En langue italienne.
La folie domine cet opéra inspiré par Walter Scott, sur fond de lande, de brume et de vieux châteaux en ruine. Donizetti mêle divinement dramatisme et extase vocale, confiant à Lucia des accents d’une délicatesse déchirante.
Musique de Gaetano Donizetti (1797-1848)
Livret de Salvatore Cammarano d'après le roman de Walter Scott La fiancée de Lammermoor
Direction musicale : Maurizio Benini
Mise en scène : Andrei Serban
Décors et costumes : William Dudley
Lumières : Guido Levi
Chef de Choeur : Alessandro Di Stefano
Avec l'Orchestre et Choeur de l'Opéra national de Paris.
Avec en alternance : dans le rôle de Enrico Ashton : Ludovic Tézier (7, 13, 20, 26 septembre et 1er octobre) et George Petean (10, 17, 23, 29 septembre, 4, 6, 9 octobre). Dans le rôle de Lucia : Patrizia Ciofi (7, 13, 20, 26 septembre, 1er et 6 octobre) et Sonya Yoncheva (10, 17, 23, 29 septembre et 4, 9 octobre). Dans le rôle d'Edgardo di Ravenswood : Vittorio Grigolo (7, 13, 20, 26 septembre et 1er, 6 octobre) et Michael Fabiano (10, 17, 23, 29 septembre et 4, 9 octobre).
À Paris, Donizetti n’avait rien pu faire contre la vogue des Puritains de son rival Bellini. Son Marino Faliero, d’après Byron, et avec les mêmes chanteurs, n’avait pas tenu l’affiche. Il prit sa revanche quelques mois plus tard, mais une triste revanche. Trois jours avant la création à Naples de Lucia di Lammermoor, Bellini s’était éteint à trente-quatre ans. Le succès de « Lucia » fut immense grâce, notamment, aux premiers rivaux de Grisi et Rubini, Fanny Persiani et Gilbert-Louis Duprez. Bellini mort, Rossini retiré depuis 1829, Donizetti était maintenant le maître des scènes d’Europe. Il ne le fut pas longtemps. Avant même que ne se lève l’étoile de Giuseppe Verdi, il succomba à la folie, cette terrible amie dont il avait su trouver les inoubliables accents. C’est elle qui domine cet opéra écossais, inspiré par Walter Scott, et qui se déroule dans de vieux châteaux en ruine, sur la lande et dans les brumes. Comme le dit Balzac dans Massimilla Doni, la virtuosité et l’âme de la cantatrice n’y font qu’un. Donizetti réussit divinement à mêler dramatisme et extase vocale, confiant à Lucia des accents déchirants et d’une délicatesse ineffable. La folie, ici, n’est pas un gouffre ni une descente aux enfers, elle est une délivrance et une assomption.
Le livret de Salvatore Cammarano s’inspire de La Fiancée de Lammermoor de Walter Scott (1819) et de la tragédie tirée de ce roman par Victor Ducange en 1828. Archétype de l’opéra romantique italien, où le destin tragique de l’héroïne est indissociable de la virtuosité vocale, Lucia di Lammermoor est généralement considéré, avec Don Pasquale, comme le chef d’oeuvre de Donizetti. Les mélodies, nombreuses et ornées, reflètent toujours le côté dramatique de l’intrigue à laquelle elles sont liées, particulièrement le célèbre sextuor qui clôt le deuxième acte et qui préfigure Verdi en bien des points : chacun des six personnages manifeste un sentiment différent qui, peu à peu, se fond dans un ensemble. Toutefois, la renommée de l’ouvrage s’est principalement établie sur la longue scène de la folie de l’acte III, l’un des fleurons du bel canto romantique. Véritable morceau de bravoure, elle exige de l’interprète une technique exceptionnelle, mais aussi une grande sensibilité dramatique. Dans une sorte de rêve éveillé, Lucia revit le grand duo d’amour du premier acte ; elle s’imagine un temps avoir épousé Edgardo, avant d’être rejointe par la réalité. La voix dialogue avec la flûte, passe de la virtuosité à l’extase et traduit l’expression la plus profonde du désespoir et de la douleur. Il s’agit d’une scène très élaborée, bien au-delà de la simple acrobatie vocale, et qui s’intègre parfaitement à l’action.
Place de la Bastille 75012 Paris
Réservation possible également au 01 40 13 84 65 pour les places non disponibles en ligne et/ou pour les choisir.
Accès en salle uniquement sur présentation du billet électronique que vous recevrez par email.