Lysistrata

Marseille (13)
du 5 au 16 décembre 2006

Lysistrata

CLASSIQUE Terminé

Lasses d'une guerre interminable, les femmes d'Athènes, de Sparte et de Corinthe veulent obliger leurs maris à faire la paix. Sous la conduite de Lysistrata l'Athénienne, elles décident de s'emparer de la citadelle où se trouve le trésor public mais surtout, de se refuser à tout commerce amoureux avec les hommes…
  • Contre la guerre, pour les femmes

Lasses d'une guerre interminable, les femmes d'Athènes, de Sparte et de Corinthe veulent obliger leurs maris à faire la paix. Sous la conduite de Lysistrata l'Athénienne, ne supportant plus d'être réduites au silence et tenues à l'écart de la vie politique de la cité, elles décident de s'emparer de la citadelle où se trouve le trésor public mais surtout, se refusent à tout commerce amoureux avec les hommes…

Il leur faudra tenir face aux stratagèmes des mâles de la cité, tenir face aux vieillards venus négocier, tenir enfin face aux tentatives de désertion de celles que le sort des maris et amants apitoient.

Dans un échange où le comique le dispute à la mauvaise foi, cette comédie truculente et hilarante reste un réquisitoire contre la guerre en même temps qu'un joyeux plaidoyer pour les femmes. Notre Lysistrata s'ancre délibérément dans les Balkans, symbole d'un temps où les guerres deviennent urbaines et opaques.

Lysistrata comédie.

Bien sûr, nous regarderons alors volontiers du côté de Kusturica, de cet univers joyeux et festif bercé et violenté par les musiques du Taraf de Haïdouk ou de Bratch. Un univers d'armées improbables, de verdeur, de femmes charnelles et vindicatives, d'hommes priapiques et désemparés, un univers de tendresse et d'humanisme, car ici la guerre et la paix ne concernent pas uniquement les peuples mais aussi les deux sexes.

Raymond Vinciguerra

  • Une utopie sur la scène comique

Mais c'est la force des faibles que de retourner la faiblesse en force. C'est la ruse des femmes que de jouer de leur statut de femmes. […]. De cette ambiguïté naît une idée bien claire. Plus ou moins exclues de la vie civique selon les cités, les femmes appartiennent toutes de la même façon au génos gynaikön (la gent féminine). Qu'à cela ne tienne.

Par delà les frontières des cités, elles s'uniront, reconstituant l'unité de leur race, toujours prête à se reformer. Plus solide que les trêves entre cités, plus solide que la trêve individuelle conclue par l'Acharnien Dikéopolis avec les Lacédémoniens sera la paix générale à laquelle les femmes sauront contraindre les hommes : ils sont citoyens, qu'ils usent donc de leur pouvoir de décision pour voter la paix ! D'une cité à l'autre, la race des femmes se charge du reste.

Bref, si la Grèce des cités n'a connu aucune Internationale, pas même celle des démocraties contre les oligarchies durant la guerre du Péloponnèse, Aristophane invente la seule Internationale pensable, le temps d'une utopie et sur la scène comique : celle des femmes, seule peut-être à pouvoir donner un sens au mot Hellas (Grèce).

Nicole Loraux, "L'Acropole comique", in Les Enfants d'Athéna

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Informations pratiques

Gyptis Théâtre

136, rue Loubon 13003 Marseille

Spectacle terminé depuis le samedi 16 décembre 2006

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