Spectacle conseillé à partir de 15 ans.
Nous avons déshabillé Macbeth. Nous l’avons défait des parures de la tragédie. Nous en avons fait une grande fête... Comme une histoire au coin du feu pour se faire peur et affronter la part maudite qui nous habite.
Quels que soient les bouleversements qui nous balayent, les tempêtes que nous traversons, nous n’échappons jamais à nous-mêmes.
C’est l’histoire d’une chute. Celle d’un homme qui se retrouve emporté dans un dessein qui n’est pas le sien, qui se trahit de toutes les façons possibles, qui va au-delà de l’horreur dans un mal absolu, pour enfin réaliser son souhait : tomber.
Il n’y a pas de démon, pas de sorcière, ni de malédiction qui puissent égaler la monstruosité d’un homme perdu. Mais quel bonheur de pouvoir invoquer ces figures. Ces alibis dont nous nous servirons comme prétexte pour créer un théâtre d’artifice délicat et cruel.
Si il y a là trahison, elle est assumée. C’est celle de la tragédie. Nous voulons rire du mal, l'exorciser dans un grand feu de joie pour mieux nous en défaire. Peut-être que dans ce déchaînement d’effets techniques, dans cet enchaînement des corps et des artifices nous parviendrons à arrêter la machinerie. Et peut-être pourrons-nous sur cette scène de pacotille, nous confronter à la bête et rire de sa chute.
Entre fantasme et cauchemar, dans un univers d’une fausseté affirmée, soudain se livrer à nu et partager dans un souffle cette intimité, sourire aux lèvres évidemment.
A la suite d’une bataille victorieuse, le valeureux Macbeth, sujet du roi Duncan d’Ecosse, rencontre trois sorcières qui le désignent comme le duc de Glamis (ce qu’il est effectivement), le duc de Cawdor, et le futur roi. Peu de temps après, Macbeth est informé que le roi, en récompense de son courage et de sa dévotion, le fait duc de Cawdor.
Macbeth fait part de la singulière entrevue à son épouse qui va le pousser à assassiner le roi pour prendre sa place, réalisant ainsi la troisième prédiction des trois sorcières.
Le règne de Macbeth, guidé par la peur, la culpabilité et les propos nébuleux des trois sorcières qu’il interroge quant à son avenir, est placé sous le signe des meurtres arbitraires et de l’injustice. Macbeth finit par soulever contre lui une révolte de grande ampleur, et sera assassiné dans le château de Dunsinane par Macduff, dont la famille a péri sous ses ordres. La pièce se clôt sur le retour de Malcolm, fils de Duncan parti en exil à la suite du meurtre de son père.
Que voulez-vous mettre en lumière dans cette pièce ?
Tous les enjeux de la pulsion. Macbeth, tout du long de la pièce, est toujours sujet aux désirs d’un autre. Il se retrouve emporté dans un dessein qui n’est pas le sien. Après s’être trahi de toutes les façons possibles, après être allé au-delà de la monstruosité dans un mal absolu, il se retrouve avec son désir premier : mourir au combat. C’est cet enjeu qui me paraît fondamental : quoi que l’on fasse et quelles qu’en soient les motivations au fond, on ne peut jamais échapper à soi. On se retrouve toujours face à soi-même, quand bien même on se trahirait de toutes les façons possibles, au dernier instant il n’y aura plus que nous.
Quelle est votre approche de la pièce ?
Il y a plusieurs directions. Tout d’abord l’adaptation. Nous avons beaucoup travaillé pour que ce soit très rythmé, très précis, que ce soit vraiment dans l’élan et dans l’humour aussi. On monte souvent Macbeth comme une tragédie et je pense qu’il y a une chose à laquelle on échappe en prenant la parure de la tragédie : c’est l’ironie de la vie. Je rêve d’un spectacle à la fois spectaculaire mais aussi intime pour revenir à l’ironie de l’existence et de notre condition.
Ce sera un moment de partage très fort, une sorte de grande fête. Au sens premier, c’est-à-dire la fête dans un jeu de renversement, de jouer avec les inverses, et j’espère que dans cet inversement, nous pourrons rire du mal pour peut-être nous en défaire.
Il y aura aussi, comme toujours dans mon travail, une approche très physique. J’ai réuni dans l’équipe des artistes qui viennent d’horizons différents avec des pratiques très diverses. Il y aura du cirque, de la danse, des combats d’épées, des enjeux techniques complètements délirants et surtout une sensibilité à fleur de peau, à l’endroit où on l’attend le moins. Au milieu d’un joyeux bordel explosif il y aura tout d’un coup des instants tenus, sensibles, où on se retrouvera face à ce qui est exprimé et non à comment il est exprimé.
En quoi votre univers peut-il aider à la compréhension ou donner une nouvelle lecture d’une pièce telle que Macbeth ?
Dans les projets que j’ai pu réaliser, je me suis toujours interrogé sur ce qu’est profondément le théâtre. C’est un endroit magique parce qu’il est à échelle humaine. Ce n’est pas du cinéma, ce n’est pas une forme qui peut aller au-delà de l’homme. Par contre elle est d’une dimension infinie parce qu’elle peut aller au-dedans, tout au-dedans. Pour Macbeth, nous allons travailler sur la notion de spectaculaire. Quel est le rôle du spectaculaire ou de l’artifice au théâtre, quelle réflexion apporte-t-il, qu’est-ce qu’il peut nous amener à penser ?
Je crois qu’il nous amène à penser l’autre. L’artifice est le moyen pour penser l’autre par la différence, par le décalage qu’il amène, par l’ironie qu’il propose, par la complicité qu’il introduit. Donc c’est un vrai travail sur la complicité.
C’est très intéressant de travailler sur un spectacle dont le sujet est le mal et de dire que le moyen sur lequel on va travailler, est la complicité.
Comment allez-vous aborder le travail avec les comédiens ?
J’ai envie de travailler sur cette idée d’essoufflement. Faire du spectacle jusqu’à s’essouffler et à ce moment précis de l’essoufflement, livrer quelque chose de profondément authentique. Dans un univers faux, rempli de faussetés assumées, tout à coup, juste se livrer à nu, dans un souffle et partager ce moment extraordinaire où nous sommes présents et nous nous comprenons sur ce fondamental du regard. Nous nous voyons. Nous nous voyons nous-mêmes et nous ne pouvons pas fuir ce regard.
Je souhaite partager aussi bien de très belles choses, que des choses d’une noirceur absolue. Mais cette noirceur absolue, si elle est partagée dans l’humour, elle peut, en partie, être exorcisée.
fascinant onirique acteursexellentsvive lapoésie et lessorcieres gabriel
brillant beau fantastique oniriqu e fascinant vive la po es ie et les sorcieres gabriel
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