINE RICHE ET PLEINE DE CHAIR; UN THEME DIFFICILE, LES NON DITS FAMILIAUX, MAIS TRAITE DE FACON QUASI POLICIERE ET AVEC UNE CROYANCE DANS LA VIE QUI FAIT DU BIEN. UN UNIVERS A LA CHABROL POUR L'AMBIANCE, A LA TCHEKOV POUR LES PERSONNAGES, QUI NOUS TRANSPORTE ET NOUS EMEUT POUR PEU QU'ON SE LAISSE ALLER SANS CHERCHER DES LE DEBUT A TOUT COMPRENDRE COMME DANS LES SERIES TELEVISUELLES OU TOUT EST EXPLIQUE DES LES TROIS PREMIERES MINUTES; UNE MISE EN SCENE TOUTE EN NUANCE, FLUIDE ET BELLE, QUI LAISSE ENTENDRE LE TEXTE MAGNIFIQUE; DES ACTEURS FORMIDABLES, A LA HAUTEUR DE CETTE PIECE; BREF J'AI ADORE YVAN
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16, rue Georgette Agutte 75018 Paris