Du noir, un corps puis deux corps en mouvement qui ne cesseront pas, jusqu’à la fin de la pièce : Together_till the end. Inlassablement, éclairés d’abord sporadiquement puis en pleine lumière, les deux danseurs répètent les mêmes figures, qui consistent à effectuer des torsions du haut du corps, de la tête et des bras, à aller chercher le sol avec leur tête, à se baisser et se relever, infatigablement.
L’entêtement avec lequel ils dansent sur la musique envoûtante de Wim Selles, chacun concentré sur son propre espace-temps, produit un sentiment d’extrême présence et d’abstraction, un effet physique et poétique. Comme si à force de s’abandonner à ses mouvements et de répéter sans fin les mêmes gestes de pivot et de bascule, variant simplement leur intensité et leur amplitude, le corps apparaissait à la fois comme pure mécanique et comme producteur d’un espace mental qui permet aux danseurs et aux spectateurs d’entrer en connexion.
Avant d’être chorégraphe, Arno Schuitemaker a fait des études scientifiques : on retrouve ici des échos de ses préoccupations pour les neurones miroirs qui montrent que le cerveau réagit non seulement à soi mais aussi à son semblable.
Together_till the end poursuit ainsi, jusqu’à l’épuisement, un travail sensoriel qui, sous une apparente simplicité, interroge la façon dont l’énergie circule entre les corps, la manière dont ils interagissent, entrent en relation et produisent des émotions, des expériences et des impressions nouvelles.
Duo, 25 minutes (première en France).
Au départ, seuls des points lumineux orange dansent : dans le noir de la scène, des petits ronds apparaissent et disparaissent, grossissent et rétrécissent, forment des figures géométriques sur une musique de Lorenzo Senni qui rappelle les films de David Lynch - même inquiétude, même mystère, même attente. Un corps apparaît enfin à l’avant-scène, dans une forme de brouillard et danse dans sa bulle, en communion totale avec la musique. Il est rejoint par un second puis par un troisième - même âge, même genre, même style.
Inspirée du clubbing - notamment celui des années 80 et 90 - la pièce de Michele Rizzo observe ce mouvement à l’aune de sa croyance au pouvoir cathartique de la danse, conçue « comme une forme de prière et de célébration de l’existence ».
Al’instar des points lumineux du début, les corps des interprètes sont des points solitaires qui, reliés par la musique - de plus en plus mélodique et rapide - et par la danse, parviennent à l’unisson puis le quittent tout en restant unis par un fil invisible faisant de ces trois danseurs un véritable trio.
Avec HIGHER, Michele Rizzo donne alors à voir la naissance et le déploiement d’un corps commun ainsi que la possibilité d’un partage. Il met en exergue le croisement possible d’une pratique sociale collective et d’une expression personnelle, la création d’un espace où la multitude des singularités amène à une forme de transcendance, « une pratique qui compense le fait que si nous ne pouvons jamais être l’autre, nous pouvons essayer de devenir un ».
Trio, 45 minutes (première en France)
J'ai été impressionné par la performance d'Arno Schuitemaker qui propose travail fascinant sur l'engagement : celui des danseurs dans des mouvements répétitifs mais extrêmement riches, celui des spectateur qui entrent dans ces mouvements comme dans une oeuvre à explorer. Un chorégraphe à suivre !
Pour 1 Notes
J'ai été impressionné par la performance d'Arno Schuitemaker qui propose travail fascinant sur l'engagement : celui des danseurs dans des mouvements répétitifs mais extrêmement riches, celui des spectateur qui entrent dans ces mouvements comme dans une oeuvre à explorer. Un chorégraphe à suivre !
20, rue Marie-Anne Colombier 93170 Bagnolet
Voiture A3 ou périphérique, sortie Porte de Bagnolet. Direction Centre Ville par la rue Sadi-Carnot puis prendre à gauche avant l’église, rue Marie-Anne Colombier.