Le débat sur le port du voile et la laïcité, la montée de l'intégrisme, la guerre d'Irak, le conflit israélo-arabe sont autant de faits qui nous ramènent à notre propre histoire.
La Saint-Barthélemy, point culminant dans la violence de nos guerres de religions nous raconte que les enjeux sont bien plus souterrains qu'il n'y paraît et que, ce qui se joue, est tout autant une lutte pour le pouvoir que la défense de dogmes religieux. N'oublions pas le fameux : « Paris vaut bien une messe » et la conversion - à des fins politiques - d’Henri IV au catholicisme.
Pour rester dans la continuité du travail entrepris depuis quelques années, nous allons tenter avec les moyens du théâtre de donner plusieurs versions de la pièce de Marlowe, comme plusieurs angles de lecture de l'histoire selon qui la raconte, dans une distribution et un espace différents chaque soir de la semaine. Nous garderons encore cette fois-ci le principe des répétitions ouvertes au public dès le premier jour et l'intégration dans le spectacle d'un chœur d'amateurs bénévoles composé en priorité d’habitants de Gennevilliers.
Christian Esnay
Traduction Pascal Collin.
(...) De la connaissance de l’histoire, on croit pouvoir tirer un enseignement moral et c’est souvent en vue d’un tel bénéfice que le travail historique a été entrepris. S’il est vrai que les bons exemples élèvent l’âme et devraient être utilisés pour l’éducation des peuples et des Etats, leurs intérêts, leurs conditions et leurs complications constituent cependant un tout autre domaine que celui de la morale. (Les méthodes morales sont des plus simples ; pour un tel enseignement l’histoire biblique est largement suffisante. Mais les abstractions moralisantes des historiens ne servent à rien.).
On recommande aux rois, aux hommes d’Etat, aux peuples de s’instruire principalement par l’expérience de l’histoire. Mais l’expérience et l’histoire nous enseignent que peuples et gouvernements n’ont jamais rien appris de l’histoire, qu’ils n’ont jamais agi suivant les maximes qu’on aurait pu en tirer. Chaque époque, chaque peuple se trouve dans des conditions si particulières, forme une situation si particulière, que c’est seulement en fonction de cette situation unique qu’il doit se décider : les grands caractères sont précisément ceux qui, chaque fois, ont trouvé la solution appropriée.
Dans le tumulte des événements du monde, une maxime générale est d’aussi peu de secours que le souvenir des situations analogues qui ont pu se produire dans le passé, car un pâle souvenir est sans force dans la tempête qui souffle sur le présent ; il n’a aucun pouvoir sur le monde libre et vivant de l’actualité. (L’élément qui façonne l’histoire est d’une tout autre nature que les réflexions tirées de l’histoire. Nul cas ne ressemble exactement à un autre. Leur ressemblance fortuite n’autorise pas à croire que ce qui a été bien dans un cas pourrait l’être également dans un autre. Chaque peuple a sa propre situation, et pour savoir ce qui, à chaque fois, est juste, nul besoin de commencer par s’adresser à l’histoire).
G.W. F. Hegel, La Raison dans l’histoire, 1822 Bibliothèque 10/18
41, avenue des Grésillons 92230 Gennevilliers
Voiture : Porte de Clichy, direction Clichy-centre. Tout de suite à gauche après le Pont de Clichy, direction Asnières-centre.
A 86 Sortie Paris Porte Pouchet. Au premier feu tourner à droite, avenue des Grésillons.