L'histoire
Note de mise en scène
La presse
L’Italie dans les années 1990 à Prato, une banlieue industrielle de Florence. Filippo Fanti, maréchal des carabiniers, veuf, rongé par la solitude, vit seul dans un appartement vieillot. Après une longue période de deuil, il aspire à refaire sa vie. Quand il rencontre Arevik, une arménienne déracinée, plus jeune que lui, il décide de l’épouser malgré les mises en garde de ses deux fils.
Pourtant l’euphorie de la cérémonie passée, le couple, confronté à la réalité de leur existence, se dégrade vite : les différences culturelles, les motivations cachées, les souvenirs et les pressions extérieures des deux fils creusent un fossé difficile à combler. Au cœur de cette épreuve, le maréchal découvrira au fond de lui des vérités jusque-là occultées.
J'ai rencontré Roberto Cavosi au Théâtre de la Colline où j'avais organisé une lecture publique de Rosanero, une pièce assez noire et poétique sur la mafia. A l'issue de la présentation de son texte, j’ai demandé à Cavosi s'il lui arrivait d'écrire aussi pour des hommes.
Quelques jours plus tard, je recevais Il Maresciallo Butterfly. Je fus touché dès les premières répliques et le personnage central, le Maréchal des Logis Fanti, me bouleversa au point de vouloir l’interpréter au plus tôt. Avec la complicité de mon ami Michel Depigny, (un des rares français qui sache parler italien avec un accent romain) je décidais de la traduire.
La toile que tisse l'auteur autour de ces cinq personnages, nous décrit un monde moderne de contradictions, de rapports de force, de souffrances et de passions qui suscite l'émotion et la réflexion ; nous comprenons d’autant mieux les difficultés qu'engendrent les bouleversements de cette Histoire qui est à nos portes et qui parfois nous atteint par ricochets.
Après avoir choisi de situer l’action en Italie, à Prato, près de Florence comme l’auteur l’avait initialement prévu, s’est posée à Michel et moi la question du dialogue. Contrairement aux idées reçues, il y a plus de différences qu’il n’y paraît entre les deux langues cousines et leurs sémantiques ne sont pas toujours aussi proches qu’on pourrait le croire. Nous avons donc opté pour la francisation.
Francisation toute relative puisque les deux héroïnes, émigrées récemment l'une d'Arménie, l'autre de Russie, ont chacune un accent et une pratique de la langue "occidentale" du pays où elles ont échoué, assez approximatifs. Sur ce point, Michel et moi sommes tombés d'accord pour confier ces rôles à des comédiennes de la même origine que leur personnage : elles se chargeraient bien, selon nous, à partir de notre texte, de collectionner toutes les fautes de langage, déformations, barbarismes et solécismes souhaitables.
Les acteurs essaieront, tout en gardant le ton de la comédie dramatique "à l’italienne", de pousser le jeu réaliste aux limites d’une certaine poésie. Poésie humaine, toujours présente chez ces personnages qui deviennent attachants à travers leurs multiples contradictions.
L'émigration, la difficulté de s'intégrer, la différence, les mariages blancs, la prostitution, l'éloignement, la solitude, le deuil, la xénophobie, la guerre, le patriotisme, le veuvage, voici quelques uns des nombreux thèmes dans lesquels Roberto Cavosi entraîne ses personnages pour nous ramener à une émotion et à une réflexion d'aujourd'hui.
Pierre Santini
" Spectacle débordant de tendresse et fortement attachant. " Valeurs actuelles
" Magnifique partition de sentiments. " Pariscope
" Une oeuvre prenante dont on a peine à s'arracher. " Le canard enchaîné
" Filippo, prodigieusement interprété par Pierre Santini. (...) Du réalisme à l'italienne avec beaucoup d'émotion et de tendre lucidité. " La Terrasse
" On ne saurait mieux parler de la solitude, de l'espor au renaît, de la différence des cultures. Des moments drôles, d'autres poignants. Une pièce à découvrir. " Les échos
55, rue de Clichy 75009 Paris