L’action se déroule en 1537 dans la Florence des Médicis. Depuis peu, la ville a signé la paix avec Charles Quint, empereur d’Allemagne. Ce dernier, avec la complicité du pape, a remis le pouvoir entre les mains du duc Alexandre de Médicis, issu d’une des vieilles familles de la cité.
Lorenzaccio, de son vrai nom Lorenzo, est entré au service d’Alexandre qui règne en tyran sur la ville de Florence. Il a épousé ses vices et, de noble étudiant vertueux qu’il était dans sa jeunesse, il est devenu un courtisan dépravé. Tous ses anciens amis l’ont fui et le maudissent.
Lorenzaccio ourdit en secret l’assassinat d’Alexandre, dans le but de libérer sa patrie et de porter au pouvoir les républicains. Le geste de Lorenzaccio n’aura pas d’autre effet que de faire basculer le pouvoir aux mains d’un autre clan sans qu’aucun changement politique radical n’apparaisse. Lorenzo voit alors sa tête mise à prix et s’offre lui même au couteau de ses assassins.
Musset ne prétend pas décrire un monde juste ni faire l’apologie du meurtre, au contraire : il raconte la recherche éperdue d’un bout de lumière, et à quoi peut mener cette recherche quand elle est poussée vers la folie par la gangue des enfermements et par une revendication d’un moi isolé de tous, refusant tout compromis et toute parole venue d’ailleurs.
La modernité de « Lorenzaccio » est dans le renoncement à la possibilité d’avoir un alibi.
Yves Beaunesne
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