Quelle est la valeur d’un artiste ? Qu’est-ce qui la détermine ? À quoi la reconnaît-on ?
Dans Mes prix littéraires, Thomas Bernhard (1931-1989) dénonce la vanité des distinctions remises par une industrie littéraire corrompue ou par des représentants de l’état, ignorants de « l’art et du beau ». Tiraillé entre la nécessité d’accepter ces prix pour l’argent et l’humiliation qu’il y a à les recevoir, l’auteur exerce sa détestation et son mépris (littéraire) sur la bêtise de ces cérémonials conformistes. À travers un exercice de démolition jubilatoire, on découvre aussi un homme traqué par la bassesse et l’absurdité du monde qui l’entoure et gagné par une désespérance que seule l’écriture permettra de surmonter.
Après un Épisode 1 avec Claude Aufaure, présenté du 7 mai au 31 mai, Olivier Martinaud poursuit l’exploration de ces prix irrévérencieux avec Laurent Sauvage du 3 juin au 5 juillet. Cet Épisode 2 va s’enfoncer plus avant dans la noirceur, entre une charge acide contre l’antisémitisme ambiant et une vision prophétique d’une Europe en déclin, avec le « Prix de littérature de la ville de Brême » et son discours assorti. Deux nouveaux textes où l'humour de Bernhard, toujours irrésistible, dénonce de plus belle les travers de ses contemporains.
Un texte caustique et drôle à souhait, deux comédiens excellents, trois bonnes raisons pour savourer ce moment.
Pour 1 Notes
Un texte caustique et drôle à souhait, deux comédiens excellents, trois bonnes raisons pour savourer ce moment.
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